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servante

servante [ sɛrvɑ̃t ] n. f.
• av. 1350; fém. de servant
1Vieilli ou région. Fille ou femme employée comme domestique. bonne, soubrette . « La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse » (Baudelaire).
2(1879) Petite lampe de théâtre. « L'avare lumière d'une “servante” à deux ampoules » (Colette).

servante nom féminin (de servir) Femme ou fille à gages employée aux travaux domestiques. Titre porté par les religieuses d'une quarantaine de congrégations contemplatives ou hospitalières. Au XVIIIe s., petite desserte à étages. Support mobile, fournissant un point d'appui à la partie en porte à faux de pièces longues travaillées à l'établi ou à la machine. Synonyme de chambrière. ● servante (citations) nom féminin (de servir) Charles Baudelaire Paris 1821-Paris 1867 La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse […]. Les Fleurs du Mal, la Servante au grand cœur servante (expressions) nom féminin (de servir) Littéraire. Servante maîtresse, servante qui a pris, dans le ménage, l'autorité d'une maîtresse de maison. ● servante (synonymes) nom féminin (de servir) Femme ou fille à gages employée aux travaux domestiques.
Synonymes :
- bonne
- chambrière
- domestique
- soubrette
Synonymes :
- chambrière

servante
n. f.
d1./d Vieilli Employée de maison, domestique.
d2./d TECH Support réglable utilisé pour soutenir les pièces longues dont on travaille une extrémité sur l'établi.

⇒SERVANTE, subst. fém.
A. — [À propos d'une pers.]
1. a) Jeune fille, femme employée comme domestique. La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse, Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse, Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs (BAUDEL., Fl. du Mal, 1861, p. 174). Deux servantes (...) toutes deux entre deux âges (...) assuraient le service (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 7).
P. métaph. Dieu se glisse parmi nous, et la mort, sa servante (GREEN, Journal, 1953, p. 231).
Au fig. Toute chose se mettant au service d'autre chose. La monarchie, servante de l'église, a pour programme d'abord l'autorité. Elle la promet bienfaisante à ceux qui se soumettent, et la fait impitoyable aux autres (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 33). Les hommes [au Moyen Âge] vivaient pour préparer leur salut éternel et tenaient la cité de Dieu pour la plus certaine réalité. La philosophie et la science acceptaient d'être les servantes de la théologie (MAUROIS, Journal, 1946, p. 26).
b) Servante-maîtresse. V. maître1 I A 3.
2. [Dans des formules de politesse, en partic. pour exprimer un refus; corresp. à serviteur C] Elle se mit à sa table et écrivit la lettre suivante: « Mon cher Monsieur Crevel, j'ai un service à vous demander (...). Votre dévouée servante, Adeline Hulot » (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 276). « Nous ne voulons être et nous ne sommes d'après la loi que des citoyennes. Nous sommes, avec respect, vos très humbles et très obéissantes servantes ». Cette lettre, qui nous excitait à rire, montrait pourtant de leur part un grand bon sens, car elles ne disaient que la simple vérité (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 388).
3. RELIG. Servante de Dieu, de Jésus. Madeleine répondit gravement: — Fille des Romains (...) qu'il te souvienne de la promesse que tu viens de faire à la servante de Jésus! (FRANCE, Balth., Laeta acilia, 1889, p. 111). Les préoccupations qui assiègent cette âme n'appartiennent pas en propre aux « esprits supérieurs »; (...) si elles revêtent en lui une intensité héroïque, la plus humble, la dernière des servantes de Dieu en est pareillement obsédée (MASSIS, Jugements, 1923, p. 232).
B. — [À propos d'une chose]
1. Meuble d'appoint servant de desserte que l'on plaçait à proximité des convives. L'un [des meubles] est une servante en bois de rose, aux angles de bronze doré, à la galerie de cuivre entourant la tablette de marbre blanc (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 18). Mlle de Saligny avait remplacé les petits soupers par des déjeuners républicains « à la fourchette » qui donnaient le ton dans Nantes: chacun y mangeait debout devant les servantes d'acajou en forme d'X et se servait soi-même, à l'anglaise (MORAND, P. de Saligny, 1947, p. 135).
2. THÉÂTRE. Petite lampe qui servait au cours des répétitions. C'était [la salle] un puits d'ombre confuse (...) à la lueur d'une servante dressée près de la boîte du souffleur, on distinguait le rire idiot de deux cariatides (COURTELINE, Linottes, 1912, VIII, p. 118). À la lueur ingrate de la « servante », des comédiens répètent une féerie poétique (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 117).
3. TECHNOL. Support de hauteur réglable offrant un point d'appui pour les pièces de bois ou de fer très longues que l'on travaille à l'établi. Servante de menuisier, de forge. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1re moit. XIVe s. « femme employée comme domestique » (ds ROQUES t. 1, III, 374); 1649 formule de politesse (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp. [avec Ménage], éd. R. Duchêne, t. 1, p. 12, n ° 9: Votre très humble et obéissante servante); 1663 class. formule de dénégation je suis votre servante (MOLIÈRE, Impromptu de Versailles, 1); 1550 « femme humblement soumise à Dieu » (Bible Louvain, Luc 1); av. 1704 terme d'humilité chrétienne (BOSS., Mar.-Thér. ds LITTRÉ); 1746 mobilier (État des meubles donnés par Mlle Desmares à Mlle Damours, Saint-Germain ds HAVARD). Part. prés. subst. au fém. de servir. Bbg. Dossiers de mots... Néol. Marche. 1976, n ° 2, pp. 141-142. — HOTIER Cirque 1973 [1972], p. 127. — QUEM. DDL t. 28.

