rayonnement [ rɛjɔnmɑ̃ ] n. m.
• 1558; de 1. rayonner
1 ♦ Littér. Lumière rayonnante, clarté. « Le lustre, avec le rayonnement de ses facettes » (Flaubert).
2 ♦ Émission et propagation d'un ensemble de radiations avec transport d'énergie et émission de corpuscules. Rayonnement des astres; rayonnement solaire. Rayonnement thermique de la Terre. — Rayonnement d'un corps radioactif. ⇒ radioactivité. — Lobe, intensité de rayonnement d'une antenne.
♢ Occultisme Fluide.
3 ♦ Phys. Ensemble de radiations de nature similaire ou voisine, mais dont les longueurs d'ondes et les énergies peuvent être différentes. Rayonnements corpusculaires; rayonnements électromagnétiques. — Rayonnement visible, infrarouge; ultraviolet. Rayonnement ionisant. Rayonnement cosmique. Spectre d'un rayonnement.
4 ♦ (1869) Fig. Impression de force heureuse que dégage une personne, un organisme. « Un extraordinaire rayonnement émanait de tout son être » (A. Gide). « Le rayonnement de sa présence » (Loti). — Fait de se répandre, de se diffuser comme une clarté. Rayonnement d'une œuvre, d'un pays, d'une civilisation. ⇒ influence. Le rayonnement de la langue française.
● rayonnement nom masculin Littéraire. Action de rayonner, lumière rayonnante : Le rayonnement du feu. Influence exercée par quelqu'un, un pays, en raison de son prestige : Le rayonnement de la civilisation grecque. Littéraire. Éclat qui se répand sur le visage du fait du bonheur. Physique Transport d'énergie sous forme d'ondes ou de particules à partir d'une source ; ondes ou particules assurant un transport d'énergie dans un milieu. Topographie Implantation ou détermination d'un point de levé à partir d'un point de station connu, par mesure du gisement de la direction et de la distance au point de station. ● rayonnement (expressions) nom masculin Arme nucléaire à rayonnement renforcé, synonyme de bombe à neutrons. Rayonnement de la Terre, rayonnement émis par la Terre vers l'espace dans le domaine infrarouge, à des longueurs d'onde supérieures à 4 μm, avec un maximum vers 11 μm. Pression de rayonnement, pression exercée par un rayonnement électromagnétique sur une surface réfléchissante ou absorbante placée sur son trajet. Rayonnement corpusculaire, rayonnement considéré comme formé essentiellement par des particules. Rayonnement électromagnétique, rayonnement caractérisé par des ondes électromagnétiques, ou éventuellement par des photons associés. Rayonnement optique, rayonnement électromagnétique comprenant les domaines de l'ultraviolet, du visible et de l'infrarouge. Rayonnement visible, rayonnement optique susceptible de produire directement une sensation visuelle. Rayonnement thermique, émission d'un rayonnement électromagnétique par un corps porté à une certaine température. ● rayonnement (synonymes) nom masculin Littéraire. Action de rayonner , lumière rayonnante
Synonymes :
- éclat
Influence exercée par quelqu'un, un pays, en raison de son...
Synonymes :
- prestige
rayonnement
n. m.
d1./d Fait de rayonner; éclat de ce qui rayonne. Le rayonnement du soleil.
d2./d PHYS et cour. Propagation d'énergie sous forme de particules (rayonnement corpusculaire) ou de vibrations (rayonnement thermique, acoustique, électromagnétique). Rayonnement cosmique: V. cosmique. Rayonnement cosmologique: V. Univers.
d3./d PALEONT Syn. radiation.
d4./d Fig. éclat; influence bienfaisante. Rayonnement d'une idée, d'une culture.
