1. rayon [ rɛjɔ̃ ] n. m.
• 1531; de rai, lat. radius
1 ♦ Trace de lumière en ligne ou en bande. ⇒ 1. jet, rai, 1. trait. Un rayon de soleil, de lune. « Parfois un rayon perçait les nuages » (Green). « en apercevant, par la fente d'un auvent, un mince rayon de jour » (Maupassant). Rayon lumineux d'un phare. ⇒ pinceau. — Au plur. Les rayons : la clarté, la lumière. Les rayons du soleil. Émettre, lancer des rayons, des rayons lumineux. ⇒ briller, darder, étinceler, irradier, 1. rayonner. « Où Midi baigne en vain de ses rayons sans nombre » (Hugo).
♢ Par ext. Figuration de la lumière (en héraldique, en art décoratif) par des traits divergents, des triangles allongés. Les idoles « aux têtes nimbées de rayons » (Loti).
♢ Phys. Trajet rectiligne d'une radiation lumineuse visible, à partir d'un point de sa source. — Opt. Matérialisation de la courbe ou du parcours des ondes lumineuses. Rayons convergents, divergents, parallèles... (⇒ faisceau) . Rayons incidents, qui se brisent, s'infléchissent. Rayons réfractés, réfléchis. Le prisme dévie et disperse les rayons (⇒ réfringent) . Polariser un rayon lumineux. — (1677) Rayon visuel : ligne idéale joignant un point à l'œil; spécialt rayon lumineux qui vient impressionner l'œil. — Rayon vert : court éclat de lumière verte, qu'on peut voir à l'endroit et au moment où le bord supérieur du disque solaire touche l'horizon.
2 ♦ Par anal. (XVIIIe) Rayon, s'est dit de phénomènes physiques considérés comme analogues aux rayons de lumière. Émission de rayons. ⇒ irradiation.
♢ Mod. (Plur.) Cour. RAYONS : radiations, rayonnements. ⇒ radio-. Rayons infrarouges. Rayons ultraviolets. — (1896) Rayons X : rayonnement électromagnétique de longueur d'onde beaucoup plus petite que celle de la lumière, utilisé à cause de son pouvoir de pénétration dans la matière (⇒ radiographie, radioscopie) . — Rayons alpha, bêta, delta, gamma. — (1904) Rayons cathodiques.
♢ (1923) Rayons cosmiques : ensemble de radiations d'une grande énergie, très pénétrantes, qui atteignent la Terre en provenance de toutes les directions de l'espace, avec une égale intensité.
♢ Absolt Rayons : radiation, rayonnement pouvant avoir un effet particulier sur l'organisme (spécialt rayons X, rayons ultraviolets et infrarouges, ondes courtes). Le « mal des rayons ». ⇒ 3. mal (I, 3o). Traitement par les rayons. ⇒ actinothérapie, radiothérapie, röntgenthérapie; irradiateur.
3 ♦ Par métaph. (XVIe) « En faisant pénétrer dans mon âme quelques rayons d'une lumière vraie » (Chateaubriand). Un rayon d'espérance. — Loc. Un rayon de soleil : chose ou personne qui remplit le cœur de joie.
4 ♦ (1538) Chacune des pièces allongées qui relient le moyeu d'une roue à sa jante, en divergeant. ⇒ 2. enrayure. Rayons de bois d'une roue de charrette. Rayons métalliques d'une roue de bicyclette.
♢ Par ext. (déb. XVIIIe) Chacun des éléments qui divergent à partir d'un centre. Disposition en rayons. ⇒ radiaire, radié, rayonné. — Bot. Rayons médullaires d'une tige, disposés autour de son axe médullaire. — Zool. Chacune des pièces dures qui forment la charpente de la nageoire des poissons.
5 ♦ (1634) Distance qui sépare un point mobile sur une courbe du centre, de l'origine de ses coordonnées. Le rayon d'un cercle, d'une sphère. Le rayon est égal à la moitié du diamètre. Rayon vecteur (cf. Coordonnées polaires). — Phys. Le rayon de l'atome, de la molécule. — Cour. Le rayon terrestre. — Rayon de courbure d'un segment de voie ferrée. — Rayon de braquage : rayon minimum que peut décrire la roue avant extérieure d'une voiture.
♢ Par ext. (1835) Distance déterminée, mesurée à partir d'un point d'origine (dans toutes les directions). Dans un rayon de 150 mètres autour des maisons. — (1910) RAYON D'ACTION : distance maximum qu'un navire, un avion peut parcourir sans être ravitaillé en combustible. Fig. Zone d'activité. Cette entreprise a étendu son rayon d'action (⇒ envergure) . — Chèque bancaire sur rayon, compensable sur place. Chèque hors rayon.
rayon 2. rayon [ rɛjɔ̃ ] n. m.
1 ♦ Chaque gâteau de cire formé par des abeilles ou des guêpes, et dont les alvéoles ou cellules sont remplies de miel ou de couvain. ⇒ gaufre. Les rayons d'une ruche, parallèles et verticaux, comprennent deux rangs d'alvéoles.
2 ♦ Par anal. (1690) Planche, tablette de rangement. ⇒ degré, étagère. Ensemble de rayons. ⇒ 2. rayonnage. Rayons mobiles d'une bibliothèque. Rayons de livres.
3 ♦ Par ext. Partie d'un grand magasin réservée au commerce d'une marchandise. Le rayon des manteaux, des bagages. Le rayon vidéo. Chef de rayon. Nous n'avons pas cet article en rayon.
4 ♦ Fig. Vieilli C'est de votre rayon. Mod. C'est votre rayon : c'est une chose qui vous concerne, qui vous regarde, qui est de votre compétence. ⇒ domaine. « Ça ne nous regarde pas, ce n'est pas notre rayon » (Sarraute). — Loc. fam. Il en connaît un rayon : il est très compétent, très fort (dans ce domaine). En connaître un rayon sur un sujet (cf. En connaître un bout).
rayon 3. rayon [ rɛjɔ̃ ] n. m.
♦ Petit sillon tracé sur une planche labourée et ratissée ou au bord d'une allée. Semer, planter en rayons : semer les graines en ligne droite. Un rayon de pois.
