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étalage

étalage [ etalaʒ ] n. m.
XIVe; estalage 1247; « droit sur la marchandise étalée » 1225; de 1. étaler
1Admin. Exposition de marchandises qu'on veut vendre. Autorisation, droit d'étalage. Admin. Droit d'étalage. Payer l'étalage.
2Lieu où l'on expose des marchandises, pour en faciliter la vente; ensemble des marchandises exposées. devanture, 1. montre, vitrine; éventaire; déballage. Les étalages d'un grand magasin. S'attarder devant les étalages (cf. Lécher les vitrines). « De temps à autre, il s'arrêtait à l'étalage d'un bouquiniste » (Flaubert). Spécialiste qui compose un étalage. étalagiste . Loc. Vol à l'étalage. « le poème des étalages détruit tous les soirs, reconstruit tous les matins » (Balzac).
3(1680) Action d'exposer, de déployer aux regards avec ostentation. Faire un grand étalage d'esprit, d'érudition, de ses connaissances. démonstration, parade. Étalage de couleurs, de luxe. débauche, déploiement, profusion.
♢ FAIRE ÉTALAGE DE (qqch.) :exposer avec ostentation, exhiber (cf. Étaler sa marchandise). Faire étalage de sa fortune. afficher. « Il n'était pas nécessaire de faire grand étalage de puissance » (Sartre). Faire étalage de ses qualités. se vanter (cf. Se faire valoir). Dire, montrer sans retenue. « la rouerie du coupable qui croit que ce dont il fait étalage est par cela même jugé innocent » (Proust).
4(1755 au plur.) Métall. Tronc de cône formant la partie inférieure d'un haut fourneau entre le ventre et le creuset.
5 Techn. Première opération de la filature, consistant à disposer les fibres textiles parallèlement entre elles (en nappes). étaleuse.

étalage nom masculin (de étaler) Exposition de marchandises offertes à la vente ; lieu où l'on expose ces marchandises : Refaire son étalage. Ensemble des marchandises exposées : Les étalages d'un grand magasin. Ensemble des choses éparses dans un même lieu : Un étalage de papiers sur le bureau. Action de montrer avec ostentation ; exhibition complaisante et vaniteuse ; déballage : Étalage de beaux sentiments. En filature, transformation des poignées de lin peigné en un ruban continu. ● étalage (expressions) nom masculin (de étaler) Faire étalage de, faire valoir, montrer avec ostentation, sans retenue, ce qu'on a : Faire étalage de ses succès.étalage (synonymes) nom masculin (de étaler) Exposition de marchandises offertes à la vente ; lieu où l'on...
Synonymes :
- devanture
- montre (vieux)
- vitrine
Ensemble des marchandises exposées
Synonymes :
- éventaire
Action de montrer avec ostentation ; exhibition complaisante et vaniteuse ; déballage
Synonymes :
- déballage
- déploiement
- exhibition
- ostentation
- parade
étalage nom masculin (de étaler) Action d'étaler un bâtiment, en navigation.

étalage
n. m.
d1./d Exposition de marchandises à vendre.
d2./d Lieu où sont exposées ces marchandises; ensemble de marchandises exposées.
d3./d Faire étalage de: montrer avec ostentation. Faire étalage de son esprit, de sa vertu, de richesses.