Encycl. Phys. - Les propriétés d'un rayonnement électromagnétique dépendent grandement de la longueur d'onde de celui-ci; aussi donne-t-on traditionnellement un nom particulier à chaque domaine du spectre électromagnétique. Au-delà d'une longueur d'onde de 0,3 mm (énergie inférieure à 0,04 eV), ce sont les ondes hertziennes; de 0,3 mm à 0,8 mum (1,5 eV), les rayons infrarouges (V. ce mot). Le rayonnement lumineux visible occupe un domaine très étroit, de 0,8 mum à 0,4 mum (3 eV). En deçà de 0,4 mum et jusqu'à 10 -8 m (100 eV), ce sont les rayons ultraviolets (V. ce mot). De 10 -8 m à 2.10 -11 m, on a les rayons X, absorbés par les éléments de numéro atomique élevé; aussi les utilise-t-on pour examiner des organes internes (radiographie) ou pour détecter les défauts de pièces métalliques (radiométallographie). La forte énergie des rayons X leur permet de détruire des tumeurs (radiothérapie); leur faible longueur d'onde entraîne leur diffraction par les cristaux. Les rayons gamma (gamma) sont des ondes électromagnétiques dont la longueur d'onde est inférieure à 2.10 -11 m; plus pénétrants que les rayons X, ils ne sont arrêtés que par de fortes épaisseurs de béton ou de plomb. Le rayonnement thermique, forme particulière de rayonnement électromagnétique, résulte de l'agitation thermique des particules qui constituent la matière.
⇒RAYONNEMENT, subst. masc.
A. — Usuel, parfois littér.
1. Action de rayonner (v. rayonner1 I A 1); lumière rayonnante. Rayonnement du soleil, d'une chandelle, d'une lampe. Il distingua, dans le ciel nocturne, le rayonnement de Londres (THARAUD, Dingley, 1906, p. 139):
• 1. La nuit était noire. La lune, nouvelle ce jour-là même, avait disparu en même temps que le soleil. (...) de gros nuages orageux formaient une voûte basse et lourde, qui empêchait tout rayonnement d'étoiles.
VERNE, Île myst., 1874, p. 554.
2. Au plur., rare. Rayons (v. rayon1 A 1). Un jour factice, d'abord rougeâtre et fumeux, sembla trouer la pénombre, puis éclata en rayonnements vifs (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 210). Un ciel d'orage où le soleil s'enlisait (...) parmi de grands reflets dorés, des masses noires de nuées et de grands rayonnements obliques à travers l'espace (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 123).
B. — PHYSIQUE
1. Processus d'émission ou de transmission d'énergie sous forme de particules ou d'ondes électromagnétiques, ou d'ondes acoustiques; énergie ainsi émise et propagée (aussi appelée énergie rayonnante). Rayonnement lumineux, calorique. Ce corps perd autant par rayonnement sur les corps environnants, qu'il reçoit par l'irradiation de ces corps (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 138):
• 2. ... il est convenu d'appeler période d'extinction le moment où la note n'est plus entretenue, c'est-à-dire où l'on ne fournit plus d'énergie au corps vibrant. Celui-ci dissipe alors progressivement l'énergie qu'il contenait, tant par rayonnement d'ondes sonores que par échauffement interne...
SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 216.
♦ Source de rayonnement. Processus par lequel se produit la transformation d'une forme d'énergie en énergie rayonnante; système matériel (appareil, substance) susceptible d'effectuer cette transformation. L'énergie est produite par des corps, sources de rayonnement, et les quitte avec une vitesse et une quantité de mouvements finis qui lui sont propres (Encyclop. Sc. Techn. t. 9 1973, p. 360).
2. Rayonnement (complexe). Rayonnement formé d'une somme de radiations simples, dont les longueurs d'ondes et les énergies peuvent être différentes. V. radiation2 B 2 e ex. de L. de Broglie:
• 3. L'expérience classique d'Isaac Newton, qui donne de la lumière solaire un spectre de radiations « colorées » par réfraction à travers un prisme de verre, est la première en date à avoir mis en évidence la dispersion du rayonnement optique. La méthode du prisme est encore actuellement l'une de celles utilisées pour l'étude de la dispersion des radiations, c'est-à-dire pour la mesure de l'indice de réfraction d'un matériau en fonction de la longueur d'onde du rayonnement incident.
