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vomir

vomir [ vɔmir ] v. tr. <conjug. : 2>
• fin XIIe; lat. pop. °vomire, class. vomere
1Rejeter par la bouche de manière spasmodique. régurgiter, rendre (cf. fam. Aller au renard). « Malade, il vomit dans l'évier tripes, bile, boyaux, mais conserva hélas le cœur » (Fallet). Vomir du sang. Absoltfam. dégobiller, dégueuler, gerber. Loc. Avoir envie de vomir : avoir la nausée (cf. Avoir mal au cœur, avoir l'estomac barbouillé). Cela donne envie de vomir, c'est à vomir; fig. cela soulève le cœur, c'est ignoble, répugnant.
Fig. Rejeter avec violence et répugnance. exécrer. « Je vomis mes contemporains » (Goncourt). « Partisan, il vomissait les tièdes » (F. Jourdain).
2(1508) Littér. Laisser sortir, projeter au dehors. Vapeurs, laves vomies par un volcan.
Proférer avec violence (des injures, des blasphèmes). « Tout ce que sa mémoire [...] contenait de grossièretés, il le vomissait sur les deux bossus » (Bosco).
⊗ CONTR. Absorber, 1. manger.

vomir verbe intransitif (latin populaire vomire, du latin classique vomere) Rejeter par la bouche le contenu de l'estomac : Il a vomi sur le tapis.vomir (expressions) verbe intransitif (latin populaire vomire, du latin classique vomere) Être à vomir, donner envie de vomir, se dit ce qui provoque le dégoût, la répulsion, de ce qui est très mauvais ou très laid. ● vomir verbe transitif Rejeter par la bouche des aliments non digérés ou un liquide, une sécrétion organique : Vomir son déjeuner. Littéraire. Projeter quelque chose au loin, avec violence ou en masse : Volcan qui vomit de la lave. Littéraire. Proférer des paroles avec violence : Vomir des injures. Familier. Détester quelque chose, quelqu'un, le rejeter avec dégoût : Je vomis ce genre de littérature.vomir verbe transitif indirect Proférer contre quelque chose ou quelqu'un les pires critiques : Certains vomissent sur les artistes modernes.vomir (synonymes) verbe transitif Rejeter par la bouche des aliments non digérés ou un...
Synonymes :
- dégobiller (populaire)
- dégueuler (populaire)
- régurgiter
- rendre
- restituer
Littéraire. Projeter quelque chose au loin, avec violence ou en masse
Synonymes :
- cracher
Familier. Détester quelque chose, quelqu'un, le rejeter avec dégoÛt
Synonymes :
- abhorrer
- abominer
- détester
- exécrer
- honnir

vomir
v. tr.
d1./d Rejeter brutalement par la bouche (le contenu de l'estomac). Vomir son repas. Syn. (Belgique) remettre.
|| Fig. (Sujet n. de chose.) Projeter violemment à l'extérieur. Volcan qui vomit des flammes.
d2./d Fig. Proférer (des paroles violentes, hostiles). Vomir des injures.
d3./d Fig. éprouver du dégoût pour (qqn).

⇒VOMIR, verbe trans.
A. — [Le suj. désigne un animé]
1. a) ) Rejeter par la bouche, spasmodiquement, des matières contenues dans l'estomac. Synon. débagouler (vulg.), dégobiller (pop.), dégueuler (vulg.), renarder (pop., vieilli), rendre. Vomir son repas. J'ai dégueulé tout ce que j'ai pu (...). J'ai tout vomi la tambouille d'au moins huit jours auparavant (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 392).
Se faire vomir. [Mathilde] combattait l'effet de l'opium avec de la cocaïne (qui en est en quelque sorte l'antidote) puis fumait de nouveau jusqu'à retrouver l'état souhaité,comme ces goinfres qui se font vomir pour pouvoir encore manger (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 37).
