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transformer

transformer [ trɑ̃sfɔrme ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1295; lat. transformare « former (formare) au-delà (trans) »
I
1Faire passer d'une forme à une autre, donner un autre aspect, d'autres caractères formels à. changer, modifier , renouveler. Transformer une maison, un vêtement. Transformer une matière première. élaborer, traiter. Vouloir transformer la société. Transformer en améliorant, en altérant. (Choses) « l'art n'épuise rien : il transforme tout ce qu'il touche, il ajoute aux choses » (Fromentin). Spécialt (compl. personne) Améliorer, régénérer de façon visible. Son séjour à l'étranger l'a transformé. Je l'ai retrouvé transformé.
Transformer un essai : au rugby, envoyer le ballon, qu'on a posé au sol, entre les poteaux du but adverse. L'essai transformé vaut six points. Fig. Relever un défi avec succès. « sa capacité à transformer l'essai du décollage économique » (Le Monde, 1998).
2 ♦ TRANSFORMER EN... : faire prendre la forme, l'aspect, la nature de. ⇒ changer, convertir, métamorphoser. Transformer le plomb en or. transmuer. Il n'y avait plus « un seul lieu public qui ne fût transformé en hôpital ou en lazaret » (Camus). (Choses) Être la cause de la transformation de (qqch.) ou y contribuer fortement. « Les herses de cierges qui transformaient l'abside en un buisson ardent » (Martin du Gard).
II ♦ SE TRANSFORMER v. pron. (mil. XIVe)
1Prendre une autre forme, un autre aspect. Animaux à métamorphoses qui se transforment au cours de leur vie.
Devenir différent. changer, évoluer. « Il n'est pas dans la nature du droit d'être absolu et immuable; il se modifie et se transforme, comme toute œuvre humaine » (Fustel de Coulanges).
2 ♦ SE TRANSFORMER EN... : devenir différent ou autre en prenant la forme, l'aspect, la nature de. ⇒ 1. devenir. « Un gland se transforme en chêne, un œuf en oiseau » (Voltaire). « Un mariage de raison qui s'était transformé [...] en mariage d'amour » (Maurois). tourner (à).
⊗ CONTR. Maintenir. Rester (le même).

transformer verbe transitif (latin transformare) Rendre quelque chose différent, le faire changer de forme, modifier ses caractères généraux : Il a transformé son appartement en abattant une cloison. Modifier de façon spectaculaire l'état physique, moral, psychologique de quelqu'un : Cette cure vous transformera. Littéraire. Faire d'un être un être différent : Artémis transforma Actéon en cerf.transformer (citations) verbe transitif (latin transformare) Karl Marx Trèves 1818-Londres 1883 Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, il s'agit maintenant de le transformer. Die Philosophen haben die Welt nur verschieden interpretiert, es kommt darauf an, sie zu verändern. Thèses sur Feuerbach, XI transformer (expressions) verbe transitif (latin transformare) Transformer un essai, au rugby, réussir la transformation de l'essai ; réussir complètement ce qui n'était qu'une tentative. ● transformer (synonymes) verbe transitif (latin transformare) Rendre quelque chose différent, le faire changer de forme, modifier ses...
Synonymes :
- rénover
Modifier de façon spectaculaire l'état physique, moral, psychologique de quelqu'un
Synonymes :
Littéraire. Faire d'un être un être différent
Synonymes :
- métamorphoser

transformer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Donner à (qqn, qqch) une autre forme, un autre aspect. Transformer une énergie en une autre. Ce déguisement la transforme complètement.
d2./d Fig. Changer le caractère de (qqn). Cette dure épreuve l'a transformé.
rII./r v. Pron. Prendre une forme, un aspect, un caractère différent. La société se transforme.

⇒TRANSFORMER, verbe trans.
A. — 1. [Le compl. d'obj. désigne une pers., son aspect physique, sa manière d'être,...]
a) Donner une autre forme à. Je remarquai qu'elle avait transformé sa coiffure qui était maintenant semblable à celle d'Odile (MAUROIS, Climats, 1928, p. 107).
Empl. pronom. réfl. Se métamorphoser. Protée se transformait de mille manières (Ac. 1935).
b) P. anal. ou au fig.
