marronnier [ marɔnje ] n. m.
• 1560; de 1. marron
1 ♦ Châtaignier cultivé.
2 ♦ (1668) Bot. Marronnier d'Inde ou absolt (cour.) un marronnier : grand arbre d'ornement (hippocastanacées), aux feuilles digitées, à fleurs blanches ou roses disposées en pyramides. Le fruit du marronnier, capsule coriace hérissée de pointes, renferme la graine, le marron d'Inde. Tanin contenu dans l'écorce du marronnier. ⇒ esculine.
3 ♦ Fig. (arg. de la presse, des médias) Sujet rebattu qui reparaît régulièrement (comme la floraison des marronniers d'Inde, au printemps). « il s'agissait de traiter les “marronniers”. (Ainsi nomme-t-on les sujets saisonniers : canicule, bachot, prix Goncourt, prix des truffes.) » (Nourissier).
● marronnier nom masculin (de marron 1) Nom usuel de certaines variétés de châtaignier. Petit article de journal sur un événement qui se reproduit à date fixe (départs en vacances, muguet du 1er mai…). ● marronnier (difficultés) nom masculin (de marron 1) Orthographe Avec deux r et deux n. ● marronnier (expressions) nom masculin (de marron 1) Marronnier d'Inde, grand arbre (hippocastanacée) aux feuilles composées palmées, aux fleurs irrégulières, aux grosses graines farineuses (marrons d'Inde) entourées d'une coque verte à pointes molles, souvent en plantation le long des avenues.
marronnier
n. m. Variété de châtaignier.
⇒MARRONNIER, subst. masc.
BOTANIQUE
A.—Variété de châtaignier cultivé. À quelques jours de là, nous eûmes la récolte des marrons et celle des noi.. Aller gauler les marronniers de Madeleine, entendre tomber les fruits que leur bogue faisait rebondir (BALZAC, Lys, 1836, p.128). Un jour, poursuivi et pressé de la faim, il prit quelques marrons au marronnier d'un nommé Gervais, de Giroux (POURRAT, Gaspard, 1925, p.26).
B. — P. anal. Marronnier d'Inde ou marronnier (p. ell. du compl.). Grand arbre ornemental de la famille des Hippocastanacées, dont les feuilles sont composées de cinq à neuf folioles, dont les fleurs blanches ou roses sont disposées en grappes, et dont le fruit est une capsule épineuse renfermant une graine volumineuse, le marron d'Inde. Allée de marronniers, fleurs de marronnier, se tenir à l'ombre des marronniers. Les marronniers allaient fleurir, leurs grappes rosées se dressaient comme des candélabres (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p.132). L'horizon (...) était borné (...) par les cimes de deux marronniers dont le feuillage plumeux était une caresse pour le regard (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p.907):
• ♦ C'est dans le jardin du couvent de la rue du Temple que se trouvait ce marronnier d'Inde qui passait pour le plus beau et le plus grand de France et qui avait parmi le bon peuple du dix-huitième siècle la renommée d'être le père de tous les marronniers du royaume.
HUGO, Misér., t. 1, 1862, p.605.
C. — Au fig., JOURN. ,,Article de circonstance publié traditionnellement à certaines dates`` (GILB. Mots contemp. 1980). Le premier marchand de marrons, les crêpes de la Chandeleur, le bouquet de violettes sur la tombe de Musset, sont des marronniers (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p.196).
Prononc. et Orth.:[], [-]. Ac. 1694: marronnier; 1718-1762: -r-, et de nouv. dep. 1798: -rr-. Étymol. et Hist. 1560 chastennier marronnier (Journal du Sire de Gouberville, 15 janv. ds POPPE, p.202); 1611 marronnier (COTGR.). Dér. de marron1; suff. -ier. Fréq. abs. littér.:406. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 358, b) 492; XXe s.: a) 996, b) 557. Bbg. DAUZAT (A.). Notes lexicol. Fr. mod. 1954, t. 22, pp.84-88.
marronnier [maʀɔnje] n. m.
ÉTYM. 1560; de 1. marron.
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1 Cour. Châtaignier cultivé.
2 (1668). Bot. || Marronnier d'Inde, ou, cour., marronnier : plante dicotylédone (Hippocastanacées) originaire d'Orient, scientifiquement appelée Æsculus hippocastanum, grand arbre d'ornement aux feuilles digitées longuement pétiolées, à fleurs blanches ou rouges disposées en pyramides dressées. || Le fruit du marronnier, capsule coriace hérissée de pointes, renferme la graine (⇒ 1. Marron, I., 2.). || Tanin contenu dans l'écorce du marronnier. ⇒ Esculine. || Bois de marronnier. — Feuillage, frondaison (cit. 2) des marronniers (→ Cribler, cit. 7; horizon, cit. 14).
1 Les marronniers du parc et les chênes antiques
Se berçaient doucement sous leurs rameaux en pleurs.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Lucie ».
2 (…) les marronniers ronds vont fleurir en un jour à travers Paris, comme des lustres qui s'allument.
Maupassant, Notre cœur, III, I.
3 Quelquefois, ayant besoin de se délasser un peu plus, il allait jusqu'à la fenêtre jusqu'à laquelle s'étendait un côté du marronnier rose de M. le curé, masse immense et qui faisait supposer un arbre plus prodigieux encore qu'il n'était. Pendant tout le mois de mai il était en fleurs. Et ses tours de fleurs s'élevaient innombrables, les unes non loin des autres, en pente tantôt insensible et tantôt escarpée, au-dessus du feuillage énorme et tranquille, comme une forêt rose sur la descente inégale d'une montagne verte.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 310.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
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II Fig., vx. Tableau de contrôle où chaque ouvrier d'une usine, d'un chantier… est tenu, à l'entrée et à la sortie, d'accrocher ou de décrocher un jeton numéroté (⇒ 1. Marron, II., 2.).
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III Fig. (Argot de la presse, des médias). Sujet rebattu qui reparaît régulièrement (comme la floraison des marronniers d'Inde, au printemps). || « (…) ce courroux rituel semble avoir tout du marronnier — ces sujets qu'on ressort pour meubler l'actualité, faute de nouvelles fraîches » (le Monde, 6 nov. 1999, p. 17).
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HOM. Formes des v. Maronner, marronner.
Encyclopédie Universelle. 2012.