Akademik

réclusion

réclusion [ reklyzjɔ̃ ] n. f.
• 1270; de reclure, d'apr. lat. reclusio « ouverture »
1Littér. État d'une personne recluse. « Pendant les dix premiers mois de ma réclusion » (Balzac).
2(1771) Privation de liberté, avec obligation de travailler. détention, emprisonnement, incarcération, prison. Puni de la réclusion, de la peine de la réclusion. Condamné à dix ans de réclusion criminelle. Réclusion criminelle à perpétuité.

réclusion nom féminin (bas latin reclusio, du latin classique recludere, enfermer) Littéraire. État de quelqu'un qui vit solitaire, retiré du monde. ● réclusion (expressions) nom féminin (bas latin reclusio, du latin classique recludere, enfermer) Réclusion criminelle, peine criminelle de droit commun qui consiste en une privation de liberté avec, en principe, assujettissement au travail. (Elle est prononcée pour 10 ans au moins et peut, selon la gravité, atteindre quatre limites : la perpétuité, 30 ans, 20 ans, 15 ans. Elle a remplacé les travaux forcés en 1960 et est la peine criminelle la plus élevée depuis l'abolition de la peine de mort en 1981.) ● réclusion (synonymes) nom féminin (bas latin reclusio, du latin classique recludere, enfermer) Littéraire. État de quelqu'un qui vit solitaire, retiré du monde.
Synonymes :
- claustration
- isolement

réclusion
n. f.
d1./d Litt. état d'un reclus.
d2./d DR Peine afflictive et infamante, privative de liberté, comportant l'obligation de travailler.

⇒RÉCLUSION, subst. fém.
A. — État d'une personne qui vit enfermée, à l'écart du monde. Réclusion dans un cloître, une forteresse, un monastère; réclusion absolue, complète; vivre en réclusion; tenir qqn en réclusion. Merowig reçut l'ordre (...) de partir pour le monastère de Saint-Calais près du Mans, où il devait se former, dans une complète réclusion, aux règles de la discipline ecclésiastique (THIERRY, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 83):
... ces manteaux de cheminée de châteaux, sous lesquels on souhaite que se déclarent dehors la pluie, la neige, même quelque catastrophe diluvienne pour ajouter au confort de la réclusion la poésie de l'hivernage...
PROUST, Swann, 1913, p. 50.
P. métaph. Ils trottinaient (...) dans cet exil sans retour qu'est la sénilité, dans leur double réclusion physique et mentale (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 240).
En partic. [À des fins d'initiation ou de purification] Les jeunes garçons doivent se soumettre à une période de réclusion dans les maisons des pirogues pour se préparer à leur première chasse (PAGE, Dern. peuples primit., 1941, p. 240). La jeune mère reste confinée à la chambre car, avant de reprendre sa place au village, il convient qu'elle soit purifiée. Sa réclusion dure de cinq à six semaines (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 1, 1954, p. 76).
B. — DR. Peine d'emprisonnement. Malgré mes protestations d'innocence, j'ai été condamnée pour espionnage à cinq ans de réclusion, mille francs d'amende et dix ans de limitation de séjour (Affaire Dreyfus, 1900, p. 29).
Réclusion criminelle. ,,Peine afflictive et infamante substituée en 1960 aux travaux forcés et comportant détention dans une maison centrale`` (BARR. 1974).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1835, 1878: re- ou ré- (id. ds LITTRÉ); Ac. 1935: ré- (id. ds Lar. Lang. fr., ROB. 1985). Reclure, reclus, reclusage mais récluserie, réclusion. V. réviser. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. « état d'une personne qui vit dans un lieu de retraite, dans un couvent » (Vie de Saint Remi, 5012 ds T.-L.); 2. 1721 « petite cellule dans laquelle un pénitent se condamne à vivre sans en sortir jamais » (Trév.); 3. 1771 « peine infamante qui consiste à enfermer quelqu'un dans une maison de force » (ibid.). Empr. au lat. médiév. reclusio « réclusion, état de reclus » (année 794 ds NIERM., v. DU CANGE), dér. de recludere (v. reclure). Fréq. abs. littér. Réclusion: 157. Reclusion: 24.
DÉR. Réclusionnaire, subst. Personne condamnée à la réclusion. Quand il avait gardé un forçat ou un réclusionnaire pendant une demi-heure seulement, il le renvoyait parfaitement amélioré (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 437). []. LITTRÉ: re-; ROB. 1985, Lar. Lang. fr.: ré-. 1re attest. 1828 (S.E. Description hist. des prisons de Paris, Notice sur Bicêtre, 10 juin, 27-28 ds QUEM. DDL t. 31); de réclusion, suff. -aire.

réclusion [ʀeklyzjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1270; de reclure, sur le modèle du lat. reclusio, qui signifie au contraire « ouverture ».
1 État d'une personne recluse, dans un cloître ou chez elle (→ Évasion, cit. 2; exil, cit. 11).
1 Pendant les dix premiers mois de ma réclusion, je menai la vie pauvre et solitaire que je t'ai dépeinte (…)
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 93.
2 Les femmes russes, quoique rien ne les y oblige, semblent avoir conservé l'habitude orientale de la réclusion; elles sortent peu.
Th. Gautier, Voyage en Russie, I, XIII.
3 La réclusion morale perpétuelle d'ailleurs dans laquelle vivaient les Tite-le-Long les maintenait dans un état d'ivresse qui était devenu leur état normal (…)
M. Jouhandeau, Tite-le-Long, XVIII.
2 (1771). Dr. et cour. Peine afflictive (cit. 2) et infamante, privation de liberté, avec obligation de travailler. Cellulaire (régime), détention, emprisonnement, prison. || Être puni de la réclusion, de la peine de (la) réclusion (→ Attentat, cit. 8; concussion, cit. 1; enlever, cit. 27; interdiction, cit. 5). || La réclusion est une peine temporaire (de cinq à dix ans), qui pouvait être perpétuelle quand elle remplaçait les travaux forcés (dans le cas des femmes et des condamnés âgés de plus de soixante ans).
4 Inculpé d'assassinat et de vol qualifié, Roger Boquillon, 23 ans, ouvrier agricole à Outrebois, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de la Somme.
J.-M. G. Le Clézio, la Fièvre, p. 17.
DÉR. Réclusionnaire.

Encyclopédie Universelle. 2012.