Encyclop. Sc. Techn. t. 4 1970, p. 519.
3. Synon. de radiation(s). Rayonnement simple, monochromatique. Les travailleurs (...) étaient munis d'instruments permettant de mesurer la dose quotidienne de rayonnement reçue par chaque individu (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 42):
• 4. Un rayonnement monochromatique est défini (...) par sa longueur d'onde lorsqu'il se propage dans la matière ou dans le vide. Un tel rayonnement transporte de l'énergie à la vitesse de la lumière. Mais cette énergie n'est pas directement mesurable sous sa forme rayonnante. Il faut la transformer pour la rendre mesurable. La transformation la plus facile est la transformation du rayonnement en chaleur...
SCHATZMAN, Astrophys., 1963, p. 3.
4. En partic.
a) Rayonnement corpusculaire/particulaire. Rayonnement considéré comme formé essentiellement par des trajectoires de particules neutres ou électrisées. Les rayonnements particulaires sont souvent désignés par le mot rayonnement suivi d'un adjectif ou d'une lettre grecque rappelant la nature des particules constitutives (LAITIER 1969):
• 5. Rayonnements corpusculaires. L'étude des rayons issus des substances radioactives et l'analyse de la décharge électrique à travers les gaz raréfiés ont conduit à la découverte de rayonnements d'une toute autre nature que les radiations périodiques connues jusque-là.
M. DE BROGLIE, Rayons X, 1922, p. 21.
c) Rayonnement de freinage (astron.). Rayonnement électromagnétique produit par la décélération ou l'accélération de particules chargées, lors de leur passage dans le champ électrique de noyaux ou d'autres particules chargées (d'apr. Nucl. 1975). Le ralentissement de particules accélérées et notamment des électrons, par passage au voisinage de centres chargés produit un rayonnement électromagnétique qu'on appelle rayonnement de freinage et qui explique le spectre continu des rayons X (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 333).
d) Rayonnement électromagnétique. Rayonnement caractérisé par des variations de champs électrique et magnétique. Les rayonnements électromagnétiques (...) comprennent, par ordre d'énergie quantique croissante, les ondes hertziennes, les rayons infrarouges, la lumière visible, les rayons ultraviolets, les rayons X, les rayons Y et les rayons cosmiques (Nucl. 1975).
f) Rayonnement infrarouge. Synon. de radiation infrarouge, rayons infrarouges (v. infrarouge).
g) Rayonnement ionisant. Synon. de radiation ionisante (v. ionisant, rem. s.v. ioniser).
h) Rayonnement noir. Rayonnement du corps noir. Mais la grande affaire restait de trouver la loi de répartition du rayonnement noir, c'est-à-dire la formule représentant la répartition spectracle de l'énergie du rayonnement entre les différentes longueurs d'onde qui y sont présentes (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 132).
j) Rayonnement terrestre (météor.). ,,Rayonnement émis par la Terre (y compris l'atmosphère)`` (VILLEN. 1974).
k) Rayonnement thermique (thermodyn.). Rayonnement électromagnétique provenant de la transformation d'énergie thermique. Les quanta furent introduits en 1900 par l'Allemand Max Planck; il s'efforçait d'expliquer le rayonnement thermique émis par un métal chauffé au rouge par exemple (LEPRINCE-RINGUET, Atomes et hommes, 1957, p. 24).
l) Rayonnement ultraviolet. Synon. de radiation ultraviolette, rayons ultraviolets (v. ultraviolet).
C. — P. métaph. ou au fig.
1. Éclat qui se manifeste sur le visage de quelqu'un et reflète certains états intérieurs. Rayonnement de joie, de tendresse. Comme nos braves chasseurs de casquettes se regardaient fièrement! Quel rayonnement sur leurs mâles visages (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 30):
• 6. Il n'y avait ni ressentiment, ni amertume, sur le fin visage amaigri et pensif de vierge primitive, — seulement l'espèce de rayonnement d'un grand bonheur paisible et triste...