) Donner un aspect différent à. Ses yeux (...) luisaient d'un éclat extraordinaire. Ils semblaient noirs, tant le point central en était agrandi par l'émotion, jusqu'à envahir la prunelle. Je remarquai ce détail parce qu'il transformait toute sa physionomie (BOURGET, Disciple, 1889, p. 191).
En partic. Améliorer l'état physique de. Il était très délicat, ce long séjour au grand air l'a bien transformé (Ac. 1935).
) Changer complètement le caractère, la nature, l'état psychologique de quelqu'un. L'éducation peut transformer un enfant. Ainsi entendue, la confession pouvait et devait transformer un être et faire surgir véritablement l'homme nouveau de la dépouille du vieil homme (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 230). Une petite femme un peu violente et un peu vicieuse, y a pas à dire, ça vous transforme un homme à pas le reconnaître (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 485).
Au part. passé. Il était tout à fait transformé, semblable au Justin de l'adolescence, vraiment beau de lyrisme (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 219).
Empl. pronom. Devenir autre, changer de telle manière que le comportement, la personnalité se trouvent visiblement modifiés. Indolent et léger pendant la paix, Jean-Casimir se transformait sur le champ de bataille. Là, il était vraiment roi; là seulement il trouvait des sujets dévoués et fidèles (MÉRIMÉE, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 177). L'homme est libre dans la mesure où il se conçoit autre qu'il n'est, où il se meut, change, se transforme pour devenir tel qu'il se pense (CHOISY, Psychanal., 1950, p. 116).
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose]
a) Rendre différent, faire devenir autre, modifier entièrement. Le mystérieux, exécrable et divin argent qui avait transformé sa vie et son âme en un clin d'œil (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 105). Je me demandais s'il espérait qu'une baguette magique transformerait selon son rêve ce pavillon de petit rentier (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 37).
DR. ,,Apporter à un produit donné des modifications de forme ou de composition, par traitement physique ou chimique, par opérations manuelles ou mécaniques, qu'il y ait ou non une ou plusieurs matières premières se retrouvant ou non dans le produit brut`` (BARR. 1967).
SPORTS (rugby, jeu à treize). Transformer un essai. Faire la transformation d'un essai. C. marque un essai que R. transforme en but (L'Auto-vélo, 29 oct. 1900 ds PETIOT 1982). Empl. abs. B. transforme par un excellent coup de pied (L'Auto, 14 mars 1904 ds PETIOT 1982).
Empl. pronom. Devenir différent. En même temps que l'habitat, le mode de vie s'est transformé. Cette transformation est due surtout à l'accélération de la rapidité des communications (CARREL, L'Homme, 1935, p. 14).
b) Donner un aspect différent à. Il avait poussé la courtoisie jusqu'à faire transformer la chambre à coucher, pendant une de nos absences, pour que le cadre ne me rappelât pas de tristes souvenirs (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 232).
INFORMAT. ,,Changer la présentation de l'information, d'une donnée, sans en modifier la valeur sémantique`` (LE GARFF 1975). Transformer des données décimales en données binaires (LE GARFF 1975).
MATH. Transformer une équation, une expression algébrique. La changer en une autre équivalente dont la forme soit différente. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — [Avec un compl. second. précisant l'aboutissement de la transformation] Transformer qqn, qqc. en
1. [Le compl. d'obj. désigne une pers.]
a) Faire passer quelqu'un de sa forme naturelle à une autre forme, métamorphoser en. Homère dit que Circé transforma les compagnons d'Ulysse en pourceaux (Ac.).
Empl. pronom. Se métamorphoser en. La chenille se transforme en papillon (Ac. 1935). Luizzi, grâce à la vision surnaturelle qui lui était accordée de temps en temps, Luizzi vit le diable se transformer en une mouche de petite dimension (SOULIÉ, Mém. diable, 1837, p. 83):
... quand je dis que le fakir transforme un œuf en mouchoir ou que le magicien se transforme en un oiseau sur le toit de son palais je ne veux pas dire seulement qu'un objet ou un être a disparu et a été remplacé instantanément par un autre. Il faut un rapport interne entre ce qui s'anéantit et ce qui naît...
MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 313.
b) Au fig.
) Donner, faire prendre à quelqu'un la manière d'être, l'aspect, la nature de. Quand on transforme les soldats en machines, si ces machines cèdent à la force, on n'a pas le droit de s'en plaindre (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 108). L'expérience que nous allions tenter à l'Empire comporterait un certain nombre d'éléments visuels qui avaient fait défaut au concert. Si nous parvenions à transformer l'auditeur en spectateur, l'avenir s'ouvrait (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 108).
) Empl. pronom. Devenir différent en prenant l'aspect, la manière d'être de. Ils ne croiront pas non plus qu'on ait imposé à des guerriers revenant de la victoire, couverts de lauriers (...), l'horrible tâche de se transformer en bourreaux (CONSTANT, Esprit conquête, 1813, p. 153). Jane se transforma lentement en une vieille femme un peu sourde, mais aimable, dont les yeux brillaient encore quand elle parlait du poète (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 353).
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose]
a) Faire passer quelque chose de sa forme naturelle à une autre forme, métamorphoser en. V. supra ex. de Merleau-Ponty.
Empl. pronom. Se métamorphoser en. Tu verras durant l'opération magique se transformer en dieu les vapeurs de l'encens (NERVAL, Sec. Faust, Examen analytique, 1840, p. 207).
b) P. anal.
) Donner, faire prendre à quelque chose la forme, l'aspect de. Casque plat, torse étroit, vastes pantalons que des pinces de cycliste transformaient en pantalon de zouave (MALRAUX, Conquér., 1928, p. 24). Le temps demeurait troublé, depuis le grand orage. D'interminables pluies transformaient la vallée en un marécage luxuriant tout semblable aux palus des époques préhistoriques (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 229).
Au part. passé. Il attacha solidement à son balcon une couverture transformée en corde à nœuds (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 67).
) Donner, faire prendre à quelque chose la nature de.
— [Le compl. d'obj. désigne une chose concr.] On pourra (...) transformer un quart des forêts en vergers (FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p. 19). Les ferments qu'elles [les membranes digestives] sécrètent collaborent avec ceux du pancréas pour transformer les aliments en substances absorbables par les cellules de l'intestin (CARREL, L'Homme, 1935, p. 79).
En partic. [Le compl. d'obj. désigne une chose dont l'affectation, la destination est changée] Au part. passé. Les enfants du carmel récitaient leurs pieuses litanies dans la cuisine transformée en chapelle (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 230). Cette hutte de sabotiers transformée en guinguette (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1938, p. 176).
— [Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] Nous avons (...) en nous naturellement un remède au malheur, dans cette puissance de la vie qui transforme en bien le mal, à mesure qu'il nous arrive. Mais cette faculté ne se borne pas à la mémoire (P. LEROUX, Humanité, 1840, p. 25). Comment ne pas croire que la presse américaine essaie de transformer en émeute une simple manifestation? (GREEN, Journal, 1934, p. 188).
) Empl. pronom. Devenir différent en prenant la nature de.
Empl. pronom. passif. Le principe actif du pancréas se transforme en diastase par l'altération (Cl. BERNARD, Notes, 1860, p. 42). Nous voyons sous nos yeux tantôt le mouvement se transformer en chaleur par le frottement, tantôt la chaleur se changer inversement en mouvement (H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 184).
Empl. pronom. réfl. Peu à peu l'exception se généralise, le fait se transforme en théorie (TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 123). Dans un moment où notre pauvreté allait peut-être se transformer en misère (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 41).
REM. 1. Transformant, -ante, part. prés. en empl. adj. Qui transforme. Sous l'énergie transformante de l'imagination populaire, la plus laide chenille peut devenir le plus beau papillon (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 5, 1892, p. 416). Une chimie complexe et transformante où notre perception se dissout instantanément en quelque chose d'immatériel (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 394). 2. Transformatif, -ive, adj. a) ,,Qui a la puissance de transformer`` (LITTRÉ). Influence transformative (GUÉRIN 1892). b) Qui a la capacité latente d'être transformé, qui se prête à la transformation. Passant en revue toutes les parties des maisons de Pessac, l'auteur découvre en chacune une sorte de prédisposition transformative (...)même les baiesfaciles à modifier puisque les façades sont dépourvues de points d'appui (Les Lettres fr., 3 déc. 1969, p. 23, col. 1).
