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baba

1. baba [ baba ] adj.
• 1790; p.-ê. onomat., de ébahi ou du rad. de babines
Fam. Frappé d'étonnement. ébahi, étonné, stupéfait, surpris. Elles en sont restées babas. baba 2. baba [ baba ] n. m.
• 1767; mot polonais
Gâteau à pâte légère imbibée d'un sirop alcoolisé. Des babas au rhum. baba 3. baba [ baba ] n. m.
• 1905 « sexe de la femme »; p.-ê. du rad. de babines par le sémantisme assimilant le postérieur à un visage joufflu
Arg. (plaisant) Postérieur. fam. cul. Loc. fam. L'avoir dans le baba : être refait. baba 4. baba [ baba ] n.
• v. 1975; mot hindi baba « papa », par l'angl.
Fam. Jeune personne marginale, non violente, inactive, plus ou moins nomade, écologiste, souvent mystique, vivant parfois en communauté. hippie. Souvent dans l'expression (anglic.) baba cool [ babakul ]. ⇒ cool. Des babas cool.

baba adjectif (peut-être de ébahi) Familier. En être, en rester baba, stupéfait. ● baba (expressions) adjectif (peut-être de ébahi) Familier. En être, en rester baba, stupéfait. ● baba (homonymes) adjectif (peut-être de ébahi) baba nom masculinbaba (synonymes) adjectif (peut-être de ébahi) Familier. En être, en rester baba
Synonymes :
- abasourdi
- ahuri
- ébahi
- épaté (familier)
- estomaqué (familier)
- interloqué
- médusé
- sidéré (familier)
- soufflé (familier)
- stupéfait
Contraires :
- impassible
- imperturbable
baba nom masculin (mot polonais) Gâteau en pâte à savarin additionnée de raisins secs, arrosé de rhum. Populaire. Postérieur. ● baba nom masculin À la Réunion, bébé. ● baba (expressions) nom masculin (mot polonais) Populaire. L'avoir dans le baba, être déçu dans son attente, dupé, trompé. ● baba (homonymes) nom masculin (mot polonais) baba adjectifbaba (homonymes) nom masculin baba adjectif

baba
adj. inv. Fam. Stupéfait. J'en suis resté baba.
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baba
n. m. (Réunion)
d1./d Bébé, petit enfant.
d2./d Baba de chiffon: Syn. de poupée (sens I, 1).
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baba
n. m. Gâteau qu'on imbibe de sirop et de rhum.

I.
⇒BABA1, adj.
Fam., pop. Surtout dans les expr. (en) être baba, (en) demeurer baba, (en) rester (comme) baba. Qui reste bouche bée, frappé de stupeur, d'admiration, etc. :
1. Au vacarme qu'ils déchaînèrent, le personnage s'était retourné, et, de loin, immobile, il les regardait venir. Mais eux, l'ayant rejoint, demeurèrent baba, stupéfaits de reconnaître en lui l'éteigneur de réverbères communal arrêté sur place au milieu des allées et venues multiples de sa profession. Sa lance sur l'épaule, étonné de leur étonnement, ce fonctionnaire les dévisageait en silence, fixait sur l'étrangeté de leur tenue un œil oblique...
COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, p. 159.
2. ... elle dit à grand'mère, qui est baba de surprise : — je vous interloque! ... Oh! ... ne me dites pas que non! ... J'ai déjà commencé une tournée de visites, et je vois bien que, partout, je produis le même effet... ça s'explique... je succède à une belle madame, qui s'habillait à faire baver les anges d'admiration, et je suis toujours fichue comme l'as de pique... il faut le temps de s'habituer à moi! ...
GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1927, p. 207.
PARAD. (Quasi-) synon. abasourdi, ahuri, consterné, ébahi, ébaubi, éberlué, épaté, estomaqué, interloqué, médusé, pétrifié, sidéré, surpris.
Rem. 1. Baba est donné comme adj. inv. ds QUILLET 1965, Pt ROB., COLIN 1971; pourtant, il se rencontre avec la marque du plur. : ,,... hagards, hébétés... Babas, quoi!`` (G. COURTELINE, La Conversion d'Alceste, 1905, p. 181). 2. Selon TIMM. 1892, p. 98, cet adj. peut se substantiver et prend alors le sens de « celui qui s'épate de tout ».
