refuser [ r(ə)fyze ] v. <conjug. : 1>
• fin XIe « rejeter »; lat. pop. °refusare, crois. de recusare « refuser » avec refutare « réfuter »
I ♦ V. tr.
1 ♦ Ne pas consentir à accorder (ce qui est demandé). Refuser une permission à un soldat, une augmentation à un employé. Refuser sa porte à qqn. ⇒ consigner, défendre. — Loc. Il ne se refuse rien ! il dépense beaucoup pour lui-même, il satisfait tous ses caprices. ⇒ se priver.
♢ Vieilli Ne pas vouloir reconnaître (une qualité) à qqn. ⇒ contester, dénier. « Hugo n'aimait pas Stendhal; il lui refusait le style » (Alain).
2 ♦ REFUSER DE (et l'inf.) :ne pas consentir à (faire qqch.). Refuser d'obéir, d'obtempérer. ⇒ se rebeller, se rebiffer, regimber, se révolter. Elle refuse de reconnaître ses torts. Il refuse de m'accompagner. Absolt Je n'ai pas osé refuser (cf. S'y opposer).
3 ♦ Ne pas accepter (ce qui est offert). Refuser la Légion d'honneur. Refuser une offre, une invitation. ⇒ décliner, rejeter, 1. repousser.
♢ Ne pas accepter (ce qui se présente). Refuser le combat. Cheval qui refuse l'obstacle, et absolt qui refuse, qui s'arrête devant l'obstacle. Refuser le risque. Le révolté « refuse sa condition mortelle » ( Camus).
4 ♦ Ne pas accepter (ce que l'on considère comme défectueux ou insuffisant). Refuser une marchandise (cf. Laisser pour compte). L'éditeur a refusé son manuscrit. — « l'étalage des trois mille tableaux refusés [au Salon] » (Zola).
5 ♦ (Personnes) Ne pas laisser entrer. « Les cafés regorgeaient, les restaurants refusaient du monde » (Dorgelès). — Ne pas recevoir dans un groupe.
♢ Ne pas recevoir à un examen. Refuser un candidat. ⇒ ajourner; fam. coller, recaler.
II ♦ SE REFUSER v. pron.
2 ♦ SE REFUSER À... : ne pas consentir à (faire qqch.), ne pas admettre. Se refuser à une solution de facilité. ⇒ s'interdire. Se refuser à l'évidence. ⇒ nier. Ses doigts « gonflés d'œdème, se refusaient à tout service » (Martin du Gard). ⇒ se dérober. (Suivi de l'inf.) Il se refusait à envisager cette solution.
♢ Échapper à la possession de qqn. ⇒ fuir. Les sceptiques pensent que la vérité se refuse à l'esprit humain.
3 ♦ En parlant d'une femme, Refuser de faire l'amour.
III ♦ V. intr.
1 ♦ Techn. Se dit d'un pilotis, d'un pieu qui cesse de s'enfoncer parce qu'il rencontre une résistance trop forte.
2 ♦ Mar. Le vent refuse, change de direction de sorte qu'il se rapproche de l'avant du navire et oblige à modifier la route, commencée au plus près.
⊗ CONTR. Accorder, donner, fournir, offrir, reconnaître. Accepter, approuver , consentir (à). Accueillir, recevoir. — Adonner.
● refuser verbe transitif (latin populaire refusare, croisement, du latin classique recusare, refuser, et refutare, repousser) Ne pas accepter ce qui est offert, proposé par quelqu'un : Refuser une invitation. Ne pas accepter quelque chose qui ne paraît pas présenter les qualités voulues : Refuser une livraison. Ne pas adhérer à quelque chose, le rejeter : Je refusais tout à fait cette idée. Ne pas vouloir faire quelque chose : Refuser le combat. Répondre négativement à la demande de quelqu'un, ne pas lui autoriser quelque chose : On lui refuse de sortir seul. Ne pas vouloir reconnaître à quelqu'un telle qualité : On ne peut lui refuser une réelle compétence en la matière. Ne pas laisser entrer des personnes en surnombre dans une salle de spectacle, un lieu public : Théâtre qui refuse du monde tous les soirs. Ne pas recevoir quelqu'un à un examen : Refuser un candidat au baccalauréat. Ne pas prendre quelqu'un, ne pas retenir sa candidature pour remplir un poste. En parlant d'un cheval, s'arrêter net devant l'obstacle. ● refuser (citations) verbe transitif (latin populaire refusare, croisement, du latin classique recusare, refuser, et refutare, repousser) saint François de Sales château de Sales, près de Thorens, Savoie, 1567-Lyon 1622 C'est le meilleur de ne rien désirer et ne rien refuser. Entretiens spirituels Paul Valéry Sète 1871-Paris 1945 Un homme digne refuse ce qu'on lui refuse, plus que ne le lui refusent ceux qui le lui refusent. Mélange Gallimard ● refuser (difficultés) verbe transitif (latin populaire refusare, croisement, du latin classique recusare, refuser, et refutare, repousser) Construction 1. Refuser de (+ infinitif) / que (+ subjonctif) : il refuse de partir ; il refuse que nous l'aidions. 2. Se refuser à (+ infinitif) : je me refuse à admettre que nous ne puissions pas faire mieux. ● refuser (expressions) verbe transitif (latin populaire refusare, croisement, du latin classique recusare, refuser, et refutare, repousser) Refuser de + infinitif, en parlant de quelque chose, équivaut à une négation forte : Le tiroir refuse de s'ouvrir. ● refuser (synonymes) verbe transitif (latin populaire refusare, croisement, du latin classique recusare, refuser, et refutare, repousser) Ne pas accepter ce qui est offert, proposé par quelqu'un
Synonymes :
- décliner
- dédaigner
- rejeter
Contraires :
- accepter
- agréer
- recevoir
Ne pas accepter quelque chose qui ne paraît pas présenter les...