) Empl. abs. Vomir par-dessus bord; avoir envie de vomir, arrêter de vomir. Le cheval qui en est atteint [d'une déchirure de l'estomac] vomit, manifestation qui lui est interdite sans lésion grave de l'œsophage ou de l'estomac (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 52). V. nauséeux ex. 1.
Vomir de + subst. Garcia possédé par toute cette réverbération, près de vomir d'éblouissement et de chaleur, découvrit le cimetière (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 540).
Loc. verb. Donner envie de vomir, être à (faire) vomir. Donner la nausée, physiquement ou moralement. Mes compatriotes me donnent envie de vomir (FLAUB., Corresp., 1870, p. 142). Une marmite où bout la soupe des chiens exhale une vapeur fétide qui vous prend à la gorge et vous fait tousser... C'est à vomir! (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 34).
b) Rejeter par la bouche des matières organiques. C'est lui qui vient de cracher ou de vomir tout ce sang. Il en rejette encore, avec des efforts effroyables (DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p. 35). Rieux trouva son malade (...) vomissant avec de grands arrachements une bile rosâtre dans un bidon d'ordures (CAMUS, Peste, 1947, p. 1231). V. glaire ex. 1.
2. Au fig.
a) Rejeter avec dégoût et violence. Synon. abhorrer, exécrer, honnir. Si la France reste la France, elle vomira les menteurs (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 389). Il n'y a nullement lieu de chercher à « excuser » Claudel. Je l'aime et le veux ainsi, faisant la leçon aux catholiques transigeants, tièdes, et qui cherchent à pactiser. Nous pouvons l'admettre, l'admirer; il se doit de nous vomir. Quant à moi, je préfère être vomi, que vomir (GIDE, Journal, 1931, p. 1096).
— [P. réf. à l'Apocalypse 3/16] Il n'y a que deux sortes de guéris à Lourdes: les croyants que la foi transporte ou les impies déclarés. Les tièdes sont invariablement vomis (BLOY, Journal, 1905, p. 280).
Empl. pronom. réciproque. De cette tolérance, de cette politesse, de cette charité, enfin, qui seules permettent aux hommes de vivre (...) sans se vomir les uns les autres (TOULET, Mariage Don Quichotte, 1902, p. 153).
b) Proférer avec violence des paroles ignobles, menaçantes. Pancol (...) se mit à se promener de long en large vomissant des imprécations et des blasphèmes (FABRE, Courbezon, 1862, p. 404). Ce journal de gredins, qui m'insultent journellement, qui vomissent contre moi des injures immondes! (ROLLAND, J.-Chr., Rév., 1907, p. 495).
Loc. verb. Vomir son venin contre qqn. ,,Dire tout le mal possible d'une personne`` (Ac.).
B. — [Le suj. désigne un inanimé] Parfois péj.
1. Lancer, projeter au-dehors. Synon. cracher. Vomir de la fumée, de la musique, de la vapeur. Les mitrailleuses, mises en batterie à l'autre bout [de la rue], vomirent une grêle de balles (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 214). Dans le bras canalisé, une drague halète, vomissant une purée noire sur les berges d'en face (H. BAZIN, Qui j'ose aimer, 1956, p. 245).
2. [Le suj. désigne un lieu occupé par un certain nombre de pers.] Donner une issue à, laisser sortir. Synon. déverser. C'était l'heure où les ateliers de nouveau se remplissent et le métro absorbait et vomissait des fourmis à tête d'homme (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 274). La mer achevait de vomir les derniers baigneurs (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p. 15).
