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obséder

obséder [ ɔpsede ] v. tr. <conjug. : 6>
• fin XVIe; lat. obsidere
1Vx Entourer d'une présence constante, d'une surveillance sans relâche. « Les espions m'obsèdent » (Rousseau).
2Vieilli Importuner par des assiduités, des démarches d'une insistance déplacée. « Elle fut importune, obstinée, maladroite souvent; elle obséda » (Sainte-Beuve).
3Mod. (sujet chose) Tourmenter (qqn) de manière incessante; s'imposer sans répit à la conscience. hanter, obnubiler, poursuivre, tracasser, travailler; turlupiner. « Quand le remords ou l'ennui les obsède » (Baudelaire). L'idée fixe qui l'obsède depuis plusieurs jours. Obsédé par la peur d'échouer. Étudiant obsédé par son travail. 1. polar. « Obsédé par la préoccupation de défendre un système politique » (Barrès).

obséder verbe transitif (latin obsidere, assiéger) Littéraire. Fatiguer quelqu'un par des demandes incessantes ; l'accabler par une présence continuelle : Il l'obsédait de ses assiduités. S'imposer sans cesse à l'esprit de quelqu'un, l'occuper de façon exclusive : L'idée de la maladie l'obsède.obséder (difficultés) verbe transitif (latin obsidere, assiéger) Conjugaison Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : j'obsède, nous obsédons ; il obsédera. ● obséder (synonymes) verbe transitif (latin obsidere, assiéger) S'imposer sans cesse à l'esprit de quelqu'un, l'occuper de façon...
Synonymes :
- hanter
- obnubiler
- poursuivre
- tracasser
- travailler
- turlupiner (familier)
Contraires :
- abandonner
- délaisser
- ignorer
- négliger

obséder
v. tr. S'imposer sans relâche à l'esprit. Cette vision m'obsède.

⇒OBSÉDER, verbe trans.
A. Qqn obsède qqn
1. Vieux
a) [Sans idée d'importunité] Assiéger quelqu'un, faire son siège, l'entourer continuellement pour l'isoler des autres, se l'approprier, emprisonner ses volontés et le gouverner. Synon. être après qqn, hanter, poursuivre qqn. Amant, galant qui obsède une femme. [Mme de Villemer à Caroline:] —Mais on a dû cependant vous obséder beaucoup, jolie comme vous l'êtes? (SAND, Villemer, 1861, p.12). Je me suis ré-occupé de la place d'inspecteur des écoles de dessin. C'est à surveiller. Il y a de la chance en obsédant Bardoux (FLAUB., Corresp., 1878, p.124).
♦[P. méton. du suj.] Il était assez difficile de s'échapper la veille même de son mariage, obsédée comme elle l'était des attentions et des petits soins de M. de Lansac (SAND, Valentine, 1832, p.161).
b) En partic. [Le suj. désigne le démon] Tourmenter par d'incessantes suggestions ou tentations. On dit que tout enfant le démon t'obséda Et que des visions funèbres te poursuivent (HUGO, Torquemada, 1882, p.45). Emploi abs. passif. Cet homme est obsédé, il n'est pas possédé; il n'est qu'obsédé (Ac. 1798-1878).
2. P. ext., vieilli. Importuner par des assiduités, des demandes incessantes, une insistance continuelle. Synon. accabler, agacer, assommer (fam.), (se) cramponner (fam.), empoisonner (fam.), énerver, ennuyer, enquiquiner (fam.), fatiguer, harceler, persécuter, tarabuster (fam.), tracasser. Obséder qqn par des scènes, des visites. M. de Villèle, obsédé d'un côté par l'opposition royaliste libérale, importuné de l'autre par les exigences des évêques (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.294). Je suis obsédé de quémandeurs et d'escrocs (HARMANT, M. de Courpière, 1907, I, 4, p.5):
♦ ... elle fut ce qu'on est si aisément quand on aime, elle fut importune, obstinée, maladroite souvent; elle obséda. Mortifiée sans cesse, elle revint à la charge, ne se rebutant jamais.
SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.2, 1850, p.75.
B.Au fig., usuel. Qqc. (p. méton. de qqn) obsède qqn
1. Tourmenter de manière incessante, s'imposer sans répit à l'esprit, à la pensée, à l'inconscient. Synon. devenir une idée fixe, hanter, obnubiler, poursuivre, tracasser, turlupiner (fam.), tourner à l'obsession. Chagrin, crainte, ennui, idée, peur, question, remords, souvenir qui obsède. Une seule idée me poursuit, m'obsède (...) Je vois toujours sur cette grève nue le corps de mon frère, noyé, souillé, percé de coups (DUMAS père, Tour Nesle, 1832, II, 2, p.42). Dès son enfance il [Byron] est obsédé par son pied bot, que ses parents lui reprochent constamment (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.592).
[P. méton. de l'obj.] Obséder le souvenir. Ah! cet enfer, vraiment, avait rempli sa vie! Plus encore que le Christ, il avait obsédé ses pensées (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p.242).
2. [L'obj. désigne les sens] S'imposer à l'esprit en frappant les sens d'une manière continuelle, intolérable. Synon. lanciner. Les lignes soutenues reviennent sans cesse; elles obsèdent le regard et l'esprit. Le regard ne se promène pas sans fatigue sur les blanches rocailles sans eau (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. de Fr., 1908, p.248). Le timbre d'un objet choqué a pu surprendre, séduire, obséder l'oreille (SCHAEFFNER, Orig. instrum. mus., 1936, p.97).
Prononc. et Orth.:[], (il) obsède []. Ac. 1694, 1718: obseder, dep. 1740: -sé-. Étymol. et Hist. 1. 1613 «tourmenter sans cesse, s'imposer sans répit à l'esprit» (M. REGNIER, Satire XV ds OEuvres, éd. G. Raibaud, 199); 2. 1632 part. passé subst. des obsedez «personnes en proie à une obsession» (F. G. SAGARD THEODAT, Le grand voy. du pays des Hurons, 193 ds QUEM. DDL t.3); 3. 1651 «entourer assidûment quelqu'un pour l'isoler des autres» (CORNEILLE, Nicomède, I, 1); 4. 1663 «importuner par des demandes incessantes» (MOLIÈRE, Impromptu de Versailles, 3). Empr. au lat. obsidere «assiéger; occuper, envahir (au fig.)», le é de obséder semble dû à l'infl. de posséder, car on attendrait normalement obsider. Fréq. abs. littér.:395. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 363, b) 468; XXe s.: a)749, b) 667.

