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PAVOT
PAVOT

PAV

Plante cultivée pour ses graines alimentaires, oléagineuses, plusieurs millénaires avant notre ère dans l’Est méditerranéen, d’où elle est vraisemblablement originaire (le type primitif est le pavot à feuilles velues, Papaver setigerum L., à capsule munie d’orifices sous le disque stigmatique). L’Iliade en parle et il semble qu’elle entrait dans la composition du breuvage de L’Odyssée (IV, 221), «procurant l’oubli de tous les chagrins». Les médecins grecs et latins des \PAVOT Ve-\PAVOT Ier siècles et des premiers siècles de notre ère connaissaient les pouvoirs narcotiques du pavot (Papaver somniferum ), mais n’en tiraient parti qu’avec une grande circonspection, tout comme les Arabes du haut Moyen Âge. Des accidents mortels ont été rapportés par Pline (Ier s.). Le médecin-alchimiste Paracelse (1491-1541) introduisit l’usage de l’opium dans la matière médicale moderne. L’Anglais Sydenham (1624-1689) précisa son action et ses indications et formula le célèbre laudanum qui porte son nom, première drogue opiacée d’un dosage sûr. En 1804-1806, l’Allemand Sertuerner découvrit la morphine, premier alcaloïde connu. Les travaux publiés depuis lors sur les constituants du pavot et leur action physiologique rempliraient de nombreux volumes.

«Sans l’opium, la médecine serait manchote et bancale», disait Sydenham. Ce latex, obtenu par incision des capsules avant maturité, fait sans contredit du pavot l’un des apports les plus importants du règne végétal à la thérapeutique. Semblable, une fois coagulé, à une résine brunâtre de forte odeur vireuse, le suc du pavot, très toxique, renferme environ vingt-cinq alcaloïdes (appartenant à quatre groupes chimiques distincts), les plus importants étant la morphine, la papavérine, la narcotine et la thébaïne.

pavot [ pavo ] n. m.
• 1260; pavo 1175; lat. pop. °papavus, class. papaver
Plante herbacée (papavéracées) cultivée pour ses fleurs ornementales, ou ses capsules contenant des graines oléagineuses riches en lécithine et fournissant l'huile d'œillette. Graines de pavot utilisées en pâtisserie. Alcaloïde du pavot somnifère. opium. Pavot des champs. coquelicot.

pavot nom masculin (ancien français pavo, du latin populaire papavus, du latin classique papaver) Herbe (papavéracée) annuelle ou vivace, telle que le coquelicot et les espèces voisines, aux grandes fleurs solitaires possédant deux sépales caducs, quatre pétales, chiffonnés dans le bouton, de nombreuses étamines, et un fruit en forme de capsule. ● pavot (expressions) nom masculin (ancien français pavo, du latin populaire papavus, du latin classique papaver) Pavot cornu, nom usuel d'un glaucium. Pavot à œillette ou pavot-œillette, synonyme de œillette.

pavot
n. m. Plante herbacée (genre Papaver, Fam. papavéracées) dont une espèce a des propriétés somnifères. Le pavot blanc fournit l'opium.