⇒ÉTALAGE, subst. masc.
A.— Exposition, à l'extérieur ou dans les vitrines d'un magasin, de marchandises destinées à la vente; les marchandises elles-mêmes. L'art de l'étalage; les étalages d'une boutique, d'un grand magasin; l'étalage roulant des marchands des quatre saisons (cf. ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 630). Un étalage aux colorations vives et gaies, d'un effet ravissant (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 621). Je me suis insinué à travers la Place de la Préfecture, fort encombrée d'étalages et d'éventaires, abondante en soleil et en criailleries (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 40). Cf. aussi étalagiste ex. :
1. Des étalages s'illuminaient, fascinaient, éblouissaient d'une profusion de feux et de splendeurs, joailleries royales, fourrures, parfumeries, ganteries, modes et coutures, lingeries. Tout le luxe et le faste, toute une vie brillante, légère et facile, toute la gaieté chatoyante de l'énorme ville de plaisir.
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 442.
Vol à l'étalage. Vol commis par celui qui dérobe quelque chose à l'étalage d'un marchand. Cf. commissariat ex. 3.
P. méton. Droit d'étaler des marchandises; redevance due pour jouir de ce droit. Payer l'étalage (Ac. 1798-1878).
SYNT. Étalage d'un bouquiniste, d'un marchand; étalage de fruits et de légumes, de volailles et de gibier, de parfumerie; faire l'étalage; mettre (un objet) à l'étalage; retirer de l'étalage; regarder les étalages; s'arrêter à l'étalage, devant l'étalage.
Rem. Ac. introduit une nuance particulière; l'étalage pouvant être composé soit des marchandises de choix ce magasin n'a de beau que l'étalage (Ac. 1835-1932), soit des marchandises de rebut cela n'est bon qu'à servir d'étalage (Ac. 1798-1878).
B.— P. ext.
1. Fait de montrer un ensemble d'objets offerts à la vue en abondance dans un même lieu; cet ensemble même. Étalage de muscles. C'était un étalage, une profusion, un écrasement de richesses. L'hôtel disparaissait sous les sculptures (ZOLA, Curée, 1872, p. 331). Le premier salon était peuplé de femmes. Ce qu'on apercevait d'abord, c'était un étalage de seins nus, au-dessus d'un flot d'étoffes éclatantes (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Yvette, 1884, p. 489).
Rem. De l'expr. étalage de seins nus procède par brachylogie méton. l'emploi arg. et fam. de étalage « seins de femme ». Celles des femmes dont les rondeurs sont suffisantes viennent là montrer à nu leur étalage et faire le client (ID., ibid., t. 1, Femme de Paul, 1881, p. 1218).
P. plaisant. Grande toilette. Elle s'était bien parée pour le bal mais il n'y en a pas eu : elle a perdu son étalage (Ac. 1798-1878), elle en a été pour son étalage (Ac. 1835, 1878) :
2. À ce moment, il se fit un peu de bruit dans une loge située de l'autre côté de la salle, où deux femmes entraient seules, en grand étalage, et fort tard pour produire plus d'effet.
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 238.
Rem. Plusieurs énoncés montrent la transition avec le sens A. Être mise comme en étalage (cf. BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 660).
2. Spéc. Action d'étaler en vue d'une opération spéciale. Il nous embaucha dans ses travaux d'étalage et de piquage [d'insectes] (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 106).
P. méton.
MÉTALL. Partie la plus large du haut fourneau située entre le ventre et le creuset où s'étale le minerai (cf. GUILLET, Métall. gén., 1923, p. 253).
OSTRÉICULTURE. Parc, à découvert aux plus basses marées, où sont étalées les huîtres en cours de développement (cf. LITTRÉ).
C.— Au fig. Fait d'exposer quelque chose par vanité pour en faire parade; ces choses ainsi exposées. Un étalage de connaissances, d'érudition, de luxe. L'étalage des bons sentiments (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p. LXXX) :
3. Un peuple qui ne sait respecter son prince que lorsqu'il est entouré de faste, de dorures, (...) de tout ce qu'il y a de plus dispendieux, paie en conséquence. Il économise au contraire, quand il accorde son respect à la simplicité plutôt qu'à l'étalage...
SAY, Écon. pol., 1832, p. 477.
Loc. verbale. Faire étalage, grand étalage de qqc. Montrer quelque chose avec ostentation pour provoquer l'admiration, recueillir les compliments de son entourage. Faire étalage de ses bijoux, de ses connaissances, de ses opinions politiques, de sa science. Pencroff revint donc à Granite-House, enchanté de sa capture, et, comme toujours, le marin fit grand étalage de sa chasse (VERNE, Ile myst., 1874, p. 207) :
4. La conversation continue, on parle des projets de mariage, d'une tenue de maison; la jeune fille fait grande parade d'économie, le jeune homme grand étalage de magnificence.
FLAUB., Smarh, 1839, p. 71.
Rem. Qq. dict. mentionnent étalager, verbe trans. Disposer dans un étalage, une vitrine. Étalager des marchandises (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.). Des soieries étalagées avec goût (Lar. 19e). Attesté également ds GUÉRIN 1892, QUILLET 1965, ROB. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. [1182-83 en lat. médiév. stallagium « droit perçu sur les marchandises étalées » (doc. ds FAGNIEZ t. 1, p. 92)]; 1225 estalaige (Péages de Sens, 36 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 142); 2. 1247 estalage « action d'étaler des marchandises; marchandises étalées » (doc. ds RUNK., p. 57). Dér. de étaler1; suff. -age. Fréq. abs. littér. :673. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 408, b) 1 667; XXe s. : a) 1 293, b) 842.

