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supérieur

supérieur, ieure [ syperjɶr ] adj. et n.
supereor 1195; superior 1160; lat. superior, compar. de superus « qui est en haut » REM. On ne peut dire « plus, moins supérieur »; mais très, si, le plus supérieur sont possibles : « Les talents les plus supérieurs » ( Voltaire).
I(Concret)
1Qui est plus haut, au-dessus, en haut. La partie supérieure d'un objet. sommet. Les étages supérieurs d'un immeuble. Pont supérieur d'un navire. La mâchoire, la lèvre supérieure. Les membres supérieurs : les bras.
2Dont l'altitude est plus grande; plus haut. Le cours supérieur d'un fleuve.
3Planètes supérieures, plus éloignées du Soleil que la Terre.
II(Abstrait)
1(1611) Qui a une valeur plus grande; qui occupe une place, un degré au-dessus dans une hiérarchie. SUPÉRIEUR À. « Les symphonies de Rameau sont supérieures à celles de Lulli et semblent moins faciles » (Voltaire). La vérité est « supérieure à toutes les fictions » (Renan). dépasser, surpasser, valoir (mieux). « Les unes se croient supérieures aux autres en naissance, en fortune, en grâce » (Balzac). Être supérieur à qqn par une qualité (cf. L'emporter sur). Absolt Qui est au-dessus des autres. suprême. Des intérêts supérieurs. Cet accord « doit se faire, au nom d'un principe supérieur. Ce principe, pour nous, est la justice » (Camus). Qualité supérieure. excellent; 2. extra-, super-. « L'intelligence supérieure qui permet d'embrasser de grands desseins » (Madelin ). éminent, transcendant, unique (cf. Hors ligne, hors pair). Les hommes supérieurs. « On n'est tout à fait supérieur qu'à cette condition d'avoir en soi ce qui transforme et renouvelle » (Sainte-Beuve). Personne supérieure à (qqch.), qui domine qqch. Il est supérieur à la situation, à sa tâche.
2Plus grand que. 8 est supérieur à 7. Température supérieure à 0°, positive. Note supérieure à la moyenne. (Sans compl. en à) Passer à la vitesse supérieure.
3Plus avancé dans une évolution. Les organismes supérieurs. Animaux supérieurs, nom donné généralement aux vertébrés. Végétaux supérieurs, nom donné généralement aux « plantes compliquées qui constituent la végétation la plus aisément visible des prairies, des champs et des jardins » (F. Moreau).
4(1587) Plus élevé dans une hiérarchie politique, administrative, sociale. Les classes dites supérieures de la société. dominant, prééminent, prépondérant. Conseil supérieur de la magistrature. Enseignement supérieur. Mathématiques supérieures; fam. maths sup . École normale supérieure (arg. scol. Normale sup).Cadres, officiers supérieurs.
Au Québec, Faculté des Études supérieures (1972) ou Études avancées (1968) :structure regroupant les enseignements des facultés, écoles et départements de l'Université pour les études de deuxième et troisième cycles.
5(XVIe) N. m. LE SUPÉRIEUR DE qqn :personne hiérarchiquement placée au-dessus d'autres qui sont sous ses ordres. Son supérieur direct est une femme. « Prendre place dans la société; avoir des supérieurs, avoués pour tels, afin d'avoir des inférieurs à mépriser » (Senancour). Obéir, désobéir à ses supérieurs. Ses supérieurs hiérarchiques.
6 N. (v. 1510) Religieux ou religieuse assurant la direction d'une communauté ou d'un couvent. doyen, 2. général, prieur. « La Supérieure [...] est l'âme de la maison et le chef de tous les membres qui la composent » (Sainte-Beuve). Par appos. Le Père supérieur, la Mère supérieure.
7(fin XIXe) Qui témoigne d'un sentiment de supériorité. arrogant, condescendant, dédaigneux, fier, 2. superbe (1o). Air, ton, sourire supérieur. « Aussi continuait-il à se dandiner d'un air goguenard et supérieur » (Zola).
⊗ CONTR. 1. Bas, 2. dessous (au-dessous), inférieur; moindre ; médiocre, 1. mineur; subalterne; humble.