⇒PAVOT, subst. masc.
A.BOT. Plante herbacée, annuelle ou vivace, de la famille des Papavéracées (dér. s.v. papaver), cultivée pour ses larges fleurs de couleurs variées, pour ses propriétés somnifères, et qui comporte de nombreuses espèces dont les plus répandues fournissent l'opium et l'huile d'oeillette. Pavot blanc, noir, rouge; pavot(-)oeillette; pavot officinal; pavot sauvage; pavot de(s) jardin(s); pavot des Alpes, d'Orient; capsule, feuille, fleur, graine de pavot; massif de pavots; cultiver des pavots. Monsieur de Mortsauf est maintenant endormi, me dit-elle. Quand il est ainsi, je lui donne une tasse d'eau dans laquelle on a fait infuser quelques têtes de pavots, et les crises sont assez éloignées pour que ce remède si simple ait toujours la même vertu (BALZAC, Lys, 1836, p.80). Dans la campagne réveillée ondulaient les flots d'herbe et les flammes des pavots triomphants (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1461). Lorsque, la nuit (...), il flânait au sortir de quelque débauche, il lui arrivait de rejeter le suc épaissi du pavot qu'il s'apprêtait à fumer (JAMMES, Robinsons, 1925, p.11).
P. méton.
Au sing. Capsule (feuille, fleur) de cette plante utilisée pour ses propriétés sédatives. Infusion, sirop de pavot. Quand les douleurs sont insupportables, beaucoup de praticiens recommandent les narcotiques (...): il ne faut les employer qu'après avoir détendu par plusieurs saignées et ne les donner encore que très-légers, tels que le sirop diacode, la décoction de pavot (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.166).
Au sing. ou au plur. Graine de cette plante utilisée comme condiment ou entrant dans certaines préparations sucrées ou salées. Épices: chez les Romains, on utilisait principalement le poivre, le gingembre, la cardamome, l'anis, le cumin, le pavot (Gdes heures cuis. fr., Éluard-Valette, 1964, p.235). Tarte au pavot (...) Mets toulois (...) Prenez 1 demi-litre de graines de pavots que vous aurez convenablement broyées en les mouillant de laid chaud (J.-M. CUNY, La Cuis. lorr., 1977, p.129). Comme leurs célèbres consoeurs salées et aromatisées, la quiche au lard en Lorraine, la tarte flambée et la tarte à l'oignon en Alsace, plus rarement la tarte aux pavots, les tartes aux fruits, très épaisses, étaient faites pour «nourrir» (Cl. THOUVENOT, Le Pain d'autrefois, 1977, p.156).
B.P. méton., poét., vieilli, au plur. Pavots (de Morphée, du sommeil, de la nuit). Sommeil. Au milieu de l'effervescence de tant d'idées nouvelles, comment solliciter et obtenir les bienfaisans pavots du sommeil? (CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, 1801, p.158). Morphée, seul éveillé, répand des pavots Sur les dieux endormis (CRÉMIEUX, Orphée, 1858, I, 2e tabl., 1, p.25). Pour la douzième fois, hier, sur ma demeure, Nuit lente! tu passais sans jeter de pavots (DESB.-VALM., Élégies, 1859, p.106).
P. anal. Pavots de la mort. Mort dont les pavots sont le symbole. Leurs têtes [d'un couple de gisants] semblent si appesanties par les pavots de la mort, qu'elles ont fait fléchir cet oreiller de pierre (CHATEAUBR., Génie, t.2, 1803, p.347). Coupez ces longues chevelures, Où la main d'une mère enlaçait des fleurs pures Sans voir qu'elle y mêlait les pavots de la mort! (HUGO, Odes et ball., 1828, p.58).
Prononc. et Orth.:[pavo]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. Mil. du XIIIes. [ms.] plante (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 2408 [var. du ms. BN fr. 794, v. aussi éd. W. Foerster, 2412]). Issu, par substitution du suff. -ot à la forme régulière -o b lat. -avu, de l'a. fr. pavo «id.» (déb. du XIIIes., CHRÉTIEN DE TROYES, loc. cit. [var. du ms. BN fr. 1376], v. aussi l'éd. I. Bekker, v. 2402 ds Zeitschrift für deutsches Alterthum, t.10, 1856, p.435, qui a pris ce ms. pour base) lui-même issu d'un lat. pop. papavus, altér. du lat. class. papaver «id.». Fréq. abs. littér.:162. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.389. — KELLER (H.-E.). Notes d'étymol. gallo-rom. et rom. Mél. Wartburg (W. von) 1968, t.2, p.249. — SAIN. Sources t.31 1972 [1930], p.225.

pavot [pavo] n. m.
ÉTYM. 1260; pavo, v. 1175; du lat. pop. papavus, lat. class. papaver; et suff. de substitution -ot.
Plante dicotylédone (Papavéracées), herbacée, indigène ou exotique, annuelle ou vivace, scientifiquement appelée papaver, cultivée pour ses fleurs ornementales, ses graines et ses capsules. || Petit pavot rouge. || Champ de pavots. Coquelicot, ponceau (→ Abandonner, cit. 18). || Le pavot somnifère (papaver somniferum) comprend le pavot blanc dont on retire le diacode et l'opium, et le pavot noir qui fournit l'huile d'œillette. || Le pavot, plante narcotique, est utilisé en infusion. Amer.
1 (…) à l'heure actuelle, le sirop de pavot blanc, le Diacode de l'ancien Codex, n'existe plus; on le fabrique avec de l'opium et du sirop de sucre, comme si c'était la même chose !
Huysmans, Là-bas, VII.
2 Il but de la vodka en grande quantité. Il prit ensuite le thé, avec un excellent gâteau au pavot.
R. Gary, Éducation européenne, p. 152.
tableau Noms de plantes médicinales.

Encyclopédie Universelle. 2012.