VAN DER MEERSCH, Empreinte Dieu, 1936, p. 254.
2. Éclat dont la manifestation révèle un haut degré de perfection dans la beauté. Pour la splendeur du sein, pour le rayonnement De la peau, nulle reine ou courtisane (...) N'égale sa beauté (VERLAINE, Poèmes saturn., 1866, p. 77). Elle portait au cou un collier de vieil ambre (...). Et, sous l'ambre, sa chair avait un rayonnement laiteux, troublant (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 893).
3. Influence heureuse qui émane d'une personne radieuse. Rayonnement de jeunesse et de fraîcheur. La conscience de mon enlaidissement subit (...) me rendait honteux d'être et d'être vu (...) mon état était l'inverse du rayonnement et du triomphe; c'était plutôt le recroquevillement et le retrait intérieurs (AMIEL, Journal, 1866, p. 189):
• 7. Ce que j'éprouvais auprès d'elle, c'était surtout un sentiment profond d'harmonie. La paix intérieure qu'elle avait atteinte, il semblait qu'un rayonnement, émanant d'elle, vous la fît suavement partager.
GIDE, Et nunc manet, 1951, p. 1142.
— P. anal. Quels que soient l'objet et le sujet (...) qui conditionnent une symphonie ou une sonate de Beethoven, elles ne participent au génie que dans la mesure de ce rayonnement magique qu'elles irradient (ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 21).
4. Influence qui se propage à partir d'une source intellectuelle ou morale dont le prestige exerce une grande attraction et p. méton., cette source elle-même. Rayonnement d'une civilisation, d'une doctrine, d'une oeuvre. Mais on ne saurait nier qu'à l'heure où tous les peuples dits civilisés sont à la veille de se jeter les uns sur les autres, la patrie soit un asile du droit et de la liberté. Il dépend de nous d'en faire (...) un rayonnement de fraternité solidaire (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 257). Tous, catholiques, protestants, etc., contribuent à ce rayonnement de la France que l'univers proclame (BARRÈS, Cahiers, t. 11, 1916, p. 202).
— P. anal. Le nombre des dirigeants permettait à la maison un rayonnement illimité. Cinq patrons voyageaient pour les affaires et y réussissaient mieux, par la force du gros intérêt personnel, que des employés délégués par un directeur unique (HAMP, Champagne, 1909, p. 211).
5. Influence, emprise qui émane d'une personne ou d'un ensemble de personnes du fait de leur prestige ou de leur renommée. Rayonnement de Michel-Ange, d'une cour. Une forte personnalité exerce son rayonnement surtout sur les jeunes gens, plus occupés de sentir que d'agir (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 769):
• 8. Que Bonaparte et quelques-uns des hommes qui vinrent avec lui et qu'il absorba trop vite dans son rayonnement eussent été appelés à continuer l'oeuvre des jacobins (...) ils eussent pu apporter le concours de leur génie et de leur audace à cet édifice de notre avenir.
SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 15.
II. — [Corresp. à rayon1 C] Disposition en rayons; p. méton., chose ainsi disposée. Auprès d'un soleil fantaisiste, fait d'un pot de nuit à son centre et d'un inégal rayonnement de haches d'abordage et de chibouks tunisiens, un grand portrait peint (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 6e tabl., 3, p. 252). Il ressemblait aux araignées muettes que l'on considère à travers le rayonnement de leur toile (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 16).
— ARTS DÉCOR. Disposition de figures ou de couleurs en forme de rayons à partir d'un centre (d'apr. BÉG. Dessin 1978).