supérieur, supérieure adjectif (latin superior) Qui se trouve dans la partie haute d'un ensemble, est situé au-dessus du reste : Partie supérieure du corps. La tranche supérieure de l'impôt. Qui, dans une classification, a un rang considéré comme très élevé : Un article de qualité supérieure. Un cadre supérieur. Qui, du point de vue quantitatif, est plus grand que quelque chose d'autre : Toutes ses notes sont supérieures à la moyenne. Qui, par ses qualités, sa valeur, etc., se situe à un niveau plus élevé qu'un autre, que d'autres : Son dernier roman est supérieur aux précédents. Qui témoigne, chez son auteur, de condescendance ou d'arrogance à l'égard d'autrui : Prendre des airs supérieurs. Géographie Se dit d'un point qui est plus rapproché de la source du cours d'eau ; se dit de la section amont d'un cours d'eau. ● supérieur, supérieure (difficultés) adjectif (latin superior)inférieursupérieur, supérieure (expressions) adjectif (latin superior) Membre supérieur, chacun des membres thoraciques, chez l'homme. Planète supérieure, planète qui est plus éloignée du Soleil que la Terre. Champignon supérieur, ascomycète ou basidiomycète. Plante supérieure, synonyme de spermaphyte. Enseignement supérieur ou supérieur (nom masculin), enseignement accueillant les élèves diplômés à l'issue de l'enseignement du second degré pour leur donner, au sein des universités et des écoles spécialisées, une formation approfondie ou une qualification professionnelle poussée. Élément x supérieur à un élément y, élément x d'un ensemble ordonné (E, ≺) tel que yx. (Dans R, x est supérieur à y si et seulement si xy ∊ R+.) Officier supérieur, deuxième échelon de la hiérarchie des officiers, comprenant les grades de commandant, de lieutenant-colonel et de colonel dans les armées de terre et de l'air, et ceux de capitaine de corvette, capitaine de frégate et capitaine de vaisseau dans la marine. Animaux supérieurs, espèces animales évoluées et complexes, souvent terrestres, en tout cas triploblastiques et cœlomates et ayant un appareil circulatoire. ● supérieur, supérieure (synonymes) adjectif (latin superior) Qui, dans une classification, a un rang considéré comme très...
Synonymes :
- éminent
- prééminent
- suprême
Contraires :
- inférieur
- minable (familier)
Qui, du point de vue quantitatif, est plus grand que...
Synonymes :
Contraires :
- inférieur
Qui, par ses qualités, sa valeur, etc., se situe à...
Synonymes :
Contraires :
- médiocre
Qui témoigne, chez son auteur, de condescendance ou d'arrogance à...
Synonymes :
- dédaigneux
- pédantesque
- prétentieux
Contraires :
- déférent
- effacé
Botanique. Plante supérieure
Synonymes :
supérieur, supérieure nom Personne dont d'autres dépendent hiérarchiquement : Obéir à ses supérieurs. Celui ou celle qui est légitimement placé à la tête d'une communauté, d'une province ou d'un institut religieux.

Supérieur
(lac) le plus vaste (84 131 km²) et le plus occidental des Grands Lacs d'Amérique du Nord, entre le Canada (Ontario) et les È.-U., à 183 m d'altitude; le plus grand lac du monde; long de 600 km, large de 260 km, il a une profondeur max. de 400 m car au début du quaternaire il a été creusé par des glaciers à 200 m au-dessous du niveau de la mer. Il est relié au lac Huron par la rivière Sainte-Marie, que longent deux canaux. Bien qu'il soit gelé en hiver, il connaît une grande activité avec les ports de Thunder Bay (Canada), de Duluth et de Superior (États-Unis).
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Supérieur, eure
adj. et n.
rI./r adj.
d1./d Situé au-dessus, en haut. Extrémité, face supérieure.
d2./d Qui est situé plus haut, plus vers l'amont. Cours supérieur d'un fleuve.
d3./d ASTRO Planètes supérieures, plus éloignées du Soleil que la Terre.
d4./d Supérieur à: plus élevé que (dans l'ordre numérique, mesurable). Un camion d'un poids supérieur à 3 tonnes.
|| MATH Limite supérieure d'une fonction: borne supérieure de l'ensemble des valeurs de cette fonction.
Borne supérieure d'une partie d'un ensemble ordonné: plus petit élément de l'ensemble des majorants de cette partie.
d5./d GEOL, PREHIST Se dit, en parlant de certaines périodes, de la partie la plus proche de notre époque. Le pléistocène supérieur.
d6./d Placé au-dessus, du point de vue qualitatif, hiérarchique, etc. Officiers supérieurs. Un concurrent très supérieur aux autres.
|| Enseignement supérieur, dispensé dans les grandes écoles et les facultés.