● rayon nom masculin (ancien français rai, du latin radius) Trait, ligne qui part d'un centre lumineux : Un rayon de soleil. Distance déterminée à partir d'un centre, d'un point d'origine dans toutes les directions : Dans un rayon de trente kilomètres autour de Paris. Tige métallique de très faible diamètre reliant à la jante le moyeu d'une roue. Anatomie Chacune des pièces squelettiques qui soutiennent les nageoires des poissons. Hippologie Ensemble des os de la partie supérieure des membres du cheval, dont la longueur et l'orientation influent sur la qualité des allures. Mathématiques Segment dont une extrémité est le centre d'un cercle, d'une sphère, d'un disque, d'une boule, l'autre étant un point du cercle, de la sphère ou de la frontière du disque ou de la boule ; longueur de ce segment. ● rayon (expressions) nom masculin (ancien français rai, du latin radius) Rayon d'action, distance maximale que peut franchir à une vitesse donnée un navire, un avion, un char, etc., sans ravitaillement en combustible ; zone dans laquelle une arme peut intervenir sans modifier son emplacement de batterie ; espace, domaine où s'exerce l'activité de quelqu'un, d'une entreprise. Rayon de soleil, brève éclaircie, courte apparition du soleil ; chose ou personne qui remplit le cœur de joie. Rayon de braquage, rayon du cercle décrit par le point le plus extérieur d'un véhicule au cours d'un essai de braquage maximal. Rayon visuel, en perspective, ligne fictive allant du point de vue à un point quelconque d'un objet à représenter. (L'ensemble des rayons visuels constitue la pyramide visuelle.) Rayon visuel principal, axe de la pyramide visuelle. Rayon douanier, synonyme de rayon-frontière. Rayon marin, sondeur multifaisceaux de haute résolution donnant la carte bathymétrique du fond en balayant une largeur équivalente aux trois quarts de la hauteur d'eau. Rayon vecteur, en coordonnées polaires de pôle O et pour un point variable M, droite (OM) ou demi-droite [OM) ou encore segment [OM]. Rayon vert, phénomène dû à la réfraction atmosphérique, qui se manifeste par un très bref éclat de lumière verte observable à l'horizon, immédiatement avant le lever du soleil, au point où son disque va apparaître, ou, après son coucher, au point où il a disparu. (Son observation exige une atmosphère très pure.) Rayon lumineux, ligne hypothétique suivant laquelle la lumière se propage. (Dans la théorie électromagnétique, le rayon lumineux est la trajectoire de l'énergie ; il est normal aux surfaces d'onde.) ● rayon (homonymes) nom masculin (ancien français rai, du latin radius) rayons forme conjuguée du verbe rayer ● rayon (synonymes) nom masculin (ancien français rai, du latin radius) Droit. Rayon douanier
Synonymes :
- rayon-frontière
● rayon
nom masculin
(ancien français ree, rayon de miel, du francique hrata)
Planche, étagère d'une bibliothèque, d'une armoire, d'un comptoir, etc.
Dans un magasin, ensemble de comptoirs affectés à la vente d'un même genre d'article : Le rayon des surgelés. Le rayon enfants.
Chez les hyménoptères sociaux, assemblage des cellules hexagonales dans lesquelles sont élevés les jeunes et est emmagasiné le miel. (Les rayons en cire des ruches d'abeilles, verticaux, portent des alvéoles sur les deux faces ; ceux des guêpes, faits de fibres végétales, sont horizontaux et ne portent d'alvéoles que sur la face inférieure.)
● rayon
nom masculin
(de raie)
Petit sillon de très faible profondeur, dans lequel on dépose les semences.
● rayon (expressions)
nom masculin
(ancien français ree, rayon de miel, du francique hrata)
Ce n'est pas mon rayon, ce n'est pas mon affaire.
Familier. En connaître un rayon, être très fort dans un domaine, être très compétent.
● rayon (homonymes)
nom masculin
(ancien français ree, rayon de miel, du francique hrata)
rayons
forme conjuguée du verbe rayer
● rayon (synonymes)
nom masculin
(ancien français ree, rayon de miel, du francique hrata)
Planche, étagère d'une bibliothèque, d'une armoire, d'un comptoir, etc.
Synonymes :
- étagère
- planche
● rayon (homonymes)
nom masculin
(de raie)
rayons
forme conjuguée du verbe rayer
rayon
n. m.
d1./d Gâteau de cire fait par les abeilles pour emmagasiner le miel, le pollen, ou pour loger le couvain.
d2./d Planche, tablette horizontale servant au rangement; étagère. Les rayons d'une bibliothèque.
d3./d Secteur d'un grand magasin où l'on vend des marchandises de même nature. Le rayon de l'outillage, de la parfumerie.
————————
rayon
n. m. AGRIC Petit sillon. Semer en rayons.
————————
rayon
n. m.
rI./r
d1./d émanation de lumière; ligne droite selon laquelle celle-ci se propage. Un rayon de soleil. Rayons lumineux. Rayon vert: bref éclat de couleur verte observable parfois au lever ou au coucher du soleil.
|| Fig. Ce qui répand la lumière, la joie, etc. Un rayon d'espérance.
d2./d PHYS Trajectoire que parcourent les particules ou un flux lumineux émis par une source. Dans un milieu homogène, les rayons sont des lignes droites.
|| Cour. Rayons: rayonnement. Rayons alpha, beta, gamma. Rayons X: V. rayonnement (encycl.). Rayons cosmiques: V. cosmique.
|| ELECTR Rayon électronique ou cathodique: faisceau d'électrons.
rII./r
d1./d Chacune des pièces oblongues qui unissent le moyeu d'une roue à sa jante.
|| Chacun des éléments qui divergent à partir d'un centre commun.
— BOT Rayons médullaires: lames de tissu reliant l'écorce à la moelle, dans la tige des dicotylédones.
d2./d GEOM Segment de droite reliant le centre d'un cercle ou d'une sphère à un point quelconque de sa circonférence, de sa surface.
|| Loc. cour. Dans un rayon de dix kilomètres: à dix kilomètres à la ronde.
d3./d AVIAT, MAR Rayon d'action: éloignement maximal d'un aéronef ou d'un navire de son point de ravitaillement.
|| Fig. Zone d'action, d'influence.
I.
⇒RAYON1, subst. masc.
A. — 1. Ligne ou bande lumineuse issue d'une source de lumière. Rayon d'un phare, d'une lampe de poche; rayons obliques du couchant. Partout où les habitants ne dormaient pas, un étroit rayon de lumière s'échappait par les serrures ou par les chattières, et jaillissait comme un trait rouge à travers la blancheur froide de la nuit (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 10). Le lanternier se retourna, braqua l'éblouissant rayon. Ils virent leurs poursuivants baisser la tête, crocheter pour retrouver la nuit. Le rayon crocheta avec eux, les maintint dans son orbe arrondi (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 269).
— Lumière, clarté donnée par un astre. Rayons des étoiles. Le rayon du jour chassait les poussières de la nuit (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 101):
• 1. ... il créa, dans ces manoirs invraisemblables, des horizons factices, obtenus au moyen d'artifices de théâtre (...). Il eut des Alpes et des glaciers, des steppes, des déserts de sable brûlés par le soleil; et, la nuit, sous les rayons de la vraie lune, des lacs qu'éclairaient par-dessous de fantastiques lueurs électriques.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Cas de div., 1886, p. 1067.
— En partic. Rayon de soleil. Brève apparition du soleil. Dans ce pays, comme en Touraine, les vicissitudes de l'atmosphère dominent la vie commerciale. Vignerons, propriétaires, marchands de bois, tonneliers, aubergistes, mariniers, sont tous à l'affût d'un rayon de soleil (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 8). Je crois que pas un instant nous ne songeâmes, tant ce fut beau, à souhaiter la fin de ce gigantesque cauchemar. Enfin, un rayon de soleil brilla (BENOIT, Atlant., 1919, p. 82).
♦ P. anal. Personne ou chose qui procure de la joie. On lui remit (...) une lettre timbrée de Saint-Pierre-du-Buquet (...). Ce lui fut un rayon de soleil (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 897):
• 2. L'espace renfermé entre les quatre murs de votre jardin est le seul lieu au monde où je vive; vous êtes le seul être humain qui me fasse aimer Dieu. J'avais renoncé à tout avant même de vous connaître. Pourquoi m'ôter le seul rayon de soleil que la providence m'ait laissé?
MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 194.
