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mariolle

mariolle [ marjɔl ] adj. et n.
• 1878; mariol 1726; « filou » 1578; it. mariolo, de Maria « Marie », la Vierge
Fam. Malin. C'est un mariolle. Faire le mariolle, le malin, l'intéressant; prendre des risques par vantardise. Fais pas le mariolle ! idiot.

mariol ou mariole ou mariolle nom et adjectif (italien mariuolo, filou) Populaire et vieux. Individu malin, roublard. ● mariol ou mariole ou mariolle (difficultés) nom et adjectif (italien mariuolo, filou) Orthographe Les trois graphies, mariole, mariolle et mariol, sont admises pour ce mot familier. Mariole est la plus courante. ● mariol ou mariole ou mariolle (expressions) nom et adjectif (italien mariuolo, filou) Familier. Faire le mariolle, faire l'intéressant, se faire remarquer.

⇒MARIOL, -OLE, MARIOL(L)E, (MARIOLE, MARIOLLE)adj. et subst.
Populaire
I. Adjectif
A. —[En parlant d'une pers. ou d'une chose]
1. Malin, habile. Il ne sait pas le truc, (...) se planquer, se camouffler, il faut être mariol! Le vieux n'aura pas pu, il ne sait pas goupiner! (HUGO, Misér., t 2, 1862, p. 181). Le va-nu-pieds n'a été que l'instrument (...)! Un garçon débrouillard a toujours ça sous la main. Le coup fait, il aura trouvé plus mariole de le supprimer (BERNANOS, Crime, 1935, p. 823).
2. Agréable, plaisant, amusant. Je suis ici depuis dix ans (...); dire que c'est mariolle, non (MORAND, Magie noire, 1930, p.162). Ce vieux gascon dut sembler, à la charmante, un enfant (...) peu réjouissant, ou, comme dit l'argot, peu mariolle (L. DAUDET, Universaux, 1935, p. 145).
B. — [En parlant d'une pers.] Fier, bravache. Il en perdait tout son culot!... Il était plus mariole du tout!... Il en a pleuré aussi! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 494). Ils n'ont pas l'air mariol. (...) j'ai envie (...) de leur botter le cul, à ces pieds-plats! (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 284).
II.Subst. (gén. masc.). Individu astucieux, déluré, gaillard. Les gros bourgeois (...) Sont des mariols (...) Car bien pensants et bien pansus, I's soign'nt et leur corps et leur âme (La Petite lune, 1878-79, n° 39, p. 2). Des mariolles, j'en ai maté, et des malabars (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 41).
Loc. verb. Faire le mariol/mariol(l)e, faire la/sa mariol(l)e, jouer au mariol/mariol(l)e. Faire le malin, l'intéressant, le fanfaron, l'imbécile. À la réflexion sa colère ne tenait pas. — Si je joue au mariole et qu'elle me laisse tomber, calculait-il, c'est encore moi qui serai de la revue (DORGELÈS, Croix bois, 1919, p. 308). T'as beau faire le mariolle, avec ta gueule en coin de rue, t'es pas foutu de dégotter les gonzesses! (LENORMAND, Simoun, 1921, 13e tabl., p. 145). Deux gonzes [vivaient en paix] (...) Une môme ram'na son clapet, Et fit la mariolle autour des mectons (GELVAL, Fables et récits, 1945, p. 4).
REM. Mariole, subst. fém., vx. Petite figurine représentant la Vierge Marie. Le colporteur propose, de porte en porte, (...) outre ses images des «Marioles», petites Vierge de plomb, du fil, des aiguilles (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 2, 1954, p.72).
Prononc.: []. Étymol. et Hist. 1. 1553 marriol «coquin, filou» (Ch. ESTIENNE, Paradoxes, p. 39); 1578 mariol (H. ESTIENNE, Deux dialogues du nouveau lang. fr. italianizé, éd. P. Ristelhuber, t. 1, p. 118), attest. isolées; 2. 1827 mariol «malin» (DEMORAINE, dict. publié à la suite de GRANDVAL, Cartouche ou le Vice puni, p. 95); 1878 faire le mariol (La Petite lune, n° 25, p. 2: un de ces fameux spadassins [= duellistes] qui font tant les fiers-à-bras et les mariols). Empr. deux fois à l'ital. mari(u)olo, subst. et adj., att. aux sens de «voleur» et de «qui vit d'escroqueries et d'expédients» dep. le 1er tiers du XVIe s. (SANUDO ds BATT.), également «plein de malice» av. 1556 (L'ARÉTIN, ibid.), prob. dér. de Marie dans l'expr. fare le Marie «feindre la simplicité ou la dévotion; être hypocrite» (av. 1565, VARCHI, ibid.), Marie (plur. de Maria, nom ital. de Marie) désignant les saintes femmes peintes sur les tableaux représentant la mise au tombeau du Christ (v. PRATI, qui cite le fourbesque marietto « coquin» à l'appui de cette hyp., et FEW t. 6, 1, p. 341b; v. aussi G. ESNAULT ds Fr. mod. t. 23, pp.49-52 et HOPE, p.208). Fréq. abs. littér.:24.

mariol ou mariolle [maʀjɔl] adj. et n.
ÉTYM. 1726, Cartouche ou le vice puni; n. m., « filou », 1578; -olle, 1916; ital. mariolo, de l'expr. far le Marie « faire l'innocent, jouer les Marie »; les formes mariolet, marjolet incitent P. Guiraud à supposer un mareolus « petit mâle », du lat. mas, marem « mâle ».
1 Fam. Malin, habile et rusé. || Il est mariol(le), celui-là ! || Tu n'es vraiment pas mariolle.
1 (Pour) se planquer, se camoufler, il faut être mariol !
Hugo, les Misérables, IV, VI, III.
1.1 Maintenant, ajoutait-il, ça s'rait pas mariolle de not' part de nous faire piger (prendre).
L. Forton, les Aventures des Pieds-Nickelés, in l'Épatant, 1909, p. 88.
N. (1878). Personnage habile, généralement prétentieux ou arrogant. || C'est un mariolle.Faire le mariolle : faire le malin, se vanter.
2 (…) quand les types de la haute sont tout battants neuf d'équipements, de cuirs et de quincaillerie, et font leurs mariolles avec leur attirail de tueurs de petites bêtes !
H. Barbusse, le Feu, I. II.
3 (…) je ne veux pas faire le mariolle, mais je ne me trompais guère, après leur congrès de Bâle, quand j'ai écrit ce bouquin-là (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 146.
4 — Je suis gendarme, tu entends, crapule ! Et je te l'apprendrai si tu veux faire le mariolle !
M. Genevoix, Raboliot, I, II.
2 Fam., vieilli. Fou, stupide. Cinglé; barjot.
5 — Alors tu veux que j'aille témoigner que j'étais à La Vielleuse avec vous ? Tu n'es pas un peu mariolle, ma pauvre fille ? D'abord c'est le crime de faux témoignage, hein, simplement. Cinq ans de prison, peut-être plus.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IX, X, p. 92.

Encyclopédie Universelle. 2012.