Prononc. et Orth.:[], (il) transforme [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Trans. a) ) ca 1300 « donner (à une personne ou à une chose) une forme nouvelle » (JEAN DE MEUNG, Consolation de Boèce, IV P6 83 [250] ds Medieval Studies, t. 16, 1954, p. 29); ) ca 1300 transformer en « faire prendre la forme, l'aspect, la nature de » (ID., ibid., IV P2 51 [240], ibid.); b) 1755 math. transformer une équation en une autre (Encyclop. t. 5, p. 849b, s.v. équation); c) 1891 rugby transformer un essai (Les Sports athlétiques, n° 44, 31 janv., 4a ds BÄCKER 1975, p. 185); 2. pronom. a) déb. du XIVe s. « prendre une autre forme, un autre aspect, une autre manière d'être » (Métamorphoses Ovide, éd. C. de Boer, XI, 1225); b) ca 1363 se transfourmer en « devenir différent en prenant la forme, l'aspect, la nature de » (Miracles ND par personnages, XXI, 1231, éd. G. Paris et U. Robert, t. 3, p. 284). Empr. au lat. transformare « métamorphoser, transformer (au propre et au fig.) », comp. de trans (v. trans-) et de formare « former, conformer », v. former. Fréq. abs. littér.:2 250. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 867, b) 2 190; XXe s.: a) 3 187, b) 4 883.
DÉR. Transformable, adj. et subst. fém. a) Adj. Qui peut être transformé. ) [En parlant d'une pers.] Un enfant mou, apathique, inattentif, craintif, inactif, n'est pas transformable par les conditions du développement en un homme énergique, un chef autoritaire et audacieux. La vitalité, l'imagination, l'esprit d'aventure ne viennent pas entièrement du milieu (CARREL, L'Homme, 1935, p. 308). ) [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Canapé transformable. Certains fruits, raisin, pomme, donnent des jus directement transformables par la fermentation alcoolique (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 198). La monnaie (...) est bien plus qu'un instrument de satisfactions matérielles non spécifiées, de bien-être incessamment modifiable et transformable, mais une arme de contrainte à l'égard d'autrui (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 481). Transformable en. Les polythéistes actuels, dont les principaux dogmes sont transformables en notions positives (COMTE, Catéch. posit., 1852, p. 328). Des jus sucrés (...) qui, intervertis par la levure de bière en glucose et lévulose, sont transformables en alcool (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 198). b) Subst. fém., automob. ,,Carrosserie fermée dont le toit en tôle est remplacé par un toit souple repliable`` (Industries 1986). []. 1re attest. 1555 (FONTAINE, Ruisseaux, p. 79 ds HUG.); de transformer, suff. -able.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 53 (s.v. transformable). — PICOCHE (J.). Les Degrés de l'altérité et le signifié de puissance de qq. verbes exprimant l'idée de « faire devenir autre ». Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1980, t. 18, n° 1, p. 169. — QUEM. DDL t. 16, 28 (s.v. transformable).

transformer [tʀɑ̃sfɔʀme] v. tr.
ÉTYM. V. 1295; du lat. transformare « former (formare) au delà (trans) ».
1 Faire passer d'une forme à une autre, donner un autre aspect, d'autres caractères formels à… Changer, modifier, renouveler. || Transformer une maison, l'aménager autrement. || Transformer un vêtement, lui donner une autre façon. || Transformer une chose ancienne, démodée. Moderniser, rénover. || Transformer une matière première. Élaborer, traiter. || Transformer une œuvre littéraire. Adapter, arranger. || Luther a transformé le christianisme (→ Réforme, cit. 1). || Transformer qqch. en mieux ( Améliorer), en pire… || Transformer ce qui doit rester tel quel. Altérer, défigurer, déformer, dénaturer, trahir, transfigurer, travestir. || Prétendre modeler (cit. 7), transformer qqn.
(Sujet n. de chose). || Mécanisme (cit. 2) qui transforme un mouvement. || Le mirage (cit. 3) d'amour qui transforme toutes choses. || Progrès qui transforme une société (→ Obscurément, cit. 3). || Aucune éducation ne transforme un être (→ Éveiller, cit. 10).
