rougeur [ ruʒɶr ] n. f.
1 ♦ (1538) Rare Couleur, teinte rouge. ⇒ rouge (II). Les lions « Regardaient du couchant la sanglante rougeur » (Hugo).
2 ♦ (1538) Coloration rouge de la peau, due à l'afflux du sang, et causée par la chaleur, l'émotion. « Ma rougeur trahirait les secrets de mon cœur » (P. Corneille).
3 ♦ Tache, plaque rouge sur la peau due à une dilatation des vaisseaux cutanés. ⇒ couperose, érythème, 1. feu (IV, 2o), inflammation, rubéfaction. Rougeurs diffuses. « Quelques rougeurs foncées et mobiles couperosaient son teint blanc » (Balzac).
● rougeur nom féminin Teinte, couleur rouges : La rougeur des lèvres. Coloration rouge passagère du visage qui révèle une émotion : Sa rougeur trahit son embarras. Tache rouge sur la peau : Être sujet aux rougeurs.
rougeur
n. f.
d1./d Teinte rouge, rougeâtre.
d2./d Coloration rouge du visage, provoquée par une émotion. La rougeur de la honte.
⇒ROUGEUR, subst. fém.
A. — 1. Littér. Couleur, teinte rouge ou rougeâtre. Anton. pâleur. Rougeur de l'aurore, du ciel, des lèvres. Le soleil d'une rougeur de braise, au bord de l'horizon, incendiait la plaine immense (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1427). Les rougeurs du soleil couchant (RENARD, Journal, 1907, p. 1119). V. brillanté ex. 1.
2. En partic. Coloration rouge de la peau, due à l'afflux du sang, causée par un élément physique, physiologique; en partic., coloration rouge du visage causée par un élément psychologique, une vive émotion. Anton. pâleur. Rougeur chaste, pudique, virginale; rougeur du front, des joues. Des yeux dont la rougeur montre qu'ils ont pleuré (VIGNY, Poèmes ant. et mod., 1837, p. 39). Elle ressentit une émotion extraordinaire. D'abord elle devint toute blanche, le sang affluant au cœur; puis, la réaction se faisant, une rougeur aimable lui couvrit comme un nuage rose le front, les joues, et ce qu'on entrevoyait de son sein sous la gorgerette (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 481). V. pâle A 2 ex. de Martin du Gard.
B. — Au plur.
1. CHASSE. ,,Traces de sang laissées par le cerf en détachant des lambeaux du velours qui recouvre encore ses bois`` (DUCHARTRE 1973). V. rouge III A 2 b ex. de DUCHARTRE 1973. Suivre aux rougeurs (un animal). ,,Suivre la fuite d'un animal blessé, grâce à des taches de sang laissées sur le sol, l'herbe, les feuilles tombées`` (DUCHARTRE 1973).
2. PATHOL. Taches, plaques rouges sur la peau, de nature inflammatoire. Avoir des rougeurs aux bras, à la figure; être sujet aux rougeurs. Comme je la regardais malicieusement, elle se hâta d'ajouter: — il m'a radicalement guérie de ces odieuses rougeurs qui me couperosaient le teint et me faisaient ressembler à une paysanne (BALZAC, Deux rêves, 1830, p. 347). Les rougeurs cutanées (ou érythèmes) sont très fréquentes. Elles sont soit généralisées, soit localisées sous forme de taches ou de placards. Les érythèmes généralisés sont un des signes essentiels des fièvres éruptives. Ils sont décrits avec celles-ci: scarlatine, rougeole, rubéole (QUILLET Méd. 1965, p. 299).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « coloration en rouge » (Escoufle, 4548 ds T.-L.); 2. 1314 « coloration rougeâtre de la peau due à une irritation, inflammation ou infection » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, § 801); 3. 1538 « coloration du visage par l'afflux de sang sous l'effet d'une émotion » (EST., p. 636, s.v. Rubeus); 4. 1834 chasse (BAUDR. Chasses). Dér. de rouge; suff. -eur1. Fréq. abs. littér.:728. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 1 215, b) 1 635; XXe s.: a) 848, b) 672.
rougeur [ʀuʒœʀ] n. f.
ÉTYM. XIVe; rogor, v. 1130; de rouge.
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1 Rare ou poét. Couleur, teinte rouge. ⇒ Rouge (II.). || La rougeur de ses lèvres (→ Incarnat, cit. 3). || La rougeur boréale (→ Phosphore, cit. 1).
1 (Les lions) regardaient du couchant la sanglante rougeur (…)
Hugo, la Légende des siècles, II, IV.
1.1 (L'épine rose) fut-elle (…) aimée ce jour-là où elle était (…) chargée pour lui de la gloire et de la beauté de tout le reste qu'elle semblait lui apporter dans l'odeur de ses branches et la rougeur de ses fleurs roses ?
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 332.
2 (1538). Coloration rouge de la peau, surtout du visage, due à l'afflux du sang, et causée par la chaleur, l'émotion. || Rougeur de honte (cit. 47), de modestie, de timidité (→ Cause, cit. 22). || La rougeur qui me couvre (cit. 12) le visage (→ Dérision, cit. 1). || La rougeur m'en monte au front (→ Homme, cit. 122). — Une rougeur s'épand (cit. 12), s'étale sur sa joue (→ Buée, cit. 2; 1. parler, cit. 60). || De furtives (cit. 15) rougeurs.
2 Ma rougeur trahirait les secrets de mon cœur (…)
Corneille, Rodogune, I, 5.
3 Je vois, à la rougeur qui vient de vous saisir,
Que ce que je vous dis ne vous fait pas plaisir.
Molière, Mélicerte, I, 5.
4 (…) la peau trop fine de ses joues laissait transparaître une vive rougeur, ses yeux reflétaient la confusion et la joie (…)
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 735.
3 (Souvent au pluriel; 1314). Tache, plaque rouge sur la peau due à une dilatation des vaisseaux cutanés (causée par une inflammation, une brûlure, une émotion, etc.). ⇒ Couperose, érythème, feu (III., 2.), inflammation, rubéfaction. || Avoir des rougeurs aux bras, à la face…
5 Quelques rougeurs foncées et mobiles couperosaient son teint blanc, jadis frais et coloré.
Balzac, la Grenadière, Pl., t. II, p. 188.
Encyclopédie Universelle. 2012.