CÉNOTAPHE
CÉNOTAPHE
Littéralement: tombeau vide (grec: kénotaphion ). En protohistoire, tombe ou tumulus sans inhumation ou incinération. Plus généralement, dans l’Antiquité, tout monument funéraire dans lequel ne repose pas le corps (ou les cendres) du défunt auquel il est consacré. On peut distinguer: la tombe proprement dite (lorsque l’ensevelissement effectif est impossible), le tombeau honoraire élevé dans un autre endroit que celui où se trouve le défunt (ainsi de Drusus, édifié sur les bords du Rhin, tandis que son corps était transporté à Rome) et le monument funèbre élevé de son vivant par un grand personnage (ainsi de l’empereur Auguste sur le Champ-de-Mars).
Dans toute la Grèce, les parents qui n’ont pas le corps du mort lui élèvent aussi un cénotaphe, considéré comme un vrai tombeau.
À Rome, le cénotaphe est une «sépulture imaginaire», due à ce que l’âme détachée du corps a besoin d’une demeure. On en construit pour ceux qui ont péri en mer ou en temps de guerre: Germanicus construisit un monument de ce genre pour les âmes des soldats des légions de Varus.
cénotaphe [ senɔtaf ] n. m.
• 1501; bas lat. cenotaphium, mot gr. « tombeau vide »
♦ Didact. Tombeau élevé à la mémoire d'un mort et qui ne contient pas son corps. ⇒ sépulcre.
● cénotaphe nom masculin (latin cenotaphium ; du grec kenotaphion, de kenos, vide, et taphos, tombeau) Monument élevé à la mémoire d'un mort et qui ne contient pas ses restes. ● cénotaphe (difficultés) nom masculin (latin cenotaphium ; du grec kenotaphion, de kenos, vide, et taphos, tombeau) Orthographe Noter le son [&ph90;] : avec un f dans catafalque et -ph- dans cénotaphe. Sens et emploi Ne pas confondre ces deux mots. 1. Catafalque = estrade décorative élevée pour recevoir un cercueil, réel ou simulé, lors d'une cérémonie funéraire. 2. Cénotaphe = tombeau vide, monument élevé à la mémoire d'un mort (du grec kenos, vide, et taphos, tombeau). → catafalque
⇒CÉNOTAPHE, subst. masc.
Tombeau vide élevé à la mémoire d'un mort, généralement illustre ou représentatif, qui a été enterré ailleurs ou qui n'a pas reçu de sépulture. Élever, ériger un cénotaphe; un riche cénotaphe. Anton. catafalque :
• ... ils [les Anglais] ont édifié, au milieu de Whitehall, un grand cénotaphe de pierre, hommage abstrait, devant lequel les passants se découvrent; mais le corps même du soldat est enterré à Westminster et personne ne s'occupe de lui.
J.-R. BLOCH, Destin du Siècle, 1931, p. 153.
— P. métaph. Ce jardin, ce palais là-bas, où le soleil met une dernière lueur, c'est le cénotaphe de tout ce que Marie-Antoinette a eu de bonheur et d'illusions (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1861, p. 969).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1501 (A. DE LA VIGNE, Compl. du roy de la Bazoche ds DG : Mettre au sinotaphe). Empr. au lat. de même sens cenotaphium attesté dep. le Ier s. (Hygin ds TLL s.v., 786, 22), lui-même empr. au gr. (Xénophon ds LIDDELL-SCOTT, s.v. ) composé de « vide » et « funérailles, tombeau ». Fréq. abs. littér. :37.
cénotaphe [senɔtaf] n. m.
ÉTYM. 1501; bas lat. cenotaphium, grec kenotaphion « tombeau vide », de kenos « vide », et taphos « tombeau ».
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♦ Didact. ou littér. Tombeau élevé à la mémoire d'un mort, et qui ne contient pas son corps. ⇒ Sarcophage, sépulcre, tombeau. || Élever un cénotaphe.
Encyclopédie Universelle. 2012.