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tabasser

tabasser [ tabase ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1918, très antérieur région.; d'un rad. tabb-, idée de « frapper »
Fam. Battre, rouer de coups, passer à tabac. Elle s'est fait tabasser. Pronom. (récipr.) Ils se sont tabassés.

tabasser verbe transitif (de passer à tabac) Familier. Rouer quelqu'un de coups, le passer à tabac.

tabasser
v. tr. Fam. Frapper (qqn) à coups violents et répétés.

⇒TABASSER, verbe trans.
Pop., fam. Tabasser qqn. Battre, rouer de coups. Synon. passer à tabac (v. tabac2). Un jour, ils se sont fait poisser... On l'a pas revu pendant deux mois... Il était tout méconnaissable quand il est revenu... Les bourres l'avaient si bien tabassé, qu'il sortait juste de l'hôpital (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 359). Il y a du grabuge (...) Ce sont des types qui se battent ou, plutôt, qui sont en train d'en tabasser un (GIONO, Gds chemins, 1951, p. 67).
Empl. pronom. réciproque
Se tabasser (avec qqn). Moi, mon vieux, si je te disais que j'en ai le cafard, parfois, de ne plus pouvoir me tabasser! Y a pas, un coup de main bien monté, ça valait! (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 70). Tu ne vas tout de même pas me faire la tête parce que je t'ai empêché de te tabasser avec Vincent? dit Henri gentiment (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 271).
♦ [Avec suj. plur.] Se tabasser. Gonzalès et Merlinet. Ils ne peuvent pas se voir (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 320). Les enfants sont plus voisins des assassins quand ils se tabassent, que les adultes (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 474).
REM. Tabassée, subst. fém. a) Pop., fam. Bagarre, rixe; correction, raclée. À Ban-Ma, j'ai interrogé quelques soldats. Je n'ai rien appris. On leur avait parlé de ma tabassée, c'était visible (J. HOUGRON, La Gueule pleine de dents, 1970, p. 347 ds CELLARD-REY 1980). b) Arg. des marins. Coup de tabac. Conor O'Brien a parcouru les trois océans par le Sud, Cap Horn inclus, sans rencontrer dit-il, du vrai mauvais temps, mais qu'en revanche, il a récolté la plus grosse tabassée de sa carrière dans les parages du 32e parallèle (B. MOITESSIER, Cap Horn à la voile, 1971, p. 249 ds ROB. 1985).
Prononc.:[tabase], (il) tabasse [-bas]. Étymol. et Hist. 1918 se tabasser « se battre, se passer à tabac » (d'apr. ESN. Poilu, p. 178). Mot d'arg. originaire des parlers du Sud de la Loire, dér., à l'aide du suff. -asser, du rad. onomat. tabb-, var. de tapp- (taper). Voir FEW t. 13, 1, pp. 7b-8a et 9a.
DÉR. Tabassage, subst. masc., pop., fam. a) Action de tabasser quelqu'un. Synon. correction, raclée. Un survenant de la race rigolarde et tonique détourne l'attention, le préserve [un informateur] du tabassage (ARNOUX, Roi, 1956, p. 124). b) Action de se tabasser. Synon. bagarre, combat, rixe. Cordoue? On ne sait pas: on se bat dans les faubourgs quand ils ont les gares. Tabassage sérieux à Triana. Aussi à Penarroya (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 438). []. 1re attest. 1937 id.; de tabasser, suff. -age.
BBG. — QUEM. DDL t. 27.

tabasser [tabase] v. tr.
ÉTYM. 1918, très antérieur dans les dialectes; d'un rad. tabb-, idée de « frapper », dont les dérivés sont attestés en moyen français (tabut « bruit, tumulte », v. 1400) et depuis le XIIIe, dans de nombreux dialectes surtout franco-provençaux et occitans. Cf. notamment tabuster « battre, frapper », 1410; tabastar (Limousin) « taper, secouer » (d'où tabastel « crécelle », 1355); cette série s'est probablt croisée avec 1. tabac (sémantisme du « coup sur le nez », pour la prise) pour donner 2. tabac.
Fam. Battre, rouer de coups, passer à tabac. || Tabasse-le (→ Finish, cit. 1). || Elle s'est fait tabasser.
1 Je me demandai même pendant un petit instant si on n'allait pas se provoquer, se tabasser, mais on n'avait pas la place d'abord pour se battre, à quatre comme on était dans le taxi.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 442.
2 Il boira du punch au lieu d'acheter de l'essence et tabassera sa famille.
Claude Courchay, La vie finira bien par commencer, p. 140.
Pron. || Se tabasser avec qqn.(Récipr.). || Ils se sont tabassés comme des furieux.
3 Lambert se laissa entraîner, mais en traversant la cour il dit d'un air sombre :
« Tu n'aurais pas dû m'empêcher, je lui aurais donné une sale leçon. Je sais cogner, tu sais…
— Tu ne vas tout de même pas me faire la tête parce que je t'ai empêché de te tabasser avec Vincent ? dit Henri gentiment. »
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 271.
DÉR. Tabassage, tabassée. — (Du rad. tab-) V. 2. Tabac.

Encyclopédie Universelle. 2012.