2. Spécialement
a) ARTS DÉCOR., HÉRALD., au plur. Traits divergents, triangles allongés figurant la lumière. Tête nimbée de rayons. D'une main il tient une épée flamboyante, et de l'autre deux clefs d'airain entourées de fleurs et de rayons (STAËL, Allemagne, t. 3, 1810, p. 148). Jésus, à une certaine époque, a été identifié avec le soleil. Il s'inscrit au milieu de la roue à rayons. Son monogramme, dans le disque dérivé de la roue solaire, conserve un sens lumineux (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 516).
b) BEAUX-ARTS, GÉOM. Rayon visuel. En perspective, ligne théorique partant de l'œil et rencontrant l'objet vu par l'observateur (d'apr. BÉG. Dessin 1978). Dans le plan, le rayon visuel de l'observateur fait avec le sol un angle de 90 degrés; dans l'élévation, le rayon visuel est parallèle au sol: l'angle est nul (P. LAVEDAN, Urban., 1926, p. 107):
• 3. ... Cyrus Smith enfonça la perche de deux pieds dans le sable (...). Cela fait, il se recula de la distance nécessaire pour que, étant couché sur le sable, le rayon visuel, parti de son œil, effleurât à la fois et l'extrémité de la perche et la crête de la muraille. Puis il marqua soigneusement ce point avec un piquet.
VERNE, Île myst., 1874, p. 125.
— P. méton. Synon. champ visuel (v. champ1 II B 2). Le Général, après un temps de réflexion, pendant lequel il a les yeux fixés sur les deux hommes, qui sont pour lui dans le même rayon visuel, brusquement prend un parti et s'avance à froid vers eux (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, I, 15, p. 20).
c) MÉTÉOR. Rayon vert. Bref éclat de couleur verte observable dans certaines conditions au lever et au coucher du soleil, dû à l'absorption des rayons solaires par l'atmosphère. Il faut (...) que le Soleil soit visible à l'horizon même, et c'est pourquoi le rayon vert se voit assez souvent en mer (MULLER 1980).
3. Au fig. [Avec un déterm.] Ce qui éclaire le cœur, ou l'esprit, ce qui exerce sur ceux-ci une influence heureuse. Rayon d'amour, d'espérance, de joie. De jour en jour, son cœur inclinait davantage vers cette religion, pleine d'une douleur qui console (...). Un rayon d'espoir commença de s'insinuer dans son âme (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 259):
• 4. Ce que je voyais naître sur ce visage lourd et fermé (...) c'était (...) une singulière expression de tristesse avertie et sagace, comme on en voit aux vieillards à l'approche de leur dernière maladie, comme éclairée d'un rayon de mystérieuse connaissance.
GRACQ, Syrtes, 1951, p. 35.
B. — Spécialement
1. OPT., PHYS. Trajectoire rectiligne suivant laquelle se propage une radiation et, en partic., l'énergie lumineuse (dans un milieu homogène). Rayon convergent, divergent; rayon incident, réfléchi, réfracté; indice de réfraction du rayon. La rétine embrasse le corps vitré qui la soutient; elle ne reçoit l'impression des rayons lumineux, qu'à travers cette gelée transparente (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 191).
— P. anal. Phénomène physique réel ou imaginaire dont la manifestation dans l'espace est analogue aux rayons lumineux.
a) Rayons actiniques ou chimiques (vx). V. actinique. Rayons calorifiques (vx). Synon. anc. de rayons infrarouges. V. infrarouge.
b) Rayon laser. Rayon produit par un laser. Yvan Dryer, Californien de trente-huit ans et président de la Laser Image Inc., propose ainsi (...) un « concert cosmique au rayon laser » (Le Nouvel Observateur, 12 déc. 1977, p. 85, col. 1).
♦ [Dans les romans d'anticipation ou p. réf. à ceux-ci] Rayon de la mort, rayon qui tue. Rayon laser utilisé comme arme. Et le laser? (...) Son emploi comme arme proprement dite, comme « rayon de la mort » si on veut employer ce terme, n'est pas rigoureusement impensable (Encyclop. Sc. Techn. t. 1 1969, p. 728):
• 5. Des astronefs grands comme des planètes, beaucoup d'extra-terrestres aussi laids que belliqueux, des rayons de la mort (...) et, au milieu de tout cela, un héros ou une équipe de justiciers font la patrouille des espaces intersidéraux...
S. BARETS, Catal. des âmes et cycles de S.-F., Paris, Denoël, 1979, p. 247.
2. PHYS., au plur. Ensemble de radiations, rayonnement (v. ce mot I B). Rayons électromagnétiques, corpusculaires; rayons infrarouges, ultraviolets. Il est possible de prévenir les lucites en appliquant sur la peau, avant l'exposition au soleil, des enduits protecteurs (...) qui arrêtent les rayons nocifs (QUILLET Méd. 1965, p. 299):
• 6. Les radiations (immatérielles) électro-magnétiques sont loin d'être totalement explorées (...) mais qui peut dire que les rayons à fréquences encore beaucoup plus élevées — rayons X, rayons T, rayons cosmiques dont l'étude est à peine amorcée — ne permettront pas des réalisations aujourd'hui inimaginables?
MATRAS, Radiodiff. et télév., 1958, p. 125.
— En partic. Rayons alpha. V. alpha I B 1 d. Rayons bêta. V. bêta B 4. Rayons cathodiques. V. cathodique, dér. s.v. cathode. Rayons cosmiques (astron.). Synon. radiation cosmique. V. radiation2 C 1. Rayons delta. V. delta B 1 b. Rayons gamma. V. gamma2 B 2.
♦ Rayons durs. Rayons X ou gamma de grande énergie, d'une longueur d'onde relativement courte. Les rayons X (...) ont été appliqués pour la première fois à la peinture en 1896, à Munich, par Roentgen lui-même (...) pour les utiliser avec le plus d'efficacité, il faut employer non pas les rayons durs, utilisés par les médecins, mais les rayons mous (L. BENOIST, Musées, 1960, p. 80). Rayons mous. Rayons X ou gamma de faible énergie, d'une longueur d'onde relativement élevée. V. supra ex. de L. Benoist.
♦ Rayons X. Rayonnement électromagnétique de faible longueur d'onde qui a la propriété de traverser les corps matériels et trouve à ce titre de nombreuses applications en médecine et dans l'industrie. Soigner un ulcère par un traitement aux rayons X. À chaque voyage qui suivit, m'eût-il fait passer aux rayons X, jamais Torgau n'eût rien découvert sur moi en dehors des quatre ou cinq cents zlotys à quoi se montait la dépense autorisée (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 325). Au fig. Il les sonnait, les dégonflait en moins de deux... On leur voyait immédiatement le squelette, la trame... C'était un esprit rayons X (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 405).
— MÉD. Radiation (rayons X, ultraviolets et infrarouges, rayonnement radio-actif) pouvant avoir un effet sur l'organisme et utilisé à ce titre. Les techniques radiothérapiques qui utilisent des rayons très pénétrants, exposent à un certain nombre d'accidents et d'intolérances: céphalées, nausées, vertiges, brûlures du cuir chevelu (QUILLET Méd. 1965, p. 345).
♦ Mal des rayons. Troubles d'intensité variable, principalement digestifs et nerveux, survenant chez les sujets traités par les rayons X ou les rayonnements radio-actifs. L'utilisation des hautes énergies, en radiothérapie, en diminuant la dose intégrale, a permis de diminuer considérablement la fréquence et la gravité du mal des rayons (Méd. Flamm. 1975).