Synonymes :
- écarter
- éliminer
- renvoyer
Contraires :
- choisir
- prendre
- retenir
- sélectionner
Ne pas adhérer à quelque chose, le rejeter
Synonymes :
Contraires :
- assumer
Ne pas vouloir faire quelque chose
Synonymes :
- se révolter
Contraires :
- demander
- désirer
- exiger
- implorer
- vouloir
Répondre négativement à la demande de quelqu'un, ne pas lui...
Contraires :
- accorder
- concéder
- donner
- octroyer
Ne pas vouloir reconnaître à quelqu'un telle qualité
Synonymes :
- dénier
- nier
- récuser
● refuser
verbe intransitif
En parlant d'un pieu, synonyme de refouler.
En parlant du vent, prendre une direction qui n'est plus favorable à la marche du voilier.
● refuser (synonymes)
verbe intransitif
Synonymes :
- refouler
refuser
v.
rI./r v. tr.
d1./d Ne pas accepter (ce qui est offert). Refuser un cadeau, une invitation.
d2./d Ne pas accepter (ce qui est présenté). éditeur qui refuse un manuscrit.
|| Refuser le combat, ne pas accepter de l'engager.
d3./d Ne pas accorder (ce qui est demandé). Refuser une autorisation à qqn.
|| Refuser de (+ inf.): ne pas consentir à. Refuser d'obéir.
d4./d Ne pas consentir à reconnaître (une qualité). On lui refuse toute compétence en la matière.
d5./d Ne pas recevoir (qqn) à un examen. Refuser un candidat.
|| Ne pas laisser entrer (des personnes). On refuse du monde chaque soir.
rII./r v. Pron.
d1./d (Passif) être refusé, devoir être refusé. Une telle offre ne se refuse pas.
d2./d (Réfléchi) Se priver de (le plus souvent en emploi négatif). Il ne se refuse rien!
d3./d Se refuser à: ne pas accepter de. Se refuser à travailler dans ces conditions.
d4./d Femme qui se refuse à un homme, qui n'accepte pas de se donner à lui.
⇒REFUSER, verbe
I. — Empl. trans.
A. — Refuser qqc.
1. Refuser qqc. (de qqn)
a) Ne pas accepter ce qui est proposé (par quelqu'un). Refusant toute nourriture, sans cesse elle appelait son père (COURIER, Pamphlets pol., Pétition aux deux Chambres, 1816, p. 6). J'ai refusé pour demain une place dans une très belle loge à l'Opéra, où l'on joue Roland (FLAUB., Corresp., 1865, p. 165).
SYNT. Refuser absolument, carrément, nettement, obstinément, vivement une aide, un cadeau, un don, une invitation, une place, un poste, un pourboire, une proposition.
♦ Refuser l'armistice. Repousser l'armistice proposé par l'ennemi. Le roi Frédéric-Guillaume ayant refusé l'armistice qu'on lui offrait (...), l'Empereur se décida à entrer en Pologne (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 137).
♦ Refuser un mariage, refuser la main de qqn. Repousser l'offre de mariage présentée par quelqu'un. Il s'est présenté bien des comtes, des barons, mais elle a refusé tous les partis (LA MARTELIÈRE, Robert, 1793, II, 8, p. 26). Elle refusa la main du grand roi Salomon (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 113).
— Part. passé en empl. adj. Les pièces refusées par le service du contrôle (VILLEMER, Organ. industr., 1947, p. 146).
