pédant, ante [ pedɑ̃, ɑ̃t ] n. et adj.
• pedante 1560; it. pedante, du gr. paideuin « éduquer, enseigner »
1 ♦ N. m. Vx (souvent péj.) Celui qui enseigne aux enfants. « M. Joubert, morne pédant montagnard [...] qui me montrait le latin » (Stendhal). ⇒ pédagogue.
2 ♦ Mod. Personne qui fait étalage d'une érudition affectée et livresque. ⇒ cuistre. « pédant hérissé de grec » ( Fénelon). Quelle pédante ! ⇒ bas-bleu. « Un pédant est un homme qui digère mal intellectuellement » (Renard).
3 ♦ Adj. Qui manifeste prétentieusement une affectation de savoir, d'érudition. Il est un peu pédant. — Professeur qui parle sur un ton pédant. ⇒ docte, magistral, solennel. L'École normale « a engendré un type d'humour, un peu pédant mais très divertissant : le canular » (Maurois). Un air pédant. ⇒ prétentieux, suffisant.
● pédant, pédante nom (italien pedante, celui qui instruit les enfants) Littéraire. Précepteur, maître d'école. Personne qui fait étalage d'une science souvent superficielle ; cuistre. ● pédant, pédante (citations) nom (italien pedante, celui qui instruit les enfants) Émile Chartier, dit Alain Mortagne-au-Perche 1868-Le Vésinet 1951 L'erreur de Descartes est de meilleure qualité que la vérité d'un pédant. Propos d'un Normand, tome IV Gallimard abbé Charles Cotin Paris 1604-Paris 1682 Académie française, 1655 Ces gens-là n'auraient rien à dire Si les autres n'avaient rien dit. Les Pédants ● pédant, pédante (synonymes) nom (italien pedante, celui qui instruit les enfants) Personne qui fait étalage d'une science souvent superficielle ; cuistre.
Synonymes :
- cuistre
- magister (littéraire)
- m'as-tu-vu (familier)
- pontife (familier)
- poseur
● pédant, pédante
adjectif
Qui est propre aux pédants, prétentieux, doctoral : Un ton pédant.
● pédant, pédante (synonymes)
adjectif
Qui est propre aux pédants, prétentieux, doctoral
Synonymes :
- doctoral
- fat
- pédantesque
- prétentieux
Contraires :
- humble
- modeste
pédant, ante
n. et adj. Personne qui affecte d'être savante, qui fait étalage de ses connaissances avec vanité.
|| adj. Un ton pédant.
⇒PÉDANT, -ANTE, subst. et adj.
I. —Substantif
A. —Subst. masc., vx ou littér., souvent péj. Celui qui est chargé de l'instruction des enfants, dans un collège ou comme précepteur. Synon. grammatiste (vx), grimaud (vx), magister (vx, péj.), maître (d'école), pédagogue (vx), régent (région.). Un pédant de collège. Pardon, j'en parle encor comme un franc écolier (...) Car de votre âge heureux qu'un pédant embarrasse, J'ai gardé la colère et j'ai perdu la grâce (HUGO, Rayons et ombres, 1840, p.1065). L'amour m'a révélé une vérité contraire à celle que mes pédants m'avaient enseignée sur les droits des peuples et le mérite des individus (SAND, Ctesse de Rudolstadt, t.1, 1844, p.85):
• 1. ... je me sentais revenu à mon temps d'écolier, quand on végète sous la férule de quelque pédant et qu'on use contre lui de sa seule arme, l'absence.
ARNOUX, Chiffre, 1926, p.79.
B. —Subst. masc. et fém., p.anal., péj.
1. Personne qui fait avec insistance étalage d'un savoir, d'une culture, d'une érudition, d'une spécialisation souvent superficiels, fraîchement acquis ou exclusifs. Synon. babillard, bel esprit, bonze (fam.), cuistre, fat, m'as-tu-vu (fam.), pédagogue, pontife (fam.). Pédant avantageux, suffisant; morgue, sottise, manières de pédant; faire le pédant. Il ne faut point se laisser emporter par la haine des précieuses et des pédantes. (...) rien n'est odieux comme une pédante (A. FRANCE, Jard. Épicure, 1895, p.194). Une dame (...) qui a chez elle (...) une sorte d'humaniste et d'archéologue et un médecin psychanalyste, pédants sans pareils, discourant sans arrêt sur leurs spécialités (LÉAUTAUD, Théâtre M. Boissard, 1943, p.342):
• 2. Le grammairien Court de Gébelin, pédant frotté de racines et d'étymologies (...), est le seul qui ait défini la voix un instrument à touches dont le clavier est dans la bouche de l'animal...