C. — 1. Chacune des pièces de bois ou de métal qui relient le moyeu à la jante d'une roue. Les rayons d'une roue de charrette, de bicyclette, de locomotive. Ainsi s'acheva le rêve (...) une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d'un chêne, — et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 129). La roue pleine fut délaissée pour la roue à rayons; on en protégea la jante en l'entourant d'une bande de fer, ou bien en la garnissant de clous à tête plate (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 89).
2. P. anal. Élément divergent à partir d'un centre. Disposition en rayons.
a) BOT. ,,Pédicule des fleurs des ombellifères`` (Agric. 1977).
♦ ,,Fleurs, en languette, rayonnant à l'extérieur du disque d'une fleur de composée`` (Agric. 1977).
♦ Rayon médullaire/ligneux. Dans les végétaux dicotylédones, lame de tissu cellulaire reliant la moelle et l'écorce. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) HIPPOL. Os formant la partie supérieure des membres antérieurs et postérieurs du cheval, dont la longueur et l'orientation déterminent la qualité des allures (Dict. XIXe et XXe s.).
c) ZOOL. Pièce dure dont l'ensemble constitue la charpente de la nageoire des poissons (Dict. XIXe et XXe s.).
3. GÉOM. Segment de valeur constante joignant le centre d'un cercle ou d'une sphère à un point quelconque de ceux-ci; longueur de ce segment. Le rayon est égal à la moitié du diamètre. Le solitaire Herschell trace par un cercle de six cent cinquante-cinq millions six cent deux mille six cents lieues de rayon, les pôles de cette sphère immense, au-delà desquels cependant circulent encore des comètes (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 348). Mais de quel droit considérons-nous comme égales ces deux figures que les géomètres euclidiens appellent deux cercles de même rayon? (H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 62).
♦ P. anal., AUTOMOB. Rayon de braquage. Rayon du cercle que décrit la roue avant extérieure d'une voiture qui braque au maximum. Un faible rayon de braquage est une des qualités appréciées de la direction, parce qu'il permet au véhicule de tourner dans un espace réduit (GUERBER 1967).
— P. ext. ,,Segment joignant un point fixe à un point arbitraire d'une courbe ou à une position quelconque d'un point mobile`` (UV.-CHAPMAN 1956).
— Spéc. ASTRON. Rayon vecteur. ,,Dans une orbite ou une trajectoire, vecteur joignant le centre de forces au centre de masse du corps qui gravite dans le champ de forces correspondant`` (MULLER 1980). MATH. Rayon vecteur (d'un point). Segment orienté déterminant la position d'un point quelconque de l'espace par rapport à une origine donnée; longueur de ce segment. La position d'un point quelconque de l'espace, P, par rapport à une origine donnée, O, est complètement définie par la donnée de la direction et de la longueur du vecteur OP; cette longueur est désignée sous le nom de rayon vecteur du point P (UV.-CHAPMAN 1956).
D. — 1. Espace circulaire déterminé, mesuré à partir d'un point d'origine, dans toutes les directions. Dans un rayon donné, restreint (autour de qqc.). Chaque brebis du troupeau, attachée à un pieu central, ne peut brouter une herbe rare que dans l'étroit rayon de la corde qui la retient (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 452):
• 7. J'appartiens, achevez de l'apprendre, à la célèbre famille Rezeau. Célèbre, évidemment, dans un rayon qui n'est pas celui de la planète, mais qui a dépassé celui du département.
H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 17.
— Expr. Dans un rayon de (+ compl. indiquant une distance). Dans un espace circulaire dont le rayon est approximativement de. Je crains un long voyage dans cette saison, et je me contente de faire encore des recherches dans un rayon de quarante kilomètres autour de Paris (NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p. 532). L'opérateur a cru pouvoir localiser l'avion dans un rayon de 80 kilomètres autour de « l'île du Sable » (BRETON, Nadja, 1928, p. 156).
2. Spécialement
a) ARM. Rayon d'action. Distance maximale que peut parcourir à une vitesse donnée un navire, un avion, un char, sans être ravitaillé en combustible. La vitesse, la puissance, le rayon d'action des engins de combat modernes tendent à faire de notre globe un seul et même champ de bataille (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 676).
— P. ext. La durée des campagnes (...) s'est accrue car il a fallu que les unités opèrent à des milliers de kilomètres de leurs ports d'attache. Pour ce faire, le rayon d'action et le tonnage des navires ont été largement augmentés (BOYER, Pêches mar., 1967, p. 15).
— Au fig. Espace, domaine où s'exerce l'activité de quelqu'un ou de quelque chose. Étendre son rayon d'action. L'urbanisation a constitué de tout temps un des premiers signes d'une économie plus articulée et dont le rayon d'action s'étend au delà des petits marchés locaux (Univ. écon. et soc., 1960, p. 6-15):
• 8. ... il se lança dans un discours sur la nécessité de rassembler toutes les énergies de l'arrière. Il avait écrit à ce sujet à Poincaré (...). Il aurait souhaité que le gouvernement l'employât à relever le moral des civils. (...) Son rayon d'action à Bourg-du-Mont était ridiculement petit.
BILLY, Introïbo, 1939, p. 182.
b) DR. FISCAL. Rayon douanier/des douanes. Zone avoisinant une frontière terrestre ou une côte, dans laquelle les services douaniers exercent un contrôle accru sur la circulation des marchandises (d'apr. BARR. 1974).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. rayon2 et 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1474 reons du soleil (Mystère de l'Incarnation, éd. P. Le Verdier, II, 204 et 440); b) 1547 « manifestation de quelque chose (sentiment, faveur, qualité, bienfait, etc.) comparé à une source de lumière » (MARGUERITE DE NAVARRE, Comédie des Innocents, v. 63 ds Comédies, éd. F. E. Schneegans, p. 98); c) 1549 en parlant des yeux et du regard (RONSARD, Fantaisie à sa dame, 9 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 36); 1677 rayons visuels (MIEGE, s.v. voir); d) 1753 « direction dans laquelle est transportée une énergie lumineuse, calorique, etc. » (Encyclop. t. 3, p. 24, col. b); 1896 rayons X, rayons Röntgen (C.r. de l'Ac. des sc., t. 122, p. 159 [p. 150: all. X Strahlen]); 2. a) 1538 rayons d'une roue (EST., s.v. Radius); b) 1639 « demi diamètre d'un cercle » (MERSENNE, Les Nouvelles pensées de Galilée, éd. Costabel et Lernes, p. 70); c) 1823 « espace correspondant à un tracé circulaire déterminé par une longueur définie du rayon du cercle » (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 1096); 1890 rayon d'action (SER, Phys. industr., p. 812); 3. 1562 « os de l'avant-bras (radius) » (A. PARÉ, éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 280). Dér. de rai; suff. -on1. Bbg. GALL. 1955, p. 145. — QUEM. DDL t. 21 (s.v. rayon d'action), t. 30.
II.
⇒RAYON2, subst. masc.
A. — Gâteau de cire, constitué d'alvéoles remplis de miel ou de couvain, que fabriquent certains insectes (abeilles, guêpes). Chacun de ces alvéoles est un tuyau hexagone posé sur une base pyramidale, et chaque rayon est formé de deux couches de ces tuyaux opposés par la base (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 135). On procède à l'extraction proprement dite[du miel] en soumettant les rayons (...) à l'action de la force centrifuge dans un appareil spécial (extracteur) (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 29).