— Refuser de + inf. Repousser (ce qui est proposé par quelqu'un). Par Dieu, je leur ferais une cuisine de grande route, et je ne sache pas que parmi vous il soit un homme assez dégoûté pour refuser de manger de mon rôti assaisonné avec du piment (JANIN, Âne mort, 1829, p. 110).
b) En partic. Ne pas accepter une chose que l'on juge défectueuse, inadéquate ou inopportune. Refuser un colis, une marchandise. Certaines critiques l'obligèrent à refuser une robe d'un noir trop soyeux, trop brillant (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 210).
— ARTS. Rejeter une œuvre (ne pas accepter d'éditer un roman, de faire jouer une pièce, d'exposer un tableau) parce qu'elle ne possède pas les qualités qu'on en attendait. Le jury n'eut pas assez de boules noires pour refuser le Passage de la Bérésina (MURGER, Scène vie boh., 1851, p. 180). Beaucoup d'entre eux pensent qu'un manuscrit refusé par un ou plusieurs éditeurs aura plus de chances d'être accepté s'il est présenté par une agence littéraire (Civilis. écr., 1939, p. 16-3).
2. Refuser qqc. (à qqn)
a) Ne pas accepter ce qui est demandé (par quelqu'un). Refuser un accord, une autorisation, un consentement, une discussion, une faveur, une grâce, un pardon, un sacrement, un service. Vous me refusez une réponse à la seule question qui vaille la peine d'être posée (BERNANOS, Joie, 1929, p. 693). Absol. Allons, il faut en finir: vous acceptez ou vous refusez! Si vous refusez comme les autres, je n'ai plus, je vous le répète, qu'à disparaître (BILLY, Introïbo, 1939, p. 126).
♦ Refuser sa porte à qqn. Ne pas laisser entrer quelqu'un, ne pas accepter de recevoir quelqu'un. Ce spectacle stupéfiant d'un enfant Rezeau refusant sa porte à la justice familiale (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 196).
♦ Refuser un mariage, refuser sa main (à qqn). Ne pas vouloir donner sa main, ne pas vouloir accorder le mariage (à quelqu'un). Je meurs si vous me refusez votre main (LECLERCQ, Prov. dram., Mme Sorbet, 1835, 6, p. 155). David lui avait toujours refusé le mariage (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 154).
— Part. passé en empl. adj. L'affichage (d'ailleurs refusé) de son discours (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1906, p. 40). Au fig. Or, l'abbé Donissan connaissait la joie. Non pas celle-là, furtive, instable, tantôt prodiguée, tantôt refusée — mais une autre joie plus sûre, profonde, égale, incessante, et pour ainsi dire inexorable — pareille à une autre vie dans la vie, à la dilatation d'une nouvelle vie (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 141).
— Refuser de + inf. Ne pas accepter de faire ce qui est demandé par quelqu'un. On refusait de la laisser entrer (JANIN, Âne mort, 1829, p. 178).
b) Ne pas reconnaître chez une personne le talent, les qualités qu'il prétend ou semble revendiquer. Refuser du talent, des qualités à qqn. On ne pouvait lui refuser de la bravoure assurément (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 240). On ne peut refuser à David une grande science du dessin (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 6).
— [Souvent à la forme passive, l'agent étant gén. sous-entendu] Être refusé. Ne pas être accordé, ne pas être donné. Nul de mes justiciers austères ne voulut ou n'osa prétendre que l'art d'écrire m'était refusé (BLOY, Journal, 1893, p. 98).
c) P. anal. [Le suj. désigne une chose] Ne pas fonctionner, ne pas faire son office. Son corps lui refusa le service, elle tomba à genoux (JOUVE, Paulina, 1925, p. 248). Leurs vignes furent hachées quatre ans de suite. Les ceps à la fin refusaient de boutonner (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 178).
3. [La demande est absente ou ne peut être explicitée que par rapport au locuteur lui-même] Refuser qqc.
a) Repousser, éviter ce qui semble, selon les valeurs dominantes, s'imposer à quelqu'un. Refuser l'aventure, la gloire, le présent, le réel, le risque. Claude Barrès, héritier unique d'un nom illustre, d'une grande fortune (...), refuse le monde, dit non au monde comme un religieux aurait pu le dire (MAURIAC, Nouv. Bloc-Notes, 1961, p. 282):
• 1. ...le luxe vous choque, parce que vous ne supportez pas d'avoir mauvaise conscience. C'est redoutable, cette austérité, on refuse le luxe: et de fil en aiguille, on refuse la poésie et l'art.
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 268.