(Afr. subsah., Belgique) Cycle supérieur ou secondaire supérieur: deuxième cycle de l'enseignement secondaire.
|| Plantes, animaux supérieurs, les plus évolués.
d7./d Qui dénote une haute opinion de soi-même. Air, ton supérieur.
rII./r n.
d1./d Personne qui exerce son autorité sur des subordonnés. Je dois en référer à mes supérieurs.
d2./d Celui, celle qui dirige un monastère, un couvent, une communauté religieuse.
(En appos.) La Mère supérieure.

⇒SUPÉRIEUR, -EURE, adj. et subst.
Anton. inférieur.
I. — Adjectif
A. — Le plus souvent en empl. compar. et superl. Qui est (le) plus haut, (le) plus élevé, situé à une plus grande altitude. L'air supérieur où chante l'alouette (RENARD, Journal, 1900, p. 581). La haute muraille (...) se dressait à très peu de distance de la fenêtre et ne découvrait à la vue que les branches supérieures des vieux arbres (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 143).
SYNT. Altitude, bord, étage, extrémité, face, galerie, gradin, moitié, niveau supérieur(e); couches supérieures de l'atmosphère; cours supérieur d'un fleuve; partie supérieure d'une ville; pont supérieur d'un navire.
Spécialement
ANAT. [En parlant d'une partie du corps] Qui est le plus proche du sommet du crâne. Maxillaire, membre(s), orifice supérieur(s); incisive(s), mâchoire, paupière, veine cave, vertèbre(s) supérieure(s). [Charles IX] a les lèvres minces, longues, et la supérieure très avancée (MÉRIMÉE, Chron. règne Charles IX, 1829, p. 85).
ASTRON. Culmination supérieure. Planète supérieure.
GÉOGR., vieilli. [En parlant d'une région, d'un fleuve] Synon. de haut (v. ce mot I A 4 a p. anal.). Rhin supérieur; cours supérieur de la Loire; la Germanie supérieure; la Pannonie supérieure (Ac.). Dans l'Égypte supérieure, le marchand d'esclaves ne se renseigne avec précision que sur le lieu d'origine de l'esclave et non sur son caractère individuel (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 105).
P. anal. [En parlant d'une ère géol. (v. infra II)] Qui est le plus proche de l'époque actuelle. Crétacé, magdalénien, miocène, oligocène, paléolithique, pliocène supérieur. Chéloniens du jurassique supérieur d'Angleterre (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 515). V. pléistocène ex. de Hist. sc., 1957, p. 1419.
B. — Le plus souvent en empl. compar. Qui se trouve à un degré plus élevé, au degré le plus élevé.
1. [Dans une échelle concr., mesurable] Plus grand. La part du capital tout à fait passif (...) est supérieure d'un sixième à ce capital d'actions (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 262). Je vous salue (...), les poilus de la 9e qui avez défendu avec acharnement vos positions contre un ennemi dix fois supérieur en nombre (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 246).
SYNT. Diamètre, dimension, durée, énergie, force, fréquence, largeur, prix, production, rendement, résistance, surface, température, vitesse, volume supérieur(e); poids, taille supérieur(e) à la moyenne; supérieur en importance.
MATH. ,,Quand une relation d'ordre sur un ensemble E est notée , l'expression x y se lit « x est supérieur à y ». Dans l'enseignement primaire ou secondaire, « supérieur » est souvent employé pour « strictement supérieur » et est lu « supérieur ou égal à » ou encore « plus grand que ». Quand une relation d'ordre strict sur un ensemble E est notée >, l'expression x > y se lit « x est strictement supérieur à y »`` (BOUVIER-GEORGE Math. 1979).
2. En empl. superl. [Dans une classification biol.] Qui est le plus spécialisé, dont les structures sont les plus spécialisées, qui est le plus avancé dans une évolution.
— [En parlant d'êtres, d'organismes vivants] Animaux, champignons, espèces, organismes, végétaux, vertébrés supérieur(e)s. Quand on établit le bilan des sensations, on s'adresse en général aux organismes considérés comme les plus évolués, mammifères supérieurs et homme (PIÉRON, Sensation, 1945, p. 38).
— [En parlant d'un organe, d'une fonction] Centres nerveux, psychisme supérieur(s); fonctions psychiques supérieures. Les organes supérieurs, le jugement surtout (BROUSSAIS, Phrénol., leçon 17, 1836, p. 616). Le cortex (...) est (...) le subtil instrument de l'activité cinétique supérieure (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 197).