NODIER, Fée Miettes, 1831, p.183.
2. En partic. Personne qui se mêle de faire la leçon à tout le monde, qui prend un ton doctoral. Synon. censeur, moralisateur, pédagogue. Parler en pédant; pédant insupportable. Je renonce à combattre Votre penchant; d'ailleurs, à force de débattre, Je craindrais de jouer le rôle bête et faux D'un froid pédant, stérile éplucheur de défauts (BARBIER, Satires, 1865, p.55). Adorons les rosiers et même les rosières. Oublions les sermons du pédant inhumain (HUGO, Légende, t.4, 1877, p.847).
II. —Adjectif
A. —[En parlant d'une pers.] Qui fait lourdement étalage de son savoir, de sa culture, de son érudition. Synon. avantageux, fat, fiérot (fam.), infatué, suffisant; anton. humble, modeste, naturel, simple, vrai. Être un peu pédant. Nous avions un savant à Beaucaire; il est instruit, mais outrageusement pédant; il nous disait qu'il a compté en provençal trois mille mots qui ne sont pas d'origine latine (STENDHAL, Mém. touriste, t.2, 1838, pp.128-129):
• 3. ... [Mme de Sévigné] lisait tout, s'intéressait à tout, s'occupait de tout, de science sans être pédante, de poésie sans être bas-bleu, de métaphysique sans être ennuyeuse...
LABICHE, Cigale chez fourmis, 1876, VIII, tabl. 10, p.231.
— [P. méton.] Il portait monocle (...) et professait l'horreur des lunettes qu'il trouvait pédantes (LA VARENDE, Saint-Simon, 1955, p.402).
B. —[En parlant d'un comportement humain] Qui manifeste un tel comportement, une affectation de culture, d'érudition. Synon. doctoral, doctrinaire, dogmatique, emphatique, magistral, pédantesque, solennel, suffisant; anton. naturel, simple, vrai. Discours, langage, air, ton pédant; conversation pédante. Il lui expliqua avec une certaine fatuité pédante qu'en France les pots-de-vin jouaient un rôle aussi important qu'en Orient (A. DAUDET, Nabab, 1877, p.119):
• 4. [Apollinaire] était gras sans être gros, la face pâle et romaine, une petite moustache au-dessus d'une bouche qui détachait les mots d'une voix courte, avec une grâce un peu pédante...
COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p.154.
REM. 1. Pédamment, adv., rare. De façon pédante. Les ingénieurs (...) pédamment accroupis sur son genou (MUSSET ds Le Temps, 1831, p.78). 2. Pédantaille, subst. fém., péj., rare. Petite coterie de pédants. Ce qu'on vous a conté de mes querelles avec cette pédantaille n'est pas loin de la vérité. Le ministre a pris parti pour eux (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1810, p.828).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.1. 1558 pedante «professeur, maître d'école» (J. DU BELLAY, Regrets, 66, éd. J. Joliffe et M. A. Screech, p.135); 1560 pedant (E. PASQUIER, Pourparler du Prince ds Des recherches de la France, f° 69 v°); 2. 1561 pedante péj. «celui qui fait étalage de son savoir» (N. ELLAIN, Sonnets ds OEuvres poét., éd. A. Genty, p.23: Laisse parler, Perrette, ce Cagot, Ce petit fat, ce malheureux Pedante); 1566 pedant (H. ESTIENNE, Apologie pour Hérodote, éd. Ristelhuber, t.1, p.65); 1653 adj. (SCARRON, Relation véritable de tout ce qui s'est passé en l'autre Monde, au combat des Parques et des Poètes Sur la mort de Voiture, p.415 ds RICHARDSON). Empr. à l'ital. pedante, att. au sens 1 dep.la 1re moitié du XVes. (BURCHIELLO) et au sens 2 dep.1524 (L'ARÉTIN ds TOMM.-BELL.), d'orig. incertaine: —soit déformation de pedagogo (pédagogue) par identification pop.burlesque avec pedante «celui qui va à pied, piéton» (dep.XIVes. d'apr. DEI; dér. de pede, pied) parce que le pédagogue accompagne constamment ses élèves (B. MIGLIORINI ds Vox rom. t.1, pp.74-75), —soit, part. prés. subst. d'un lat. vulg. paedere, du gr. «éduquer (des enfants)» (hyp.de DIEZ3 p.239, déjà mentionnée ds MÉN. 1694, reprise par BL.-W.1-5 et FEW t.7, p.474a). Fréq. abs. littér.:401. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 588, b) 746; XXes.: a) 537, b) 480. Bbg. HOPE p.215.
pédant, ante [pedɑ̃, ɑ̃t] n. et adj.