ÉTYMOL. ET HIST. — 1790 pop. rester comme baba « être stupéfait » (Jumel ds Père Duchesne cité ds BRUNOT t. 10, p. 218 : Voilà mon homme qui « reste comme baba »); 1808 être comme baba (D'HAUTEL-SCHOELL, Dict. du bas-langage, s.v. bouche).
Onomatopée marquant la stupéfaction; à rapprocher du rad. onomatopéique ba-, bab- exprimant le mouvement des lèvres (babiller, babine).
BBG. — DUCH. 1967, § 22, 9. — ÉD. 1967. — FRANCE 1907. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 148. — SANDRY-CARR. 1963. — TIMM. 1892.
II.
⇒BABA2, subst. masc.
GASTR. Gâteau rond à base de farine, beurre, lait, œufs, levure, sucre, raisins, etc., imbibé après cuisson de rhum ou de kirsch. Baba au rhum :
PAUL. — Qu'est-ce que c'est qu'un baba?
LE GÉNÉRAL. — C'est un gâteau excellent, avec des petits raisins noirs excellents et une croûte excellente.
Ctesse DE SÉGUR, L'Auberge de l'ange gardien, 1863, p. 152
ÉTYMOL. ET HIST. — 1767 « sorte de gâteau » (DIDEROT, Lettre à Sophie Volland, 24 sept. ds Correspondance, éd. Roth, 1962, t. 7, p. 141 : On nous apporte tous les jours de Champigny [...] des babas).
Empr. au polon. baba « sorte de pâtisserie » mot qui, ainsi que le gâteau qu'il désigne, aurait été introduit en France par la cour de Stanislas Leczinski, duc de Lorraine, anc. roi de Pologne; le sens « gâteau » est en polon. issu de celui de « vieille femme » en raison d'une certaine anal. de forme. Baba est en ce dernier sens un mot slave, onomat. du lang. enfantin (M. VASMER, Russisches etymologisches Wörterbuch, 1953; IEW, p. 91).
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — DUMAS 1965 [1873]. — Lar. mén. 1926. — LASNET 1970. — MONT. 1967.
III.
⇒BABA3, subst. masc.
A.— Vieux
1. Nom donné par le peuple d'Alexandrie au patriarche de cette ville.
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
2. ,,Titre honorifique des quarante-cinq capoudjis qui sont postés à l'entrée du harem`` (Ac. Compl. 1842).
Rem. Attesté également ds BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
3. Titre honorifique donné en Afrique noire à une personnalité (indigène ou étrangère).
B.— [Dans un cont. exotique] Père ou personne d'âge, d'expérience :
Quelques instants encore, une nuit peut-être, tout au plus une nuit et un jour, et Batouala, le grand mokoundji, ne sera plus qu'un voyageur. Les yeux clos à jamais, il partira pour ce noir village qui n'a pas de chemin de retour. C'est là qu'il rejoindra son « baba », et tous les anciens qui y avaient précédé ce dernier.
MARAN, Batouala, 1921, p. 180.
Orth. — Ac. Compl. 1842 écrit Baba ou Papa; GUÉRIN 1892, Bâbâ.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1838 hist. (Ac. Compl. 1842).
Turc baba « père », d'où le roumain baba « père, vieillard », le russe baba « grand-père, vieillard » (M. VASMER, Russisches etymologisches Wörterbuch; LOK., n° 146); semble différent de baba « nom donné à certaines idoles » attesté dans une trad. fr. de 1540 (Jean BOÈME, Rec. de div. histoires touchant les situations de toutes les régions et pays, f° 155-6, trad. A. des Goys ds QUEM. : quelques autres habitans devers Septentrion qui adorent les ydoles, et ung principallement quilz appellent Zlota baba, qui signifie une genice dor); peut-être à rapprocher de l'hébreu abba « père » nom donné dans le N. T. à Dieu (Marc, 14, 36; Rom., 8, 15 ds BLAISE).
IV.
⇒BABA4, subst. masc.