étalage [etalaʒ] n. m.
ÉTYM. XIVe; estalaige, 1225; estalage, 1247; « droit sur la marchandise étalée », 1225; de 1. étaler.
1 a Exposition de marchandises qu'on veut vendre. || L'étalage des marchandises sur la voie publique (par un marchand). || Autorisation d'étalage; droit d'étalage.Réglementation de l'étalage des marchands colporteurs.Admin. Droit d'exposer des marchandises. || Payer l'étalage.
b Par métonymie (plus cour.). Lieu où l'on expose des marchandises, à l'effet d'en faciliter la vente; ensemble des marchandises exposées. Devanture, éventaire, montre, vitrine (→ Bazar, cit. 2). || Étalage intérieur, étalage clos. || Étalage extérieur. || Les étalages d'un grand magasin. || Regarder les étalages. || S'attarder devant les étalages : lécher les vitrines. || Étalage bien fourni, alléchant. || Mannequins, accessoires, décoration d'un étalage. || Spécialiste qui compose un étalage. Étalagiste. || Ces marchandises, ces modèles ne sont pas à l'étalage. || Voler, chaparder des fruits aux étalages (→ Chapardeur, cit.). — ☑ Loc. Vol à l'étalage.
1 Je perds bien à gagner, de ce que ma boutique,
Pour être trop étroite, empêche ma pratique (…)
Je veux changer de place avant qu'il soit un mois;
J'aime mieux en payer le double et davantage,
Et voir ma marchandise en un bel étalage.
Corneille, la Galerie du Palais, I, 4.
2 (…) le poème des étalages détruit tous les soirs, reconstruit tous les matins (…)
Balzac, Gaudissart II, Pl., t. VI, p. 853.
3 De temps à autre, il s'arrêtait à l'étalage d'un bouquiniste (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, I, V.
3.1 (…) il dut gagner sa vie ainsi que la gagnent de nos jours les mauvais sujets, depuis le vol à l'étalage, à la roulotte, au flan (…)
Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 73.
2 (1680). Action d'exposer, de déployer aux regards avec ostentation. || Grand étalage d'esprit, d'érudition. Démonstration (cit. 11), dépense. || Un étalage indiscret, impudique de grands sentiments. || Étalage de couleurs, de luxe. Apparat, débauche, déploiement, faste, luxe, profusion. || Faire un étalage de grands airs, de prétention. Esbroufe. — ☑ Loc. Faire (grand) étalage de : exposer avec ostentation, exhiber. 1. Afficher, 2. || Faire étalage de sa richesse. Exhibition, parade. || Faire étalage de sa force pour impressionner l'adversaire. || Faire étalage de ses qualités. Valoir (se faire valoir), vanter (se). || Coquette qui fait étalage de ses charmes. || Faire étalage de ses sentiments, les dire, les montrer sans retenue.
4 (…) un étalage de chairs et d'étoffes dont le carnaval florentin n'égalait pas les provocations luxurieuses et la triomphante sensualité.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 45 (→ aussi Débrider, cit. 5).
5 Il entre une sotte vanité dans cet étalage de soi.
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., La Bruyère, VI.
6 (…) la rouerie du coupable qui croit que ce dont on fait étalage est par cela même jugé innocent.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XII, p. 71.
7 (…) il y a, pour l'esprit, deux sortes de richesse : par étalage d'idées multiples dont aucune n'est poussée à fond, ou par approfondissement d'une seule, Montaigne ou Spinoza. Le bazar ou la cellule. Les hommes avides de sensations, voire de sensations intellectuelles, choisissent le bazar.
Julien Benda, la France byzantine, p. 36.
8 Il n'était pas nécessaire de faire grand étalage de puissance : ne pas s'abandonner, simplement, se tenir droit.
Sartre, le Sursis, p. 46.
REM. La langue classique employait le mot figurément dans des contextes plus concrets. « Un étalage de corps sanglants et de carnage » (→ Cruauté, cit. 1, La Fontaine).
3 Techn. Première opération de la filature consistant à disposer les fibres du lin parallèlement entre elles (en nappes). Étaleuse.
4 (1755, au plur.). Par métonymie. Métall. Tronc de cône formant la partie inférieure d'un haut fourneau entre le ventre et le creuset.
5 Ostréiculture. Parc où sont étalées les huîtres en développement.
DÉR. Étalager, étalagiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.