obséder [ɔpsede] v. tr. [CONJUG. céder.]
ÉTYM. Fin XVIe; lat. obsidere, proprt « s'asseoir (sedere) devant, s'installer autour », d'où « assiéger ».
1 (1651). Vx. Entourer d'une présence constante, d'une surveillance sans relâche; « se rendre maître de l'esprit ou de la maison d'une personne, empêcher les autres d'en approcher… Au passif. Ce malade est tout à fait obsédé par ses parents… » (Furetière). → Éternel, cit. 40; gagner, cit. 49.
Spécialt. (En parlant du démon). Tourmenter. || Le diable l'obsède. Au p. p. || Un homme obsédé (→ aussi Possédé).
2 (Mil. XVIIe). Vieilli. Importuner (quelqu'un) des assiduités, des demandes, des démarches d'une insistance déplacée. Agacer, énerver, ennuyer, épuiser, fatiguer, importuner; (fam.) cramponner. || Il obsède sa femme par sa jalousie, ses scènes continuelles. || Des soins dont elles feignaient d'être obsédées (→ Apercevoir, cit. 21).Admirateur qui obsède une vedette. Assiéger, poursuivre.Absolument :
1 (…) elle fut ce qu'on est si aisément quand on aime, elle fut importune, obstinée, maladroite souvent; elle obséda. Mortifiée sans cesse, elle revint à la charge, ne se rebutant jamais.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 29 avr. 1850.
3 (Déb. XVIIe). Mod. (Sujet n. de chose). Tourmenter (qqn) de manière incessante; s'imposer sans répit à l'esprit, à la pensée de (qqn). Hanter, poursuivre. || Ennui, image, peur, remords, souvenir qui obsède quelqu'un. Obsédant (→ Accabler, cit. 16; agiter, cit. 8). || Les multiples soucis qui l'obsèdent, dont il est obsédé. Cerner. || L'idée fixe qui l'obsède. Tracasser, travailler, turlupiner; obsession.(Passif et p. p.). || Il est obsédé de l'impression d'avoir manqué (cit. 64) sa vie.Être obsédé par la fuite (cit. 13) du temps.Par ext. || Obséder la mémoire, l'imagination, l'esprit de quelqu'un. || Sa mémoire est obsédée par ce souvenir, de ce souvenir.
2 Avec la pensée de la mort, une pensée qui obsède et tourmente Villon, c'est de savoir ce que deviennent les filles de joie quand elles sont vieilles.
Th. Gautier, les Grotesques, I, p. 21.
3 (…) la mémoire obsédée par une espèce de tintouin, par le refrain d'une chanson vulgaire ou par quelques lambeaux insignifiants d'opéra.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Nouvelles histoires extraordinaires, « Démon de la perversité ».
4 Obsédé d'une idée de plus en plus impérieuse, Jésus marchera désormais avec une sorte d'impassibilité fatale dans la voie que lui avaient tracée son étonnant génie et les circonstances extraordinaires où il vivait.
Renan, Vie de Jésus, Œ. compl., t. IV, VIII, p. 166.
5 Obsédé par la préoccupation de défendre un système politique auquel il pense si continûment qu'il finit par y confondre tous ses intérêts propres (…)
M. Barrès, Leurs figures, p. 266.
6 Il était obsédé par le désir de commencer enfin son travail et par l'angoisse de ne le pouvoir faire. Il était talonné par ses autres engagements auxquels il ne pouvait satisfaire.
R. Rolland, Vie de Michel-Ange, I, II.
Absolt. || Musique entêtante (cit.) qui obsède. Obsédant.
——————
obsédé, ée p. p. (→ ci-dessus) et n.
ÉTYM. (1632, in D. D. L.).
1 Personne qui est en proie à une idée fixe, à une obsession. 1. Fou (II.); aussi Obsessionnel. || Un obsédé frappé d'impuissance (cit. 13). || Les psychasthéniques sont souvent des obsédés. || Un obsédé sexuel. || Une obsédée sexuelle.(Par jeu de mots). || L'obsédé textuel, recueil de Roland Bacri.
7 Si Lucienne n'avait rien d'une possédée, étions-nous au moins, elle et moi, des obsédés ? J'aurais pu le croire, à mesurer la place que tenait dans nos actes, dans nos pensées, l'amour physique. Mais le mot d'obsession sonnait faux… Nous étions si peu des malades, que je ne sais même pas s'il était exact de parler de passion.
J. Romains, le Dieu des corps, p. 166.
2 Par exagér. Maniaque (2.). || Un obsédé de la politique, du jazz. || Un obsédé de propreté.
CONTR. Calmer, délivrer, rasséréner, rassurer, tranquilliser.
DÉR. Obsédant.

Encyclopédie Universelle. 2012.