B. — P. anal.
1. Planche, tablette de rangement qui garnit un meuble ou est disposée sur une surface verticale. Rayon(s) d'un comptoir, d'un vaisselier, d'une bibliothèque, d'une étagère; rayons fixes, mobiles. Suivant la nature du commerce, les échantillons consistent en deux ou trois baquets pleins de sel et de morue (...) ou quelques pièces de drap sur des rayons (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 7):
• 1. — V'là ce qu'il nous faut, dit-il en ouvrant l'armoire. Et, jetant, en vrac, du linge et des robes sur le tapis, fouillant les tiroirs, vidant les rayons il fit son choix. — J'vas m'habiller en poule et toi en homme, tu piges, face d'âne.
DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 13.
2. Au plur. Surface de rangement constituée par des casiers, des planches. Cette cave (...) était haute, partagée en deux par un lattis solide, et fermée d'une porte également en lattis. Tout le long s'étendaient des rayons, et sur ces rayons étaient couchées des bouteilles dans un ordre admirable (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 17). Maintenant, — m'annonça-t-il, — il n'y a plus que des livres. Je vais te les faire passer. Mets-les en tas, dans un coin, en attendant qu'on me fabrique des rayons (BENOIT, Atlant., 1919, p. 35).
— BIBLIOTHÉCON., au sing. Rayon (de bibliothèque). Dans une bibliothèque ouverte au public, endroit où sont disposés des volumes appartenant à une même catégorie et, p. méton., ensemble de ces livres. Rayons à libre accès (ROLLAND-COUL. 1969).
♦ Expr. fam. Auteur du second rayon, de deuxième rayon. Auteur considéré comme mineur. Ouvrage de second rayon peut-être, mais dont justement les insuffisances devraient engager les chercheurs qui souhaitent appliquer les méthodes de l'analyse quantitative à poursuivre leurs efforts (P. VANDEBEUGNE ds Cah. Lexicol., févr. 1986, n ° 47, p. 140).
C. — P. méton. Dans un magasin, ensemble des comptoirs affectés à la vente d'une catégorie de produits ou d'articles. Rayon de la crèmerie, de l'épicerie; rayon de la chemiserie, de la mercerie, de la parfumerie. Il y a une vingtaine d'années, ayant dû renoncer à l'étude des langues romanes, j'étais vendeur aux « Dames de France » de Marseille, rayon des cravates (ROMAINS, Knock, 1923, I, p. 5):
• 2. Bourras, depuis le coup terrible que le Bonheur des dames lui avait porté en créant un rayon de parapluies et d'ombrelles, n'employait plus d'ouvrières. Il faisait tout lui-même, pour diminuer ses frais: les nettoyages, les reprises, la couture.
ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 567.
— Chef de rayon. Personne chargée de la direction d'un rayon. La sollicitude universelle qu'ont les chefs de rayon pour les clientes des grands magasins (SARTRE, Mots, 1964, p. 35).
— P. méton. Ensemble de personnes qui travaillent dans un même rayon. Depuis longtemps, elle projetait d'emmener ces demoiselles passer un dimanche, près de Rambouillet (...). Quinze jours à l'avance, le rayon ne causa que de la partie: on regardait le ciel attiédi par le soleil de mai, on occupait déjà chaque heure de la journée (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 520).
— Expr. fig., fam. Ce n'est pas (dans/de) mon/ton, etc. rayon. Cela ne me/te, etc. regarde pas. On m'aurait dit de vous distribuer des parapluies, je vous donnerais des parapluies... Le reste, c'est pas mon rayon... Allez expliquer ça au major... (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 179). Il eut vers elle un mouvement de sympathie: oui, ils pourraient s'entendre... « J'aime ce monde sinistre où nous vivons: on colle bien ensemble. Moi, les innocents, ce n'est pas mon rayon » (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1363).
♦ C'est mon/ton, etc. rayon, c'est le rayon de qqn. C'est mon/ton, etc. domaine, ma/ta, etc. spécialité. C'est la faute de tante Léo. La baignoire est bouchée et la baignoire c'est son rayon. Tante Léo, c'est l'ordre (COCTEAU, Parents, 1938, II, 1, p. 228). Il était entendu que les finances c'était le rayon de Luc et Henri lui laissait volontiers carte blanche (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 231).
♦ En connaître un rayon. Bien connaître (une question) être très compétent (dans un domaine particulier). Le p'tit César a l'air d'en connaître un rayon. T'as vu comme il a fait vinaigre pour cisailler les fils [téléphoniques]? (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 59).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. rayon1 et 3. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) 1429 royon « casier servant à ranger des marchandises dans des armoires, etc. » (doc. Tournai ds GDF. Compl.); 1563 rayon (B. PALISSY, Recepte veritable ds Œuvres, éd. A. France, p. 96); b) 1747 « planche, tablette de rangement, dans une bibliothèque » (DIDEROT, Mém. promen. sceptique ds LITTRÉ); c) 1841 « partie d'un magasin réservée au commerce d'une marchandise » (P. BERNARD, Le Marchand de nouveautés, in Le Prisme, p. 215 [Curmer] ds QUEM. DDL t. 16); 1919 c'est pas mon rayon (MUSETTE, Cagayous poilu, ch. VII, f. 13); 1947 en connaître un rayon (d'apr. ESN.); 2. 1538 « gâteau de cire formé par certains insectes et dont les alvéoles sont remplis de miel ou de couvain » (EST. d'apr. FEW t. 16, p. 237b). Dér. de l'a. fr. ree « rayon de miel » (ca 1130, Paraphrase du Cantique des cantiques, 26 ds T.-L.), issu de l'a. b. frq. hrâta « id. », cf. le néerl. rate « id. » et, ds les Gloses de Reichenau, éd. H. W. Klein et A. Labhardt, t. 1, p. 133, 2597: favum: frata mellis. Malgré la chronol. inverse, le sens 1 est issu p. compar. du sens 2. Bbg. QUEM. DDL t. 16, 22.
III.
⇒RAYON3, subst. masc.
AGRIC. Sillon de faible profondeur tracé au cordeau sur une planche labourée ou au bord d'une allée, dans lequel on dépose des semences (d'apr. BÉN.-VAESK. Jard. 1981). Semer, planter en rayons; des rayons de haricots.
— Expr. fig., pop. En filer, en mettre un rayon. Se dépenser, travailler avec ardeur. Un bled (...) où l'bourguignon en filait un drôle de rayon [= où le soleil tapait ferme] (STOLLÉ, Douze récits hist., 1947, p. 3).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. rayon1, et 2. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1re moit. XIIe s. agn. reun (Psautier Cambridge, 64, 11 ds T.-L.); ca 1180 roïon [var. reoun] (Proverbe au vilain, éd. A. Tobler, 266c); ca 1200 roion (JEAN BODEL, Saxons, éd. E. Stengel, CCXLIV, 6611, p. 296); 1493 [date de l'éd.] (Chron. de St-Denis, t. 1, f ° 215 ds LITTRÉ); 1947 en filer un rayon (STOLLÉ, Douze récits hist., p. 3 et Contes, Belle au bois dormant, p. 1). Dér. de raie1; suff. -on. L'orig. de l'expr. en filer un rayon n'est pas clairement établie. Elle se rattache à rayon3 dans la mesure où le labour d'un sillon représente une quantité de travail, le premier sillon tracé au cordeau déterminant le travail (cf. notes de CARABELLI, [Lang. pop.]: filer un rayon « faire un bon début de travail »); elle pourrait aussi être rattachée à rayon2 d'apr. l'idée de « quantité de marchandises (d'un rayon de magasin) »; STOLLÉ, Douze récits hist., p. 3 joue aussi avec le sens de rayon1 en parlant du soleil.