REM. 1. Vomissage, subst. masc. Synon. rare de vomissement, vomissure. Au fig. Ce qui se passe dans la capitale n'est pas fait pour m'égayer. J'ai un tel dégoût de ce qu'on y applaudit et de toutes les turpitudes qu'on y imprime, que le cœur m'en soulève rien que d'y songer. Est-ce beau le tapage que l'on fait autour des deux ineptes vomissages des sieurs Lacordaire et Guizot! (FLAUB., Corresp., 1861, p. 419). 2. Vomisseur, -euse, adj. et subst. (Celui ou celle) qui vomit. a) [Corresp. à supra A] On peut également en déceler [de l'acétone dans les urines] dans d'autres circonstances, chez certains enfants vomisseurs par exemple, ou chez certains dénutris (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 636). Au fig. Il informe son public (qui sera, un jour, le public de François Coppée,) que je suis un « crapaud visqueux et répugnant » (...), « un pleutre », un « polisson », un « poltron », un « vomisseur d'injures » (BLOY, Journal, 1897, p. 252). b) [Corresp. à supra B] La cité d'Hénoch (...), la ville vomisseuse de fumée (CLAUDEL, Ville, 1901, III, p. 486). 3. Vomitique, subst. masc. Synon. rare de vomisseur (supra a). On dégueulait sans manières, au petit bonheur... Y avait qu'un seul cabinet au coin de la cursive... Il était déjà rempli par quatre vomitiques affalés, coincés à bras le corps (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 146).
Prononc. et Orth.:[], [-] (il) vomit [-mi]. LITTRÉ, Lar. Lang. fr., MARTINET-WALTER 1973 [-]; BARBEAU-RHODE 1930 [vo-], [-]; WARN. 1987 [-], [vo-]; ROB. 1985 [vo-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1174-76 « rejeter par la bouche les matières contenues dans l'estomac » (GUERNES DE PONT-SAINTE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 3668); 1623 [éd.] vomir tripes et boyaux « vomir en abondance, longuement et avec beaucoup d'efforts » (SOREL, Francion, p. 382); b) 1690 faire vomir qqn « exciter le dégoût (de quelqu'un, physique ou moral) » (FUR.); 1761 être à faire vomir « être dégoûtant » (GAUDET, Bibliothèque des Petits-Maîtres, p. 181); c) 1316-28 vomir le feu (en parlant d'un cheval) (Ovide Moralisé, éd. C. de Boer, II, 233); 1573 « rejeter par la bouche (du sang) » (GARNIER, Hippolyte, 2348 ds Tragédies, éd. W. Foerster, II, p. 79); 2. 1240-80 « proférer des choses odieuses, injurieuses » (BAUDOUIN DE CONDÉ, Dits et Contes, éd. A. Scheler, t. 1, p. 66); 1727 [éd.] vomir feux et flâmes « proférer des paroles violentes » (LESAGE, Diable boiteux, t. 2, p. 254); 3. a) 1508 (en parlant de choses) « laisser sortir, lancer, projeter au-dehors » (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10511, VII, II, 26 ds GDF., s.v. vomisseure); b) 1674 fig. « rejeter hors de son sein (en parlant d'une région) » (RACINE, Iphigénie, V, 4); c) 1810 « évacuer (en parlant d'un lieu occupé par des personnes) » (CHATEAUBR., Martyrs, t. 3, p. 226); 4. 1553 vomir les tièdes « rejeter ceux qui n'ont pas assez de zèle pour le service de Dieu » (Bible, Impr. Gérard, Apoc. 3, 16). Du lat. pop. , lat. class. vomere « vomir, rejeter en vomissant, cracher », « rejeter » (au propre et au fig.); le traitement du -o- indique que le mot est resté sous l'infl. du lat. écrit, car le terme était surtout employé par les médecins, qui utilisaient souvent le latin. Fréq. abs. littér.:661. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 701, b) 983; XXe s.: a) 1 165, b) 982. Bbg. QUEM. DDL t. 27.

vomir [vomiʀ] v. tr.
ÉTYM. Fin XIIe; du lat. pop vomire, lat. class. vomere.