— Refuser le combat. Ne pas accepter de combattre, se dérober, battre en retraite. Cette façon de ruser (...), de fermer leur garde pour refuser le combat (CAMUS, Peste, 1947, p. 1275).
— Refuser sa droite, sa gauche. Ne pas engager dans un combat l'aile droite (ou l'aile gauche) d'une armée. La 6e armée (...) résistait péniblement sur place, et se préparait à refuser sa gauche sous la pression croissante de Kluck (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 409).
— Gén. en empl. abs., HIPP. Refuser (un obstacle). Piler net devant un obstacle, ne pas le franchir. Vous voilà bien fière, parce que votre bête a sauté sans se faire prier! Un cheval qui refuse, cela se voit tous les jours (AUGIER, Fourchambault, 1878, p. 107).
b) Ne pas donner son adhésion à quelque chose, à quelqu'un. Refuser son admiration, son assentiment. L'immortalité de l'âme, il est vrai, préoccupe beaucoup de bons esprits. Mais c'est qu'ils refusent, avant d'en avoir épuisé la sève, la seule vérité qui leur soit donnée et qui est le corps (CAMUS, Noces, 1938, p. 74).
— Refuser de + inf. Refuser d'admettre, de penser, de reconnaître qqc. Albert était tombé entre les mains du fameux chef de bandits à l'existence duquel il s'était si longtemps refusé de croire (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 537).
B. — Refuser qqn
1. Ne pas accéder aux demandes, aux exigences de quelqu'un. N'ayant pas trouvé une raison de déplaire à la marquise, fort embarrassé de savoir comment refuser la comtesse (DUMAS pèreMariage sous Louis XV, 1841, III, 4, p. 151). O rage! Il allait falloir encore s'humilier devant ce Risler, courir le risque d'être refusé, avouer qu'il avait manqué à sa parole (A. DAUDET, Fromont jeune, 1874, p. 283).
2. En partic.
— [Dans un spectacle, une réunion] On a refusé du monde. On a joué à guichets fermés. On a refusé du monde à la porte (DG).
— Ne pas satisfaire à la demande d'emploi de quelqu'un. On ne voulut pas de moi sur le Northumberland. J'offris d'être soldat, matelot, valet (...). On me refusa (DUMAS père, Napoléon, 1831, VI, 4, p. 149).
— Ne pas recevoir un candidat à une épreuve, à un examen. Synon. coller, recaler2. Ils ont été tous refusés au service militaire! (GONCOURT, Journal, 1894, p. 572):
• 2. « (...) Au milieu des exclamations, des poussées, des battements de mains, je lis, heureusement: Anaïs, Claudine, etc... toutes, donc! Hélas, non, pas Marie: Marie est refusée », murmure Luce.
COLETTE, Cl. école, 1900, p. 237.
♦ Part. passé. Les élèves refusés en juillet ne sont pas autorisés à se présenter à nouveau à la session d'octobre (Encyclop. éduc., 1960, p. 136). Empl. subst. Les équipes sociales existantes sont surtout composées d'élèves de Centrale qui, par exemple, donnent des cours de mathématiques aux « refusés » des Arts et métiers (CACÉRÈS, Hist. éduc. pop., 1964, p. 81).
— ARTS. Être refusé. Ne pas être admis à exposer, à éditer (en vertu des canons de l'art officiel). Refusé [aux Salons], accepté, refusé encore, il [Manet] donna l'assaut à un jury qui représentait la routine (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p. 55). Empl. subst. masc. Salon des refusés. Salon qui regroupait des peintres impressionnistes dont les toiles avaient été refusées par le jury officiel. Si la chose économique avait joué aussi durement que de nos jours, peut-être le légendaire salon des refusés n'aurait-il jamais existé? (Arts et litt., 1936, p. 76-1).
— Repousser la demande d'union, de mariage de quelqu'un. Cette misérable femme se venge sur vous de ce que j'ai refusé sa fille! (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 153). Toi seul, tu ne me verras jamais. Je te refuse, je te refuse! De ce que je suis, de ce que je sens, de ma beauté, de mon amour, tu ne sauras jamais, jamais rien! (, Aphrodite, 1896, p. 51).
C. — Empl. abs. C'est en refusant jusqu'à ce que nous ne puissions plus refuser que nous sommes libres. Ainsi le doute méthodique devient le type même de l'acte libre (SARTRE, Sit. I, 1947, p. 326).
II. — Empl. pronom.
A. — réfl. dir.
1. Se refuser. Ne pas s'accepter en tant que tel. Un refus radical qui les contraindrait peut-être de proche en proche à ne plus accepter ce qui fonde leur confort, leur sûreté, leur ordre, cela sur quoi repose leur vie même. À se refuser eux-mêmes. À souhaiter l'annulation de leur propre nature (NIZAN, Chiens garde, 1932, p. 117).