STAT. — Rayon1, 2 et 3. Fréq. abs. littér.:6 636. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 12 074, b) 12 336; XXe s.: a) 9 032, b) 5 875.
1. rayon [ʀɛjɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1534; de rai, du lat. radius. → Radius, rai.
❖
1 Trace de lumière en ligne ou en bande. ⇒ Jet (cit. 8), rai; trait. || Toutes ces clartés, croisant leurs rayons (→ Illumination, cit. 7). || Le rayon d'un phare (cit. 2). — Rayon de soleil. || Un rayon, des rayons de soleil (→ Couler, cit. 35; festonner, cit. 2; orgueilleux, cit. 9; panorama, cit. 5). || Insecte (cit. 3) dans un rayon de soleil (→ Création, cit. 11). || Un rayon perçait les nuages (→ Fugitif, cit. 7). || Mince (cit. 4) rayon de jour. — Un rayon de lune (→ Changeant, cit. 9; effiler, cit. 1). — (Au plur.). || Les rayons : la clarté, la lumière. || Lancer, répandre des rayons, des rayons lumineux. ⇒ Briller, darder (cit. 3), éclairer (cit. 3), étinceler, irradier, rayonner (→ Naturellement, cit. 1). || Baigner de ses rayons (→ 1. Frais, cit. 1). || La lumière que l'émeraude lance en rayons… ⇒ Reflet (→ Brillanter, cit. 1). || Les rayons du soleil (→ Ardent, cit. 10; étincelant, cit. 1; nimbe, cit. 1). ⇒ Soleil. || Les rayons de midi (→ 1. Frais, cit. 1, Hugo). || Rayons des étoiles (cit. 2). || Les rayons d'une lanterne (cit. 7). — Le rayon vert.
1 Les rayons du jour, égarés
Parmi des ombres incertaines,
Éparpillent leurs feux dorés
Dessus l'azur de ces fontaines.
Théophile de Viau, Maison de Silvie, Ode VI.
2 (…) le brillant soleil du mois de juillet illuminait l'atelier, et deux rayons le traversaient dans sa profondeur en y traçant de larges bandes d'or diaphanes où brillaient des grains de poussière.
Balzac, la Vendetta, Pl., t. I, p. 866.
3 La plaine brille au loin et fume.
Un oblique rayon venu
Du soleil surgissant allume
Le fleuve comme un sabre nu.
Verlaine, Jadis et Naguère, Vers jeunes, « Angélus du matin ».
♦ Par ext. Figuration de la lumière (en héraldique, en art décoratif) par des traits divergents, des triangles allongés… || L'emblème d'un soleil dardant ses rayons (→ Devise, cit. 1). || Tête nimbée (cit. 1) de rayons. || Rayons d'une étoile. (XVIe, à propos des rayons solaires). Phys. Trajet rectiligne d'une radiation lumineuse visible, à partir d'un point de sa source. ⇒ Lumière, lumineux (→ Optique, cit. 2). || Relatif aux rayons. ⇒ le préf. Actin(o)-. || Le feu (cit. 2, Buffon) que nous produisons par la réunion des rayons.
4 (…) et ainsi, pensant que ce n'est pas tant le mouvement, comme l'action des corps lumineux qu'il faut prendre pour leur lumière, vous devez juger que les rayons de cette lumière ne sont autre chose, que les lignes suivant lesquelles tend cette action. En sorte qu'il y a une infinité de tels rayons qui viennent de tous les points des corps lumineux (…) ainsi que vous pouvez imaginer une infinité de lignes droites (…)
Descartes, la Dioptrique, 1er discours.
REM. De nos jours, ce mot n'a ce sens précis (du moins lorsqu'il est employé au singulier) qu'en optique géométrique.
♦ (Av. 1650). Opt. Matérialisation de la courbe ou du parcours des ondes lumineuses, telle qu'en chaque point, sa tangente se trouve dirigée dans la direction de propagation des ondes. || Dans un milieu homogène et isotrope, le rayon est, en chaque point, perpendiculaire au front d'ondes. — Rayons convergents, divergents (⇒ Convergence, converger [→ 1. Point, cit. 15], divergence, diverger), parallèles… (⇒ Faisceau). || Rayons qui pénètrent dans un milieu (⇒ Immergent), en sortent (⇒ Émergent); rayons incidents (II., 2.; ⇒ Incidence, II., 1.), qui se brisent, s'infléchissent (cit. 3; et → Inflexion, cit. 1). || Rayons réfractés (⇒ Réfraction, réfrangible, réfringent), réfléchis (⇒ Réflexion; miroir…). || Le prisme dévie et disperse les rayons. || Rayons qui interfèrent. (⇒ Interférence).
5 (…) quand une propagation d'onde ne peut plus se décrire par les procédés de l'optique géométrique, par exemple quand interviennent des interférences ou de la diffraction, la notion de rayon perd entièrement son sens et l'optique physique doit renoncer à définir des rayons dans les régions où, par suite des interférences, règne une répartition compliquée des champs vibratoires lumineux.
L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 176.
6 Vers l'année 1800, Herschel constata, en promenant un thermomètre dans le spectre solaire, que le mercure montait, dans la partie invisible, située au delà de l'extrême rouge, beaucoup plus que dans le spectre visible. La découverte du spectre infrarouge était ainsi effectuée avec des moyens vraiment simples (…) Ce fut Ampère, vers 1835, qui, avec une hardiesse de conception vraiment géniale, affirma que ces radiations obscures se propagent, se réfléchissent, se polarisent, interfèrent, etc. exactement comme les rayons lumineux, et qu'elles en diffèrent uniquement par leur plus grande longueur d'onde, ou, ce qui revient au même, par la fréquence plus basse de leurs vibrations.
Jean Lecomte, le Rayonnement infrarouge, p. V.
♦ Rayon ordinaire, rayon extraordinaire, se dit des deux rayons en lesquels se divise un rayon lumineux après avoir frappé un cristal biréfringent (dans une autre direction que celle de son axe). || Polariser un rayon lumineux. ⇒ Polarisation.
♦ (1677). || Rayon visuel : ligne idéale joignant un point à l'œil; spécialt, rayon lumineux qui vient impressionner l'œil.
2 (XVIIIe). Par anal. Phénomène physique considéré comme analogue aux rayons de lumière. || Émission de « rayons ». ⇒ Irradiation. || Rayons actiniques, chimiques (vx); rayons inactiniques. || Rayons calorifiques : ancienne désignation des rayons infrarouges, parce qu'ils se décelaient plus facilement que les autres au moyen d'une élévation de température. || « Le rayon du docteur allemand, qui traverse les corps » (→ Éclair, cit. 3, France, à propos des rayons Röntgen).
♦ (1903, Rev. gén. des sc.). Vx. || Rayons électriques : ondes radio-électriques.