1 (…) l'art n'épuise rien : il transforme tout ce qu'il touche, il ajoute aux choses plus encore qu'il ne leur enlève (…)
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, I, p. 33.
(1900, in Petiot). Sports. || Transformer un essai : au rugby, au jeu à treize, envoyer le ballon qu'on a posé au sol, entre les poteaux du but adverse pour marquer deux points supplémentaires.
2 Transformer en… : faire prendre la forme, l'aspect, la manière d'être, la nature de… || Transformer des gens en arbres (→ Métamorphose, cit. 1). Changer (I., 4.), métamorphoser. || Transformer le plomb en or. Convertir, transmuer ou transmuter. || Transformer des aliments en sa propre substance. Assimiler. || Transformer une église en cathédrale. Ériger. Par ext. Fam. (avec l'idée d'équivalence, de troc). || Il transforma ses dix centimes en boules de gomme (→ Gratification, cit. 4).
2 Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit, et l'obéissance en devoir.
Rousseau, Du contrat social, III.
(Sujet n. de chose). Être la cause d'une transformation ou y contribuer fortement. || Levure qui transforme le sucre en alcool (→ Multiplication, cit. 5). || Les cierges qui transformaient l'abside (cit. 2) en buisson ardent. || Transformer l'inconnu (cit. 37) en connu.
——————
se transformer v. pron.
ÉTYM. (Mil. XIVe).
1 Prendre une autre forme, un autre aspect, une autre manière d'être. || Animaux à métamorphoses qui se transforment au cours de leur vie. || Se transformer en perdant ses qualités. Dégénérer. || Fillette qui s'est transformée à la puberté. || Chacun se transforme de son côté (→ Éternel, cit. 30). Changer (intrans.). → Devenir différent. — Quartier ancien qui se transforme (→ Suranné, cit. 3). Moderniser (se). || Toute langue (cit. 38) vit en se transformant. Évoluer.
3 Il n'est pas dans la nature du droit d'être absolu et immuable; il se modifie et se transforme, comme toute œuvre humaine.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, IV, VIII.
4 Une forme ne peut pas se transformer d'elle-même. Il est contraire à son être qu'une forme se transforme. Si on rencontre une transformation, on peut être sûr qu'une imagination matérielle est en œuvre sous le jeu des formes.
G. Bachelard, l'Eau et les Rêves, VI, I.
2 Se transformer en… : devenir (différent ou autre) en prenant la forme, l'aspect, la nature de… || Se transformer en des hommes tout différents (→ Dissemblable, cit. 4). Protée (→ aussi Insociable, cit. 1). || Les espèces se sont transformées l'une en l'autre. Transformisme. || Blocs qui se transforment en cailloux (→ Gravier, cit. 1). || Un gland se transforme en chêne (→ Métamorphoser, cit. 2), une chenille en papillon. || Le sang artériel (cit. 1) se transforme en sang veineux. || Électricité (cit. 6) qui se transforme en énergie mécanique. || Mariage de raison qui se transforme en mariage (cit. 19) d'amour. Tourner (à).
5 Une observation assez constante, c'est que les institutions surnaturelles et divines se fortifient et s'éternisent, en se transformant, à la longue, en lois civiles et nationales; et que les institutions civiles et nationales se consacrent, et dégénèrent en préceptes surnaturels et divins.
Diderot, Suppl. au voyage de Bougainville, I, Pl., p. 996.
6 Comme il (Apollon) allait la saisir, cette pudique jeune fille se changea en arbuste, ses pieds devinrent des racines, ses bras des branches, ses mains et sa chevelure un feuillage; et voilà Daphné transformée en laurier.
Émile Henriot, Mythologie légère, p. 55.
——————
transformé, ée p. p. adj.
ÉTYM. (V. 1398, « métamorphosé »).
|| Matière première transformée.Essai transformé (au rugby).Lieu public transformé en hôpital (→ Endroit, cit. 6).
CONTR. Maintenir. — Rester (le même).
DÉR. Transformable, 1. transformateur, 2. transformateur, transformée, transformisme, transformiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.