2. Se refuser à qqn. Se garder du contact d'autrui, ne pas se donner à quelqu'un. On n'a pas le droit de se refuser aux hommes; quand le diable y serait, nons vivons en société (SARTRE, Mur, 1939, p. 53).
♦ En partic. Ne pas accorder ses faveurs, repousser les avances de quelqu'un. Et ce n'est pas le désir de me posséder — je ne me serais jamais refusée à vous — c'est le désir de me déformer (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Inutile beauté, 1890, p. 1149). La femme mariée, en se dévouant à un homme qui la trompe, en se refusant à tout autre (...) perd sa vie sans mérite (, Aphrodite, 1896, p. 142).
3. Se refuser à qqc. Ne pas accepter quelque chose, repousser quelque chose. Je ne puis me refuser à l'adoration, à la joie (GIDE, Journal, 1943, p. 250). De nos jours encore, des nègres, des indiens se refusent avec crainte à la photographie (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 121).
B. — réfl. indir. Se refuser qqc. Se priver volontairement de quelque chose. Il est vrai qu'en fait de création religieuse les siècles sont portés à se calomnier eux-mêmes, et à se refuser le privilège qu'ils accordent libéralement aux âges reculés! (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 487). Il se refusa la douceur de baiser cette tempe que déjà ses lèvres effleuraient (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1350).
♦ Ne rien se refuser. Ne se priver de rien. Automobiles, collections, villas sur la côte méditerranéenne, demeures estivales, il ne se refuse rien (Arts et litt., 1936, p. 72-7).
C. — passif. Qqc. se refuse à qqc. Quelque chose n'est pas susceptible de subir quelque chose. Source de l'émotion la plus humaine dans une pensée incommunicable, dans des sentiments dont l'objet se refuse à l'analyse (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1936, p. 200).
— Fam. Ça ne se refuse pas. Il faut de toute évidence accepter quelque chose. Dudley: (...) Voulez-vous gagner vingt livres sterling? Samuel: Ça ne se refuse pas (DUMAS père, Halifax, 1842, prol., 9, p. 14).
D. — Se refuser à/de + inf. Ne pas vouloir faire quelque chose. Du reste, elle se refusait à voyager cette nuit! (G. LEROUX, Parfum, 1908, p. 30). Seul le mot « allemand » et le mot « français » se refusent à composer (GIRAUDOUX, Siegfried, 1928, IV, 3, p. 172).
— P. anal. [Le suj. désigne une chose (une partie du corps)] Ses pieds enflés se refusaient à marcher (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Hist. fille de ferme, 1881, p. 35).
III. — Empl. intrans.
A. — MAR. [Le suj. désigne le vent] ,,S'orienter de plus en plus dans le sens contraire de la route et obliger ainsi le bateau à le serrer de plus en plus près`` (BARBER. 1969). Anton. adonner.
B. — TECHNOL. [Le suj. désigne un outil, un instrument (une charrue, un couteau, un pieu)] Ne plus pouvoir enfoncer, pénétrer, couper. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[], (il) refuse [-fy:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Repousser une demande; ne pas vouloir accorder ce qui est souhaité, demandé, exigé par autrui — ou ce qui est éminemment souhaitable 1. suivi d'un inf. 1re moit. XIIe s. refuser a (Psautier d'Oxford, 76, 3 ds T.-L.); ca 1200 refuser (Homélies de St Grégoire sur Ezéchiel, 16, 1, ibid.); id. refuser de (1re Continuation de Perceval, I, 193, 7089, ibid.); 1823 se refuser à (BOISTE); 2. 1160-74 « repousser ce qui est demandé » reffusser la proiere des moingnes de... (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1752); ca 1165 refuser le plaisir [de aucun] (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 4758 ds T.-L.); XIIIe s. refuser la volanté [de aucun] (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. W. Foerster, 6630, var. des mss B, P); 1666 réfl. se refuser à [qqc.] « ne pas s'y prêter, s'y livrer » (MOLIÈRE, Misanthrope, I, 1); 3. 1176-81 « ne pas vouloir accorder » refuser merci (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier à la charrette, éd. M. Roques, 906); ca 1175 empl. abs. sans refuser (BENOÎT DE STE-MAURE, Chron. ducs de Normandie, 3611 ds T.