♦ Dans un discours pastichant le discours scientifique (littérature d'anticipation, notamment). || Le rayon de la mort, le rayon qui tue.
♦ Acoust. Ligne droite que l'on suppose être suivie par le son, lorsqu'il traverse un milieu homogène (et en négligeant les effets de diffraction).
♦ Mod. (Plur.) Cour. || Rayons : radiations, rayonnements. ⇒ Radio-. || Rayons infrarouges. ⇒ Infrarouge; et ci-dessus cit. 6, J. Lecomte. || Rayons ultraviolets. ⇒ Ultraviolet. — Rayons X ou rayons Röntgen (1896; all. X Strahlen, cit. 6.1). || Rayons X (vx : rayons Röntgen) : rayonnement électromagnétique de longueur d'onde beaucoup plus petite que celle de la lumière. || Le spectre des rayons X peut être continu (rayonnement de freinage pouvant s'étendre jusque dans le domaine des rayons γ) ou discontinu, et caractérise dans ce cas les divers éléments. || Propriétés des rayons X. ⇒ Radiographie, radioscopie. || Étude des structures cristallines au moyen des rayons X. Diffraction des rayons X.
6.1 Les rayons X et la photographie de l'invisible (…) Dès lors le grand public se passionna, et, depuis, les X strahlen — ou rayons X (c'est ainsi que dès le premier jour furent baptisés, avec grand à-propos, par leur inventeur, les nouveaux rayons aux miraculeuses propriétés).
L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1897, p. 54 (1896).
♦ (1904, Rev. gén. des sc., no 1, p. 4). || Rayons γ (gamma) : rayonnement électromagnétique de longueur encore plus petite que celle des rayons X, émis par un noyau. — Rayons durs, se dit des rayons X et γ de longueur d'onde plus petite et d'énergie plus grande (par oppos. aux rayons mous). — (1904, Rev. gén. des sc., no 1). || Rayons α (alpha) : particules α, émises par un noyau, composées chacune de 2 protons et de 2 neutrons, et donc semblables aux noyaux de l'atome d'hélium (par ext. noyaux d'hélium en mouvement rapide). || Les rayons α sont facilement absorbés par la matière; ils sont déviés par un champ magnétique ou électrique. — (1904, Rev. gén. des sc., no 1). || Rayons β (bêta) : flux de particules β (électrons négatifs ou positifs : positrons, ou positons) émis par un noyau produisant la désintégration β, plus pénétrant que les rayons α, mais facilement absorbés par la matière en produisant des photons. || Spectre des rayons β. — Rayons δ (delta) : électrons éjectés d'un atome par d'autres particules chargées en mouvement. — (1904, Rev. gén. des sc., no 1, p. 14). || Rayons cathodiques : flux d'électrons négatifs en mouvement rapide émis par la cathode d'un tube à décharge dans un gaz, au cours du bombardement par des ions positifs. — (1904). || Rayons positifs, rayons canaux : flux de particules ou d'ions positifs en mouvement rapide qui se produit pendant une décharge électrique dans un gaz raréfié, à travers les trous percés dans la cathode. ⇒ aussi Tube (de Crookes).
7 Vers la même époque (1895), Röntgen s'apercevait que si un faisceau de rayons cathodiques vient frapper un obstacle (anticathode), celui-ci devient la source de radiations très pénétrantes, les fameux Rayons X. Ceux-ci ne tardèrent pas à être reconnus comme étant des radiations de même nature que la lumière ou les ondes hertziennes, mais de fréquence beaucoup plus élevée.
L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 304.
♦ (1923). || Rayons cosmiques : ensemble de radiations d'une grande énergie, très pénétrantes, qui atteignent la Terre en provenance de toutes les directions de l'espace, avec une égale intensité. ⇒ aussi Rayonnement. || Les rayons cosmiques (rayons primaires) se composent presque exclusivement de noyaux atomiques chargés positivement (protons : 9/10, noyaux d'hélium : 1/10). || Rayons secondaires, qui prennent naissance par chocs entre les rayons primaires et les noyaux d'atomes de la haute atmosphère et dont la nature est très complexe (particules positives, négatives et neutres; mésons, hypérons…).
8 Ainsi les premières propriétés que les physiciens purent mettre en évidence avec les anciennes méthodes de détection furent, d'une part, l'origine extra-atmosphérique et le pouvoir de pénétration extraordinaire du rayonnement (cosmique), d'autre part, son indépendance des influences solaires et stellaires (…)
(…) Quels étaient donc ces rayons pénétrants, qui paraissaient frapper la terre en ayant, dans l'espace extérieur à l'atmosphère, une distribution uniforme et qui ne semblaient provenir ni du soleil, ni de la voie lactée, ni d'aucune des régions de l'univers dans lesquelles la matière est concentrée ? (…)
L. Leprince-Ringuet, les Rayons cosmiques, p. 123.
♦ Absolt (méd. et courant). || Rayons, se dit de toute radiation ou de tout rayonnement pouvant avoir un effet particulier sur l'organisme, et, spécialt, rayons X, rayons ultraviolets et infrarouges, ondes courtes (radioactivité). || Le « mal des rayons » : mal des irradiations pénétrantes. || Traitement par les rayons. ⇒ Actinothérapie. || Castration par les rayons (→ Ménopause, cit. 1).
3 (XVIe). Par métaphore, fig. Ce qui éclaire, répand la connaissance, le bonheur, etc. (⇒ Radieux, rayonnant…). || Faire pénétrer dans l'âme quelques rayons d'une lumière vraie (→ Démon, cit. 1). || Émettre (cit. 1) des rayons. || Un rayon d'espérance (→ 1. Bas, cit. 65), d'amour (→ Habitant, cit. 7). || Un léger rayon d'espérance. ⇒ Apparence, lueur (fig.). || Rayon de gloire (cit. 23). || Le rayon de la poésie (cit. 12) pure. || « Tout souffle, tout rayon… » (→ Écho, cit. 15, Hugo). || « Le soleil noir de la mélancolie (cit. 16, Nerval) qui verse des rayons obscurs ». — Littér. || Les Rayons et les Ombres, recueil de poèmes de Hugo.
9 Quand nous en irons-nous où sont l'aube et la foudre
Quand verrons-nous, déjà libres, hommes encor,
Notre chair ténébreuse en rayons se dissoudre,
Et nos pieds faits de nuit éclore en ailes d'or ?
Hugo, les Contemplations, VI, VIII.
♦ ☑ Loc. métaphorique. Un rayon de soleil : chose ou personne qui remplit le cœur de joie.
10 Écrivez-moi tant que vous pourrez, vos lettres me sont des rayons de soleil.
Flaubert, Correspondance, 1804, mi févr. 1879.
1 (1538). Chacune des pièces allongées qui relient le moyeu d'une roue à sa jante, en divergeant. || Rayons de bois d'une roue de charrette. || Fins rayons des roues d'un phaéton (cit. 2). || Rayons métalliques d'une roue de bicyclette.
11 Un soldat allemand en armes les escortait, poussant une bicyclette dont le rayon d'une roue était cassé et frottait un peu, à chaque tour, contre la fourche.
Pierre Gascar, les Bêtes, p. 73.