servante [sɛʀvɑ̃t] n. f.
ÉTYM. V. 1330; fém. de 1. servant.
———
I
1 Vieilli ou régional. Jeune fille ou femme employée comme domestique. Bonne, femme (III. : femme de chambre, etc.), domestique (→ Casserole, cit. 1; collier, cit. 15; épargner, cit. 13; lessiver, cit. 1; ménage, cit. 7; porte, cit. 10; service, cit. 7). || Servante de ferme (→ Gouge, cit. 2), d'hôtel (→ Infante, cit. 3), d'auberge, de cabaret (→ Infidélité, cit. 8). || Servante de comédie. Soubrette.(1754). || Servante-maîtresse (→ Maître, cit. 101).Par métaphore :
1 Cosette montait, descendait, lavait, brossait, frottait, balayait, courait, trimait, haletait, remuait des choses lourdes (…) Nulle pitié; une maîtresse farouche, un maître venimeux. La gargotte Thénardier était comme une toile où Cosette était prise et tremblait. L'idéal de l'oppression était réalisé par cette domesticité sinistre. C'était quelque chose comme la mouche servante des araignées.
Hugo, les Misérables, II, III, II.
2 Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l'Évêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité. Pour cent francs par an, elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval, engraisser les volailles, battre le beurre, et resta fidèle à sa maîtresse — qui cependant n'était pas une personne agréable.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », I.
3 La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Tableaux parisiens », C.
REM. Le syntagme servante au grand cœur est souvent repris, par allus. à ce poème.
2 (Déb. XVIIIe). T. de dévotion. Femme qui sert Dieu fidèlement. || Servantes du Christ, de Dieu (→ Bénédiction, cit. 4; mondain, cit. 3).
3 (1655). Vx (t. de politesse). || Votre très humble (cit. 16) servante. Serviteur (supra cit. 2).
4 Par métaphore. || La main (cit. 2), cette fière servante.
4 (…) la technique n'est que la servante de l'invention. Or la servante, gonflée d'orgueil, est en train d'oublier sa maîtresse.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, IV.
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II Vieilli.
1 (1746). Petit meuble de salle à manger (table, étagère) servant de desserte ou placé à côté d'un convive.
5 (…) ces fêtes familières du prince de Conti; dont les soupers même se passent de livrées, grâce aux servantes placées sous la main des convives aux quatre coins des tables.
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe s., t. I, p. 63.
2 (Fin XVIIIe). Techn. Support de hauteur réglable, utilisé notamment pour soutenir l'extrémité qui ne repose pas sur l'établi d'une pièce longue. || Servante de forgeron, de menuisier…
3 (1879). Petite lampe de théâtre. || « Une servante, une flamme de gaz prise à l'embranchement de la rampe » (Zola, Nana, IX).
6 L'avare lumière d'une « servante » à deux ampoules tient lieu de rampe. Ces deux points lumineux, suspendus dans le noir, me piquent les yeux (…)
Colette, l'Envers du music-hall, p. 116.

Encyclopédie Universelle. 2012.