-L.); 1670 se refuser [qqc.] « ne pas se l'accorder, s'en priver » (BOSSUET, Oraison funèbre Henriette d'Angleterre ds Œuvres, éd. Vélat et Y. Champailler, Paris, 1961, p. 103); 4. 1718 mar. le vent a refusé un vaisseau; le vent refuse « est contraire » (Ac.); 1870 techn. intrans. « (d'un outil) ne pouvoir faire son office » (LITTRÉ). B. Ne pas accepter ce qui est proposé 1. l'obj. est une pers. 1130-40 (WACE, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 770: Li estuet la dame esposer, Ne l'osa mie refuser); ca 1160 (Eneas, 1586 ds T.-L.: ele [Didon] les a toz refusez [les prétendants]), 1890 se refuser en parlant d'une femme (ZOLA, Bête hum., p. 16); 2. l'obj. est un inanimé a) ca 1150 refuser [une offrande] (WACE, St Nicolas, 903 ds T.-L.); 1176-81 refuser [un] mes empl. fig. (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier à la charrette, 664); b) ca 1160 (Eneas, 9129 ds T.-L.: Crient que s'amor ait refusé); ca 1165 refuser [un conseil] (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 24512, ibid.); ca 1170 [ms. XIIIe s.] le mariage de la pucele refuser (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 1547, var. R, v. note p. 217). C. Ne pas admettre, accepter, reconnaître quelqu'un 1. ca 1150 refuser por + attribut « ne pas vouloir regarder comme » (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 1031); 2. 1155 dr. médiév. « ne pas avouer, reconnaître (un seigneur) » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 3251); 3. ca 1200 part. passé subst. li renfuset « les rejetés de Dieu, les damnés » (Moralium in Job, éd. W. Foerster, p. 309, 21); 4. a) ) « ne pas reconnaître, récuser » ca 1220 comme témoin (GUI DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, 6912 ds T.-L.); 1283 refuser les juges (PHILIPPE DE BEAUMANOIR, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1871, t. 2, p. 445); ) 1520 estre refusé de « ne pas obtenir (une fonction postulée) » (G. MICHEL, tr. SUÉTONE, I, 6 r ° ds HUG.); b) ca 1265 « éliminer pour ne pas avoir les qualités requises » (BRUNET LATIN, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, 145, p. 136: quant li aigles a ses filz [...] cil ki esgarde [le soleil] justement sans croller est tenus et norris [...] cil ki les iex remue est refusés et getés du nit); c) 1751 « éliminer (une pièce de théâtre) » (VOLTAIRE, S. de Louis XIV, Catal. des écrivains, La Rue ds Œuvres hist., éd. R. Pomeau, p. 1179). D. Ne pas accepter de s'exposer à une situation périlleuse, hasardeuse; fuir, esquiver un ennemi, un danger 1. 1176 trans. (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 1311); 1176-81 (ID., Chevalier à la Charrette, 3736); 1229 « se dérober, reculer, abandonner le combat » réfl. (GERBERT DE MONTREUIL, Roman de la Violette, 5603 ds T.-L.); id. intrans. (ID., op. cit., 6528, ibid.); 2. 2e moit. XIIIe s. vén. « ne pas chasser (un animal trop dangereux, trop jeune) » (Chace dou cerf, 57); 3. fin XIVe s. intrans. en parlant d'un cheval (FROISSART, Chron., IV, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 14, p. 108; 112: mais ceste première lance ils faillirent car les chevaulx reffusèrent). E. Ne pas laisser entrer ca 1260 (Récits d'un ménestrel de Reims, éd. N. de Wailly, § 199: nus mesaisiez n'i estoit refuseiz [à l'hôpital de St-Jean-d'Acre]). F. Ne pas vouloir s'engager dans ce que l'on réprouve ou juge néfaste ca 1265 refuser le monde (BRUNET LATIN, Trésor, II, 123, p. 308: La [vie] contemplative refuse le monde et se delite en Deu solement). D'un lat. vulg. refusare (cf. esp. rehusar, REW3, 7164), issu d'un croisement entre le lat. refutare (refuter) et recusare (récuser) de sens très voisins; ou, moins prob., dér. de refusus, part. passé de refundere (prop. « répandre de nouveau ») « refouler, repousser, rejeter, renvoyer », FEW t. 10, p. 200a. Fréq. abs. littér. Refuser: 9 913. Refusé: 2 468. Fréq. rel. littér. Refuser: XIXe s.: a) 12 936, b) 11 835; XXe s.: a) 14 503, b)16 054. Refusé: XIXe s.: a) 3 363, b) 3 627; XXe s.: a) 3 887, b) 3 343. Bbg. QUEM. DDL t. 11 (s.v. refuser le serment).
refuser [ʀ(ə)fyze] v.