2 (Début XVIIIe). Chacun des éléments qui divergent à partir d'un centre. || Disposition en rayons. ⇒ Radiaire (1.), radié, rayonné, stellaire. — (1765). Bot. Se dit des pédicules qui constituent une ombelle. || Rayons médullaires d'une tige : « files cellulaires rayonnantes du parenchyme général… (qui) se présentent comme des expansions du parenchyme axial ou mœlle » (Moreau). || Rayons « médullaires » (secondaires) : lames de tissu cellulosique ou ligneux provenant de l'assise génératrice (cambium) d'un tronc et qui croissent dans le plan axial de ce tronc, de sorte qu'en coupe transversale, elles forment des files de cellules rayonnantes (ce sont en réalité des rayons libériens, ligneux ou « cambiaires », du cambium).
12 Les membranes des cellules des rayons libériens demeurent cellulosiques, celles des rayons ligneux deviennent lignifiées. L'étendue de ces derniers varie avec les bois, dont elle permet souvent de déterminer la nature et de fixer l'utilisation.
F. Moreau, Botanique, in Encycl. Pl., p. 570.
♦ (1777). Zool. Chacune des pièces dures qui forment la charpente de la nageoire des poissons.
3 (XVIIe). Géom. Segment de valeur constante joignant un point quelconque d'un cercle (ou d'une sphère) à son centre (abrév. : r). || Le rayon est égal au demi-diamètre. || Le rayon terrestre (→ Fusion, cit. 1).
♦ Par ext. Segment joignant un point fixe à un point quelconque d'une courbe (ou à une position quelconque d'un mobile). Spécialt. || Rayon vecteur : distance du foyer d'une conique à la courbe.
♦ Rayon de courbure d'une voie, d'un segment de voie ferrée.
♦ Rayon de giration : coefficient qui, élevé au carré et multiplié par la masse d'un système matériel, exprime le moment d'inertie du système autour d'un axe.
♦ Autom. || Rayon de braquage : rayon minimum que peut décrire la roue avant extérieure d'une voiture.
♦ Par ext. Distance déterminée, mesurée à partir d'un point d'origine (dans toutes les directions).
13 L'endroit était élevé de cinquante à soixante pieds au-dessus du niveau de la mer. Le rayon de vue était donc assez étendu (…)
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 361.
♦ ☑ (1835). Loc. Dans un rayon de (et compl. indiquant une distance) : dans un espace circulaire de… || Dans un rayon de dix mille nautiques autour du phare. || Dans un certain rayon autour de Paris (→ Existence, cit. 12). ⇒ Autour. — (1910 en aviation, in D. D. L.). || Rayon d'action : distance maximale qu'un navire, un avion peut parcourir sans être ravitaillé en combustible. Fig. Zone d'activité || Cette entreprise a étendu son rayon d'action (⇒ Envergure).
♦ Admin. || Rayon douanier : zone de contrôle des services douaniers, près des frontières.
❖
DÉR. Rayonnement, 1. rayonner, rayonnisme.
HOM. 2. Rayon, 3. rayon.
————————
2. rayon [ʀɛjɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1538, « rayon de miel »; de l'anc. franç. ree, v. 1120, francique ree, XIIe, hrâta. Cf. le moyen néerl. rata « miel vierge ». → Rate, ratel. REM. Dans la conscience du locuteur moderne le mot est souvent rattaché à 1. rayon, B.
❖
1 Chaque gâteau de cire formé par certains insectes (abeilles, guêpes) et dont les alvéoles ou cellules sont remplies de miel ou de couvain. || Les rayons d'une ruche, parallèles et verticaux, comprennent deux rangs d'alvéoles (⇒ aussi Cadre, I., 2.).
1 Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent,
Des frelons les réclamèrent.
La Fontaine, Fables, I, 21.
2 Il faut donc que, dans leur plan, elles (les abeilles) prévoient l'épaisseur définitive de chaque rayon (…) et en même temps la largeur des rues qui les séparent (…) D'ailleurs elles ne sont pas infaillibles (…) Il y a souvent trop d'espace entre les rayons ou trop peu. Elles y remédient alors du mieux qu'elles peuvent, soit en faisant obliquer le rayon trop rapproché, soit en intercalant dans le vice trop grand un rayon irrégulier.
Maeterlinck, la Vie des abeilles, III, XV.
2 (1690, Furetière : voir la définition cit. 3; sens mod., mil XVIIIe). Planche, tablette de rangement. ⇒ Degré, étagère. || Ensemble de rayons. ⇒ Rayonnage. || Crémaillère d'une armoire, d'une bibliothèque… à rayons mobiles (⇒ aussi Tasseau). || Rayons d'une bibliothèque (cit. 3). || Rayons garnis de livres; par métonymie : rayons de livres (→ Flairer, cit. 9). || Rayons d'un casier (→ Journal, cit. 13), d'un vaisselier (→ Loqueteux, cit. 1).
3 Rayon, chez les Marchands, se dit des divisions de leurs armoires en petits quarrez qui représentent des rayons de miel, où ils tiennent leurs marchandises proprement et en bon ordre (…)
Furetière, Dict. (1690), art. Rayon.
4 (…) des livres et des paperasses garnissaient les rayons d'une bibliothèque entourant de ses trois côtés un large bureau de bois noir.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », I.
3 (1841). Partie d'un magasin réservée au commerce d'une marchandise (→ Magasin, cit. 6). || Rayons de vente d'un grand magasin. || Le rayon des manteaux, des bagages. || Chef de rayon.
5 (…) il avait eu la conscience soudaine que le classement des rayons adopté par lui, était inepte. C'était pourtant un classement d'une logique absolue, les tissus d'un côté, les objets confectionnés de l'autre, un ordre intelligent qui devait permettre aux clientes de se diriger elles-mêmes.
Zola, Au Bonheur des dames, IX.
4 ☑ (1959). Loc. Vieilli. C'est de votre rayon, dans votre rayon. — Mod. || C'est votre rayon : c'est une chose qui vous concerne, qui vous regarde. || Je regrette, ce n'est pas mon rayon. ⇒ District, domaine.
6 C'est une affaire de nuance et de tact, c'est-à-dire du rayon féminin.
Léon Daudet, la Femme et l'Amour, XIII.
7 Est-ce dans mon rayon ? Est-ce moi que ça regarde ?
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XII, VI, p. 59.
8 (…) pour ça (…) il faudra vous entendre avec le patron. Nous, ça ne nous regarde pas, ce n'est pas notre rayon (…)
N. Sarraute, le Planétarium, p. 19.
♦ ☑ Loc. fam. Il en connaît un rayon : il est très compétent, très fort (dans ce domaine). ⇒ Bout.
9 Juges d'instruction ou de culture, c'est toujours le même mouron. Mais j'en ai eu de l'instruction, et pour la culture j'en connais un rayon.
J. Prévert, Choses et autres, p. 270.
❖
DÉR. Rayonnage, 2. rayonner.
HOM. 1. Rayon, 3. rayon.
————————
3. rayon [ʀɛjɔ̃] n. m.
ÉTYM. XVIe, « sillon, fossé, rigole »; reun, 1120; de 1. raie.
❖
♦ Petit sillon tracé sur une planche labourée et ratissée ou au bord d'une allée (⇒ Labour). || Semer, planter en rayons : semer les graines en ligne droite. || Un rayon de pois.
❖
DÉR. 2. Rayonnage.
HOM. 1. Rayon, 2. rayon.
Encyclopédie Universelle. 2012.