ARG. Sexe de la femme ou région fessière :
Elle s'avisa alors qu'elle était nue, sauf pour les jambes, au-dessous des genoux, car elle avait gardé ses bas, soigneusement roulés, qu'elle se savonnait d'une main le baba et brandissait de l'autre, dans le feu du discours, la serviette; l'incorrection de cette tenue la choquait dès qu'il s'agissait, entre nous, de son fils et non plus de bagatelles ou de métier.
A. ARNOUX, Les Crimes innocents, 1952, p. 263.
Au fig. L'avoir dans le baba ou se le faire mettre dans le baba. Se faire avoir, se laisser attraper (cf. SANDRY-CARR. 1963, ÉD. 1967, ROB. Suppl. 1970).
Rem. 1re attest. 1905 (d'apr. ESN. 1966). Aucune étymol. sûre (peut-être baba2, p. anal. de forme. Cf. aussi baba5).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1905 « sexe de la femme » (d'apr. ESN. 1966).
Peut-être p. ext. du rad. ba-bab, v. baba2.
BBG. — ÉD. 1967. — ESN. 1966. — LE BRETON 1960. — SANDRY-CARR. 1963.
V.
⇒BABA5, subst. fém.
Femme russe (généralement de condition modeste) :
1. Ce matin, rentrant sur la rive gauche de la Néva par le pont Troïsky, ma voiture a heurté et renversé, au coin du Champs-de-Mars et de la Millionnaïa, un fiacre où se trouvaient un moujik et une femme du peuple. J'avais eu le temps de bien voir le fiacre. Un moujik en voiture attire l'attention des gens; les pauvres ne prennent des fiacres que dans les grandes circonstances de leur vie. Ceux-ci étaient endimanchés, et sur l'instant j'avais pensé : une noce; quand je m'aperçus que l'homme, un de ces grands Christs blonds qu'on voit si souvent ici, et qui se tenait très droit, et portait une boîte sur ses genoux, pleurait, sans grimacer, solennellement. La baba se tenait courbée près de lui.
LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 336.
2. Mme Krioukov se distinguait à peine des babas qui servaient à table, nu-pieds, un fichu clair sur la tête, habillées de blouses roses, bleu-ciel, blanches, qu'elles ne rentraient pas dans leurs jupes de coton (...). Pendant des journées entières, toute la maison était occupée à faire des confitures. Cela se passait devant la maison, près de la table à samovar : assises en rond, les babas enlevaient les noyaux de cerises, les queues vertes des fraises, (...), les babas chantaient, leurs voies aiguës s'en allaient haut dans le ciel. Il faisait beau, doux, un temps d'or...
E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 295.
Rem. Selon Lar. 19e-Lar. 20e ,,il se dit surtout, par mépris, d'une femme bavarde, d'une commère``, mais cette nuance semble ignorée des écrivains.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1660 « femme russe, de condition modeste (nuance péj.) » (G. LE VASSEUR DE BEAUPLAN, Descrip. d'Ukraine, 74 ds QUEM. : [les medecins] disent aussi que les vieilles Baba, comme ils parlent, empoisonnent les hommes et leur donnent ce mal en leurs faisans manger certains tourteaux); attest. isolée jusqu'à Lar. 19e.
Empr. au russe baba « vieille femme » attesté au même sens dans plusieurs lang. slaves (MAX VASMER, Russisches etymologisches Wörterbuch, 1953).
STAT. — Fréq. abs. littér. :54.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — FRANCE 1907. — JÄNICKE (O.). Zu den slavischen Elementen im Französischen. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 442.

1. baba [baba] adj. invar.
ÉTYM. 1790; p.-ê. onomat. rester comme baba, de ébahi ou d'un nom propre (comme Baba), ou encore (P. Guiraud) du rad. de babines.
Fam. Frappé d'étonnement. Abasourdi, ahuri, ébahi, étonné. || Il en est resté baba. → Bouche bée.
0 J'étais baba. Il y avait autrefois des rois légendaires qui laissaient le bonheur sur leur passage et de bons génies dans les bouteilles ou ailleurs qui faisaient cesser le malheur d'un geste plein d'autorité, mais c'était pas rue du Sentier.
É. Ajar (R. Gary), l'Angoisse du roi Salomon, p. 14.
CONTR. Froid, impassible, imperturbable.
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2. baba [baba] n. m.
ÉTYM. 1767, Diderot; mot polonais qui a pu être répandu en France par la cour de Stanislas Leszczynski.