ÉTYM. Fin XIe, « rejeter »; du lat. pop. refusare, forme due sans doute au croisement de recusare « refuser », avec refutare « réfuter », puis, en lat. tardif « refuser ».
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I V. tr.
1 (V. 1555). Trans. dir. Ne pas consentir à donner, à accorder, à accomplir (ce qui est demandé, ordonné ou désiré par autrui). || Refuser qqch. à qqn (→ Enlever, cit. 17). || Refuser une augmentation à des ouvriers. || Refuser une permission (→ Consentir, cit. 7), une grâce (→ Léger, cit. 16). || Refuser son agrément, son accord. ⇒ Non (dire non), refus (opposer son refus). || Refuser la main de sa fille à un prétendant. — (Fin XVe). || Refuser sa porte à qqn. ⇒ Consigner, défendre. — Un air de grandeur que la nature leur a refusé. ⇒ aussi Nier (supra cit. 18, vx); → Prévention, cit. 2.
1 (…) ils furent aussi outrés que moi de me voir durement refuser la porte, quoiqu'on ne dissimulât pas que madame et monsieur étaient au logis.
Beaumarchais, Mémoires… dans l'affaire Goëzman, p. 16.
2 Plus vieillie que vieille, elle se faisait âpre et sèche comme une brosse pour obtenir, par la crainte, tout ce que le monde se sentait disposé à lui refuser.
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 551.
3 Le chêne au bûcheron ne refuse pas l'ombre.
Hugo, la Légende des siècles, XVIII, « l'Aigle du casque ».
2 Trans. ind. || Refuser de (suivi de l'inf.) : ne pas consentir à (faire qqch.). → Article, cit. 7; présenter, cit. 8. || Refuser d'obéir, d'obtempérer (cit. 2). ⇒ Rebeller (se), rebiffer (se), regimber, révolter (se). || Refuser de prendre en considération les doléances de qqn (cf. Fermer l'oreille à…, ne rien vouloir savoir).
♦ Absolt. || Refuser honnêtement (cit. 4), poliment. || Refuser rudement, sèchement, sans ménagement. ⇒ Éconduire (→ Malgracieusement, cit.). || Celui qui a promis (cit. 1) ne peut guère refuser.
4 (…) il ne faut point refuser pour refuser, mais pour faire valoir ce qu'on accorde.
Rousseau, Émile, V.
3 (XVIIIe). Trans. dir. Ne pas vouloir reconnaître (une qualité) à qqn. || On ne peut lui refuser la justesse et la profondeur du coup d'œil. ⇒ Contester, dénier; et aussi récuser (→ Hors, cit. 18).
5 Hugo n'aimait pas Stendhal; il lui refusait le style.
Alain, Propos, 26 août 1911, Hugo et Stendhal.
4 (V. 1265). Trans. dir. Ne pas consentir à faire, à subir, à croire, à penser (qqch.). || Refuser le combat (→ Céder, cit. 22). || Refuser l'aventure, le risque.
5 Trans. ind. || Refuser de (et inf.). || Refuser de croire, d'admettre que… ⇒ Dissimuler (se), doute (mettre en doute). — (Dans la langue philos. ou didact.). Ne pas consentir à s'engager dans une situation, à assumer une condition, à reconnaître la réalité ou la valeur de qqch. || Refuser le réel (→ Formalisme, cit. 2), la condition humaine.
6 En même temps qu'il refuse sa condition mortelle, le révolté refuse de reconnaître la puissance qui le fait vivre dans cette condition.
Camus, l'Homme révolté, p. 40.
6 (V. 1130). Trans. dir. Ne pas accepter (ce qui est offert). || Refuser de l'argent, un cadeau, un pourboire. || Refuser une offre. ⇒ Décliner, rejeter, repousser. || Refuser une invitation. ⇒ aussi Remercier. || Refuser une place (cit. 41) lucrative. || Il a refusé ce poste par peur des responsabilités (→ Se dérober). — Refuser un bon parti (1690), une jeune fille en mariage. — (T. de manège). || Refuser un obstacle, ou, absolt, refuser : ne pas obéir à son cavalier, s'arrêter devant un obstacle (contr. : franchir).
7 (…) d'Alembert est pauvre, et (…) il n'est pauvre que parce qu'il a refusé cinquante mille livres de rente en Russie.
Voltaire, Correspondance, 3870, 6 avr. 1772.
7 (1751). Trans. dir. Ne pas accepter (une chose que l'on considère comme défectueuse ou insuffisante, qui ne satisfait pas à certaines conditions). || Refuser une marchandise. ⇒ Compte (laisser pour compte). || Refuser une pièce de monnaie qu'on croit fausse. ⇒ Rebuter. || Refuser une pièce de théâtre (→ Ours, cit. 11), un manuscrit. || Le jury a refusé son tableau au Salon. — Sa candidature est refusée. ⇒ Écarter.