III. — [Corresp. à rayon1 D 1] Notre asile, bas et tapi à côté de ce géant [un cèdre], n'en était pas moins signalé par lui dans un rayonnement immense, et peut-être lui devait son nom: la Haute-Forêt (MICHELET, Oiseau, 1856, p. XXXVIII).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1558 « émission de rayons lumineux » (PONTUS DE TYARD, Mantice dans ses Discours philos., 140a d'apr. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 145); 2. 1827 phys. (Mém. de l'Ac. royale des sc. de l'Institut de France, t. 7, p. 475); 3. 1832 « éclat, expression (d'un visage) comparable à la lumière » (HUGO, N.-D. Paris, p. 452); 4. 1842 « influence, extension » (ID., Rhin, p. 337). Dér. de rayonner1; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér.:772. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 363, b) 1 587; XXe s.: a) 904, b) 1 578. Bbg. GOFFIN (R.). Néol. dans le domaine de l'én. solaire. Équivalences. 1979, t. 10, n ° 1/2, pp. 67-68. — LEENHARDT (O.). Gloss. sur l'én. solaire. Banque Mots. 1980, n ° 19, p. 68.
rayonnement [ʀɛjɔnmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1558; rare av. le romantisme; de 1. rayonner.
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♦ Fait de rayonner; ce qui rayonne.
———
1 (1827). Émission et propagation d'un ensemble de radiations avec transport d'énergie et émission de corpuscules. || Rayonnement des astres; rayonnement solaire. || Rayonnement thermique de la terre.
1 (…) un tel récepteur (universel) est réalisé par un appareil thermométrique, qui absorbe le rayonnement tombant sur sa surface et transforme son énergie en chaleur, décelant le rayonnement et mesurant son intensité par le débit de chaleur ainsi produit. Un aveugle, tout comme un voyant, peut se chauffer au soleil, ou même au rayonnement non visible d'un poêle. Multipliez par des millions ou par des milliards la sensibilité calorifique de l'épiderme, et vous aurez un appareil capable de déceler tout rayonnement et d'en mesurer impartialement l'énergie; le thermomètre dont la surface noircie absorbe tout rayonnement qui le rencontre, et doué d'une sensibilité infiniment plus grande que celle de nos thermomètres ordinaires, constituera l'appareil universel pour déceler les radiations et en mesurer l'intensité énergétique (…)
Ch. Fabry, Préface à l'Ultra-violet, de Th. Lyman, p. XIII.
2 Plusieurs animaux rassemblés et resserrés se réchauffent entre eux, car ainsi diminue le rayonnement de chacun par diminution de la surface exposée.
Valéry, Mélange, Instants, in Œ., t. I, Pl., p. 393.
♦ Rayonnement d'un corps radioactif. ⇒ Radioactivité.
♦ Occultisme. Fluide.
2 Phys. Ensemble de radiations de nature similaire ou voisine, mais dont les longueurs d'ondes et les énergies peuvent être différentes. — REM. La radiation est en principe simple et homogène (« monochromatique »), le rayonnement peut être complexe et hétérogène; mais rayonnement peut s'employer dans les deux cas : rayonnement simple (⇒ Radiation), complexe, homogène, hétérogène, monochromatique. || Rayonnements corpusculaires; rayonnements électromagnétiques. — Rayonnement visible, infra-rouge; ultraviolet. ⇒ Rayon. || Rayonnement ionisant. || Rayonnement de freinage : rayonnement électromagnétique émis par suite de l'accélération subie par un électron au voisinage d'un noyau. — Rayonnement noir (cit. 6), du corps noir. || Constantes de rayonnement, qui interviennent dans le cas d'un corps noir, pour son émission globale, pour la répartition de l'énergie dans le spectre, etc. — Rayonnement cosmique. ⇒ Rayon (cosmique). || Rayonnement primaire, secondaire (rayons cosmiques, émission électronique…).
3 Tout corps solide chauffé à haute température émet un rayonnement visible. L'analyse spectroscopique de ce rayonnement montre que son spectre est continu et qu'il se prolonge avec une grande intensité dans l'infrarouge. Si la température est peu élevé (par exemple 200 °C) aucune radiation visible n'est émise, mais le rayonnement n'est nullement supprimé; il est entièrement infrarouge.
