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ruelle

ruelle [ rɥɛl ] n. f.
ruiele 1138; dimin. de 1. rue
1Petite rue étroite. venelle. « Ces ruelles obscures, resserrées, anguleuses, bordées de masures à huit étages » (Hugo).
2(XVe) Espace libre entre un lit et le mur ou entre deux lits. « Si je m'assoupis, il reste assis dans la ruelle, des heures durant, sans rien dire » (Duhamel).
Hist. littér. Au XVIIe s., Alcôve, chambre à coucher où certaines femmes de haut rang recevaient, et qui devinrent des salons mondains et littéraires. Les ruelles des précieuses. Tenir salon dans sa ruelle.

ruelle nom féminin (de rue 1) Petite rue étroite. Autrefois, espace qu'on laissait entre un lit et la muraille. Au XVIe et au XVIIe s., partie de la chambre à coucher, délimitée par des courtines, où les personnes de haut rang recevaient leurs invités. ● ruelle (synonymes) nom féminin (de rue 1) Petite rue étroite.
Synonymes :
- venelle

ruelle
(David) (né en 1935), physicien français d'origine belge. Ses travaux portent sur la thermodynamique, sur le hasard et sur le chaos déterministe: la Mécanique statistique (1969), Hasard et Chaos (1991).
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ruelle
n. f.
d1./d Petite rue étroite. La ruelle derrière l'église.
d2./d Espace laissé entre un lit et un mur ou entre deux lits.
|| LITTER Aux XVIe et XVIIe s., chambre à coucher, alcôve où l'on tenait salon. Les précieuses recevaient leurs visiteurs dans leurs ruelles.

⇒RUELLE, subst. fém.
A. — Petite rue. Synon. traboule (région.), venelle. Ruelle boueuse, étroite, noire, sale, sombre, tortueuse; dédale, labyrinthe de ruelles. Des ruelles sinueuses longeaient les murs découronnés des façades (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p. 45). Capevirade prit le chemin des écoliers (...) flânochant par les ruelles encaissées (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 173).
B. — Ruelle (du lit). Espace laissé entre un côté du lit et le mur ou entre deux lits. Je ne savais rien de tout ceci, répondit-elle en se tournant du côté de la ruelle du lit pour ne pas subir les regards étincelants de son mari (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 199).
P. méton. Alcôve, chambre à coucher. Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle, Femme impure! (BAUDEL., Fl. du Mal, 1857, p. 44).
HIST. LITTÉR. [Au XVIIe et au XVIIIe s.] Alcôve attenante au lit, chambre à coucher de certaines dames de qualité, qui tenaient lieu de salon littéraire et mondain. Esprit, goût, style, termes de ruelles; tenir ruelle; briller dans les ruelles. À la cour, quelques salons, quelques ruelles de beaux-esprits étaient déjà de mode (SAINTE-BEUVE, Portr. femmes, 1844, p. 4). V. bas2 ex. 5.
REM. Rueller, verbe trans., agric., vitic. ,,Ouvrir une rigole entre deux rangées de ceps en les chaussant avec la terre ainsi remuée; creuser un sillon assez profond pour évacuer l'eau dans un labour trop humide`` (FÉN. 1970).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 rüele « petite rue étroite » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Angl., 539 ds T.-L.); 2. a) 1408 ruelle du lit (doc. ds Choix des pièces inéd. rel. au règne de Charles VI, éd. L. Douët d'Arcq, t. 2, p. 210); b) 1614 hist. littér. (D'URFÉ, L'Astrée, t. 2, p. 481 ds LIVET Molière). Dér. de rue1; suff. -elle. Fréq. abs. littér.:952. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 328, b) 2 135; XXe s.: a) 1 540, b) 1 697. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 258.

ruelle [ʀɥɛl; ʀyɛl] n. f.
ÉTYM. 1138, ruiele; de 1. rue.
1 Petite rue étroite. Venelle (→ Bigarré, cit. 3; 1. échoppe, cit. 1 et 2; élysée, cit. 2; fourvoyer, cit. 2; minable, cit. 2). || S'engouffrer (cit. 5) dans des ruelles sombres. || Un labyrinthe (cit. 7) de ruelles. || Une ruelle escarpée (→ Raidillon, cit. 1).
1 Nous disons fentes étroites, et nous ne pouvons pas donner une plus juste idée de ces ruelles obscures, resserrées, anguleuses, bordées de masures à huit étages.
Hugo, les Misérables, IV, XII, I.
2 C'était un long boyau, pris entre le théâtre et la maison voisine, une sorte de ruelle étranglée qu'on avait couverte d'une toiture en pente, où s'ouvraient des châssis vitrés.
Zola, Nana, V.
3 De loin en loin des ruelles couvertes toutes en tunnels et en escaliers descendaient à travers les fabriques et les remparts, jusqu'au fleuve dont on voyait luire en bas les écailles jaunes.
J. Giono, le Chant du monde, I, IX.
2 (1462; ruyelle, 1423). Espace libre entre un lit et le mur, ou entre deux lits (cit. 4 et 19).|| « Tu mettrais l'univers entier dans la ruelle, Femme impure… » (→ Cruel, cit. 3, Baudelaire).
4 Elle voulait lui toucher le pouls, mais il retira sa main, et tourna sa figure du côté de la ruelle du lit.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXVII.
5 Madame, par pudeur, restait tournée vers la ruelle et montrait le dos.
Flaubert, Mme Bovary, I, II.
6 Il aide à retaper mon lit, il me donne du lait, des potions. Si je m'assoupis, il reste assis dans la ruelle, des heures durant, sans rien dire.
G. Duhamel, Salavin, Journal, 26 janvier.
Hist. littér. Au XVIIe siècle, Chambre à coucher où certaines femmes de haut rang recevaient, et qui devinrent des salons mondains et littéraires. Alcôve (→ Auteur, cit. 27; et façon, cit. 3, Molière; fureur, cit. 28, La Bruyère; 1. parler, cit. 82).Fig. Vx. (Jusqu'au XIXe). || Style de ruelle : style précieux. || Poète de ruelles; briller dans les ruelles.
7 Cessez, je vous prie, dit-elle, de m'entortiller dans ces petites idées de boudoir, dans ces logogriphes de ruelles.
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 863.

Encyclopédie Universelle. 2012.