8 Le jury (du Salon) avait beau s'accorder deux journées de repos (…) il éprouvait un frisson, l'après-midi où il tombait au milieu de l'étalage des trois mille tableaux refusés, parmi lesquels il devait repêcher un appoint, pour compléter le chiffre réglementaire de deux mille cinq cents œuvres reçues.
Zola, l'Œuvre, X.
9 J'ai vu les articles de France, déjà célèbre pourtant, et dont le génie limpide semblait sourire, indifférent, à tout lecteur, refusés au Temps comme illisibles, remplacés à la dernière heure par n'importe quoi (…)
8 (XIIIe). Trans. dir. (Compl. n. de personne). Ne pas laisser entrer. || On refuse du monde à la porte. || Ils jouent à bureaux fermés : ils refusent du monde tous les soirs.
♦ (1694). Vx. || Refuser qqn : ne pas l'admettre dans un milieu, un groupe (⇒ Exclure); ne pas donner suite à sa demande.
10 Il y a des endroits où il faut se faire voir : un galon d'or plus large ou plus étroit qui vous fait entrer ou refuser.
La Bruyère, les Caractères, XI, 71.
♦ Mod. Ne pas recevoir à un examen. || Refuser un candidat (→ Examen, cit. 15). ⇒ Ajourner; fam. blackbouler, coller, recaler.
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II V. intr.
1 (1870). Techn. Se dit d'un pilotis, d'un pieu qui cesse de s'enfoncer parce qu'il rencontre une résistance trop forte. ⇒ Refus (4.).
2 (1718). Mar. || Le vent refuse : il change de direction de sorte qu'il se rapproche de l'avant et oblige à modifier la route en laissant porter par rapport au cap précédent. || La brise refuse (contr. : adonner).
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se refuser v. pron.
1 (Sens passif; dans des tournures négatives). Être refusé (→ ci-dessus, I., 6.). || Un apéritif ne se refuse pas (→ Prendre, cit. 24). || Une offre semblable ne s'est jamais refusée.
2 (Sens réfl.). Refuser à soi-même. ⇒ Priver (se priver de). ☑ (1721). Il ne se refuse rien : il dépense beaucoup pour lui-même, il satisfait tous ses caprices. || Se refuser jusqu'aux plaisirs les plus innocents. ⇒ Abstenir (s'). — Les joies qu'il s'est refusées.
11 Quand vous serez à manger la terre avec les taupes, est-ce que ça vous avancera de vous être refusé un fin morceau ?
Zola, la Terre, IV, III.
3 ☑ (V. 1228). Se refuser à… : ne pas consentir à faire ou à subir qqch. || Se refuser à une solution de facilité. ⇒ Interdire (s'). || Se refuser à l'évidence. || Se refuser à éprouver de la pitié (→ Fermer son cœur à…). — Ses doigts (cit. 3), gonflés d'œdème, se refusaient à tout service. ⇒ Dérober (se). || Nous nous sommes refusés à cette concession.
12 Mon cœur se refuse aux joies communes comme à la douleur ordinaire.
4 Échapper à la possession de qqn. ⇒ Fuir. || Les sceptiques pensent que la vérité se refuse à l'esprit humain. — (Fin XIXe). Le sujet désigne une femme. Refuser de se donner.
13 Séverine, elle aussi, s'abandonnait, bien heureuse, délivrée d'une lutte dont elle ne comprenait plus la raison. Pourquoi s'était-elle donc refusée si longtemps ? Elle s'était promise, elle aurait dû se donner, puisqu'il ne devait y avoir que plaisir et douceur.
Zola, la Bête humaine, VI.
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refusé, ée p. p. adj.
♦ || Augmentation refusée. — Candidat refusé. — N. m. (Hist. de l'Art). || Salon des Refusés : salon fondé en 1863 par les artistes dont les œuvres avaient été refusées par les Salons (Manet, Pissarro…). || Le salon des Refusés fut à l'origine du Salon des Indépendants.
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CONTR. Accorder; accéder, acquiescer, agréer, allouer, appuyer (une demande), attribuer, autoriser, concéder, entendre, fournir, impartir, offrir, reconnaître. — Vouloir; adhérer, adopter, approuver, assumer, consentir, convoiter, endosser, entériner. — Accepter. — Accueillir, élire, recevoir. — Demander, escompter. — Arroger (s'). — Accommoder (s'), aller (se laisser aller), conformer (se).
DÉR. Refus.
Encyclopédie Universelle. 2012.