1 a Rejeter spasmodiquement par la bouche (des matières contenues dans l'estomac). Dégorger, regorger (vx), régurgiter, rendre (III., 1.). || Vomir de la bile; des glaires (cit. 3), de la nourriture; vomir tout ce qu'on a mangé, son dîner. → Goût, cit. 3. || Vomir un poison. Chasser, expulser. — ☑ Loc. fam. (Mil. XVIIe). Vomir tripes et boyaux, tout le contenu de l'estomac.
b Absolt. || Avoir envie (cit. 35) de vomir. fam. Dégobiller, dégueuler, gerber (II., 2.), renarder. || Le mal de mer fait vomir. || Vomir par-dessus bord (cf. Donner à manger aux poissons). || Médicament pour faire vomir. Émétique, 1. vomique (2.), vomitif.Méd. || Vomir en fusée. — ☑ Loc. Donner envie de vomir, être à faire vomir, à vomir : soulever, faire lever le cœur, physiquement ou moralement. || Ces couleurs sont à (faire) vomir.
1 Pendant que nous mangeons, une marmite où bout la soupe des chiens exhale une vapeur fétide qui vous prend à la gorge et vous fait tousser (…) c'est à vomir !
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, I.
c Par ext. Rejeter (qqch.) par la bouche. Cracher, éructer. || Vomir du sang, un caillot, du pus.
d Par métaphore. Rejeter hors de soi, avec peine et dégoût. || Vomir un caillot d'angoisse (cit. 3), vomir son épouvante (→ Atrocité, cit. 4). || Vomir l'objet de son engouement (→ Renier, cit. 2).|| « Je voudrais vomir mon cœur » (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, p. 211).
1.1 (…) ce serait commode si on pouvait tout vomir ainsi, et soi-même avec, se débarrasser de soi, s'expulser, comme une nourriture mal digérée (…)
Claude Simon, le Vent, p. 204.
2 (1553, vomir les tièdes, en lang. biblique; répandu fin XIXe). Compl. n. de personne. Fig. Rejeter avec violence et répugnance. Exécrer, honnir. || « Je vomis mes contemporains » (Goncourt, Journal, 17 mars 1867). || « (…) je préfère être vomi que vomir » (Gide, Journal, 6 déc. 1931).
2 Michelet et Hugo sont vomis par Claudel.
Gide, Attendu que…, p. 34.
3 (Mon père) plaidait ses causes avec une flamme qui dégelait les indifférents les plus obstinés. Partisan, il vomissait les tièdes.
Francis Jourdain, De mon temps, p. 66.
4 Ils ne furent pas seulement haïs, mais vomis.
Jean Genet, Pompes funèbres, p. 51.
3 (1508). Sujet n. de chose. Vieilli ou littér. (sauf dans des métaphores du sens propre). Laisser sortir, lancer, projeter au dehors. || Le canon vomit le fer et le feu. || Vapeurs, laves vomies par un volcan ( Ignivome). → aussi Cyclope, cit. 1. || « L'onde vomit un monstre » (cit. 5). || Gouttières (cit. 3) qui vomissent de l'eau. || L'égout vomit sa fange (→ Chemise, cit. 6). || Machine qui vomit de la vapeur. Souffler.
5 Émilio ne put s'empêcher de penser aux jours où le palais Memmi vomissait la lumière par toutes ses croisées et retentissait de musiques portées au loin sur l'onde adriatique (…)
Balzac, Massimilla Doni, Pl., t. IX, p. 320.
(En parlant d'un lieu). Laisser sortir (qqn). || Le métro vomit des flots de gens pressés ( Vomitoire).
4 (1280). Proférer avec violence (des paroles odieuses, ignobles…). || Vomir des blasphèmes, des injures. Lancer. — ☑ Loc. métaphorique (1690, Furetière). Vomir son venin : calomnier avec fureur.Vomir sur, contre qqn, dire de lui tout le mal qu'on peut (→ Insulte, cit. 7).
Loc. (1707, Lesage). Vomir (jeter) feu et flamme contre qqn, s'emporter contre lui.
6 (…) une femme, les deux poings sur les côtés, leur vomissait un torrent d'injures (…)
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 575.
——————
vomi, ie p. p. adj.
|| Matières vomies. Vomi, vomissure.
CONTR. Absorber, boire, manger.
DÉR. Vomissement, vomissure.
COMP. Revomir.

Encyclopédie Universelle. 2012.