On est amené à conclure que ce rayonnement, par la surface d'un corps solide, se produit à toute température (excepté au zéro absolu); c'est par lui que se produisent (indépendamment du transport par conductibilité ou convection de l'air) les échanges d'énergie entre un corps et les parois de la salle qui le contient, si ce corps et les parois sont à des températures différentes.
Ch. Fabry, Introd. générale à la photométrie, p. 113.
4 C'est donc le rayonnement solaire, qui est la source de toute l'énergie disponible sur la Terre; c'est son intensité qui règle les climats des diverses régions de notre globe et y permet le développement de la vie sous toutes ses formes. L'importance des effets des diverses radiations qui le composent n'est d'ailleurs en aucune façon proportionnelle à l'impression lumineuse qu'elles produisent sur l'œil : en particulier, il n'est pas possible de ne pas tenir compte, dans l'étude de ses divers effets, des radiations infrarouges et ultraviolettes qu'il contient, bien que l'œil n'y soit pas sensible.
Georges Bruhat, le Soleil, p. 17-18.
5 Le problème de l'origine du rayonnement cosmique est, à coup sûr, l'un des plus passionnants de ceux qui se posent. D'où provient ce rayonnement qui semble remplir de façon isotrope l'espace dans lequel se déplace notre terre ? Est-il créé dans notre galaxie au sein des étoiles, des novæ, des étoiles doubles ou même du soleil ? ou bien encore dans les lointaines nébuleuses ? ou sinon dans les immenses espaces interplanétaires à peu près vides de toute matière, espaces dans lesquels les atomes sont relativement aussi éloignés les uns des autres que le sont les astres dans l'univers.
L. Leprince-Ringuet, les Rayons cosmiques, p. 306.
3 Littér. Lumière rayonnante, clarté. || Le rayonnement des cierges (→ Assoupir, cit. 8). — REM. Même au sens propre, ce mot entraîne souvent l'idée de bonheur, de joie, etc. qu'exprime le sens II.
6 De temps en temps, elle voyait le rayonnement d'une chandelle à travers la fente d'un volet, c'était de la lumière et de la vie, il y avait là des gens, cela la rassurait.
Hugo, les Misérables, II, III, V.
7 (…) le lustre descendit du plafond, versant, avec le rayonnement de ses facettes, une gaieté subite dans la salle (…)
Flaubert, Mme Bovary, II, XV.
8 (…) ces longs cils, qui se levaient et s'abaissaient avec lenteur, voilant et dévoilant le jet lumineux des prunelles comme le rayonnement intermittent d'un phare.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 242.
———
II (Mil. XIXe). Fig. Influence heureuse, éclat (fig.) excitant l'admiration. || De quel rayonnement se nimbait (cit. 2) son beau visage. ⇒ Joie, satisfaction… || Un extraordinaire rayonnement émanait (cit. 6) de tout son être. || Le rayonnement de sa présence (cit. 3). (Av. 1854). || Le rayonnement de la gloire. || Rayonnement d'une œuvre, d'un pays, d'une civilisation (→ Prestige, cit. 7). || Politique de rayonnement et de prestige.
9 Ils s'avançaient (…) au milieu d'un tel rayonnement de félicité, qu'ils semblaient marcher dans une gloire.
Zola, le Dr Pascal, VIII.
10 (…) cet inexprimable sentiment du mystère des choses où notre esprit s'abîme dans un rayonnement de beauté, comme le soleil couchant dans la mer (…)
Proust, les Plaisirs et les Jours, p. 124.
11 (…) tout l'éclat du jour se concentrait sur le rectangle blanc du front, auquel il prêtait le rayonnement du génie (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 26.
12 Il se disait : « Elle est une lampe voilée. Sa lumière est certaine, mais elle manque de rayonnement ».
Montherlant, Pitié pour les femmes, p. 110.
Encyclopédie Universelle. 2012.