ÉTYM. 1566; pedante, 1560; ital. pedante « précepteur »; du grec paideuein « éduquer, enseigner » (→ 1. Pédo-).
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A N. m.
1 Vx. Professeur de collège; précepteur (t. péj.). ⇒ Magister, pédagogue; grammatiste. || Des pédants de collège (→ Historique, cit. 2). || « De pédants mal peignés un bataillon (cit. 9) crotté… » (Regnard) → Écolier, cit. 4. — Le Pédant, personnage de la comédie italienne. — Le Pédant joué (1654), comédie de Cyrano de Bergerac.
1 Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire, et laissons l'entendement et la conscience vide (…) nos pédantes vont pillotant la science dans les livres, et ne la logent qu'au bout de leurs lèvres, pour la dégorger seulement et mettre au vent.
Montaigne, Essais, I, XXV, Du pédantisme.
2 On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'étaient des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis (…)
Pascal, Pensées, V, 331.
3 Doublement sot et doublement fripon,
Par le jeune âge, et par le privilège
Qu'ont les pédants de gâter la raison.
La Fontaine, Fables, IX, 5.
4 M. Joubert, morne pédant montagnard (…) qui me montrait le latin, Dieu sait avec quelle sottise, en me faisant réciter les règles du rudiment (…)
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 7.
5 Seul un pédant qui ne voit que sa férule peut s'imaginer que l'on crée un destin, de toutes pièces.
G. Duhamel, les Plaisirs et les Jeux, p. 77.
2 (1566). Mod. Personne qui fait étalage d'une érudition affectée et livresque. ⇒ Cuistre (cit. 1), esprit (bel esprit), pédagogue (A., 2.). || Des manières de pédant (→ Qui sentent l'école). || « Un pédant hérissé de grec » (→ 1. Barbe, cit. 22, Fénelon). || Un pédant avantageux (cit. 15). || Une pédante insupportable. ⇒ Bas-bleu. || Tournure condamnée par les pédants (→ 2. Le, cit. 8).
6 Tout ce que je fais a l'air cavalier; cela ne sent point le pédant.
Molière, les Précieuses ridicules, 9.
7 Un pédant, enivré de sa vaine science,
Tout hérissé de grec, tout bouffi d'arrogance
Et qui, de mille auteurs retenus mot pour mot,
Dans sa tête entassée, n'a souvent fait qu'un sot.
Boileau, Satires, IV.
8 Un pédant est un homme qui digère mal intellectuellement.
J. Renard, Journal, 18 mars 1890.
9 Il aimait la clarté dans les choses, mais il détestait les pédants à système et à programme, qui classent tout d'avance, qui prévoient tout, mais ensuite se laissent berner par la réalité (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. VIII, XIII, p. 161.
B Adj. (Personnes). Qui manifeste prétentieusement une affectation de savoir, d'érudition. || Bureaucrate méticuleux (cit. 1) et pédant.
10 Je vis, dans le fatras des écrits qu'il nous donne,
Ce qu'étale en tous lieux sa pédante personne :
La constante hauteur de sa présomption,
Cette intrépidité de bonne opinion,
Cet indolent état de confiance extrême
Qui le rend en tout temps si content de soi-même.
Molière, les Femmes savantes, I, 3.
♦ (Choses). || Air pédant et gourmé (cit. 3). ⇒ Suffisant; solennel (→ Marquer, cit. 36). || Professeur qui parle sur un ton pédant. ⇒ Dogmatique, magistral. || Discours pédant et ennuyeux (⇒ Pédantesque).
11 Elle (l'École Normale) a engendré un type d'humour, un peu pédant mais très divertissant : le canular.
A. Maurois, Études littéraires, J. Romains, I.
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DÉR. Pédanterie, pédantiser, pédantisme. — (Du même rad.) Pédantesque.
Encyclopédie Universelle. 2012.