Gâteau à pâte légère arrosé d'un sirop alcoolisé. || Des babas au rhum.
0 Ne sachant que faire pour nous témoigner sa bienveillance, la princesse arrêta le premier (marchand) qui passa; il n'avait plus qu'un pain de seigle (…) D'autres marchands s'approchèrent, elle remplit mes poches de tout ce qu'ils avaient, de paquets tout ficelés, de plaisirs, de babas et de sucres d'orge.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 699-700.
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3. baba [baba] n. f.
ÉTYM. 1660; mot russe.
Vieille femme russe, habillée à l'ancienne.
1 (Les médecins) disent aussi que les vieilles Babas, comme ils parlent, empoisonnent les hommes et leur donnent ce mal en leur faisant manger certains tourteaux.
G. Le Vasseur de Beauplan, Description d'Ukraine, p. 74, cité par J. Suchy, in D. D. L., I, 2.
2 Les babas sont les bonnes femmes russes. C'est pas une méchanceté, c'est le vrai mot russe. La baba : une boule sur une boule. La plus petite boule, la tête ronde entortillée dans le grand châle blanc, juste le nez qui dépasse, rond aussi, le nez, et tout court, rond et court comme une petite patate, c'est le nez ukrainien, le châle pour finir fait deux ou trois fois le tour du cou, serré serré, et se noue devant. Le reste de la baba, la plus grosse boule, un capitonnage de kapok ou de je ne sais quelle espèce de bourre piquée machine entre deux épaisseurs, ça fait un édredon avec des manches, c'est chaud, terrible, bien plus chaud que tous nos chandails, mais ça t'épaissit citrouille à pattes, les babas marchent les bras écartés du corps. Ce qu'on peut voir des jambes est matelassé d'épaisseurs de journal enveloppées de chiffons et saucissonnées de ficelle. Aux pieds, des galoches de camp, en toile, à pataudes semelles de bois. Il n'y a pas plus attentif à se protéger du froid que les Russes.
Cavanna, les Russkoffs, p. 223 (1979).
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4. baba [baba] n. m.
ÉTYM. 1905, Esnault, « sexe féminin », p.-ê. du rad. de babines, comme 1. baba, par le sémantisme assimilant le postérieur à un visage joufflu (P. Guiraud).
1 Argot (plais.). Postérieur, fessier. || Une grande claque sur le baba.
1 (…) ce que je me demande, c'est dans son idée ce qu'elle aurait de mieux que moi la gonzesse qu'il trouverait par le journal : le baba en or ou quoi ?
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 76.
2 Loc. Fam. L'avoir dans le baba, se le faire mettre dans le baba : se faire duper, posséder, se faire avoir.
2 Tu crois qu'ils vont se battre ? commençait Giovanna. — Mais non, pour qui, contre qui ? Il y aura une petite mise en scène, chacun sauvera ses meubles. Et les ouvriers, comme d'habitude, dans le baba.
Max Gallo, la Baie des anges, III, p. 233.
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5. baba [baba] n.
ÉTYM. V. 1976; mot hindi bābā « papa », par l'anglais.
Fam. Personne jeune, plus ou moins marginale, non violente, influencée par l'écologie et la mystique orientale, et adoptant un mode de vie nomade, souvent communautaire, opposé à celui des sociétés industrialisées. || Les babas ont succédé aux hippies. Beatnik. || C'est une baba.
Souvent dans l'expression (anglic.) baba cool [babakul]. Cool. || Un, une baba cool; des babas cool. || « Tous les Jésus-Christ “écolos” ( Écologiste) et autres “babas cools (sic)” aux toisons opulentes » (le Point, no 310, 28 août 1978).
0 Les hippies et les folkeux (de folk [song]), Frank et ses copains les traitent bien sûr de babas cool. Parfois les babas traversent l'avenue et viennent le bousculer : « Pourquoi tu mets du cuir ? T'es un facho, c'est ça ? » Il répond « Vous les babas, vous avez inventé le mot flipper, s'angoisser par peur de s'assumer tout seul. Et je n'aime pas vos uniformes : tous en jeans et pull-overs aux genoux. »
Actuel, no 4, févr. 1980, p. 59.

Encyclopédie Universelle. 2012.