3. En empl. compar. [En parlant d'un cursus] Qui vient après un autre, qui constitue un degré plus élevé. Préparation militaire supérieure; être admis en classe supérieure; fonctionnaire promu à l'échelon supérieur. V. classe ex. 10, école I A 1 c ex. de Clemenceau.
Brevet supérieur. Brevet qui était délivré à la fin des études dans une école primaire supérieure. Si je ne suis pas institutrice, c'est qu'au moment où j'allais passer mon brevet supérieur, je me suis laissé séduire par un gueux d'homme (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, I, 6, p. 10).
École primaire supérieure. École primaire dont l'enseignement allait au delà de la scolarité obligatoire. Les anciennes écoles primaires supérieures devenues collèges (Encyclop. éduc., 1960, p. 156).
Enseignement supérieur et, p. ell., fam., le supérieur, subst. masc. Enseignement qui vient après l'enseignement secondaire. Enseignement technique supérieur; enseignement supérieur libre, public; enseigner dans le supérieur. Les établissements privés d'enseignement supérieur dentaire peuvent délivrer les inscriptions exigées en vue de l'obtention du diplôme de chirurgien-dentiste devant une faculté de médecine de l'État (Encyclop. éduc., 1960, p. 72). V. conseil II B 1 c ex. de Pédag. 1972.
Classe de première supérieure.
En partic. Qui appartient à l'enseignement supérieur, qui lui est propre. L'Institut supérieur de Philosophie de l'Université de Louvain (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 26). Un cycle d'enseignement préparatoire à la recherche en biologie humaine, conduisant à des certificats d'études supérieures de biologie humaine délivrés par les facultés de médecine (Encyclop. éduc., 1960, p. 221). V. certificat B 1 b ex. de Alain-Fournier.
SYNT. École supérieure d'agriculture, d'aéronautique, de commerce, d'électricité; école nationale supérieure d'agronomie, de chimie, de génie maritime, des mines; écoles nationales supérieures d'ingénieurs; (brevet de) technicien supérieur.
Diplôme d'études supérieures. École normale supérieure. Mathématiques supérieures. V. mathématique II A.
4. [Dans une hiérarchie admin., milit., soc.] Qui occupe un rang au-dessus; qui occupe un rang plus élevé, le rang le plus élevé. Cadre, grade supérieur; autorité, instances supérieure(s). On distinguera le gouvernement, ensemble d'organes supérieurs participant à l'autorité politique et l'administration, ensemble d'organes subordonnés (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 505). Administrateurs supérieurs: chefs d'entreprise, préfets, etc. (DAVID, Cybern., 1965, p. 99). V. cadre ex. 13, échelon B 1 ex. de Abellio et de Belorgey, instance ex. 6.
Commandant supérieur.
Conseils supérieurs de la défense nationale, de l'Éducation nationale, de la guerre, de la magistrature. V. conseil II B 2 b.
Cours supérieures, tribunaux supérieurs (vx). ,,Les cours, les tribunaux qui jugent en dernier ressort`` (Ac. 1835, 1878).
Officier supérieur.
C. — En empl. compar. ou superl. Qui est d'une qualité, d'une valeur plus grande.
1. [En parlant d'une chose concr.] Vin supérieur; arme supérieure à une autre. Il commença par acheter un paquet de cigarettes supérieures à 80 centimes. Mais au moment d'en allumer une, il réfléchit qu'une cigarette même supérieure ne tranchait pas assez sur l'ordinaire de la vie (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 258). Si les Junkers étaient mauvais, les Savoia étaient des appareils de bombardement bien supérieurs à tout ce dont disposaient les Républicains (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 526).
2. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Synon. meilleur. Je l'admirai; je le reconnaissais supérieur à moi par son intelligence profonde de la nature, mais, sur beaucoup de points, je l'avais rattrapé (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 206):
Aristote fut banni, Socrate but la ciguë, Épaminondas fut cité en jugement, pour avoir été trouvés supérieurs par la raison et la vertu par des démagogues crapuleux et imbéciles.
PROUDHON, Propriété, 1840, p. 225.
SYNT. Civilisation, qualité, valeur supérieure (à une autre); se croire, se sentir supérieur (à qqn); être supérieur (à qqn) dans un domaine, en intelligence; se considérer comme supérieur (à qqn).
Vin délimité de qualité supérieure (VDQS). ,,Appellation accordée à des vins qui donnent au consommateur des garanties de qualité`` (H. GRÉGOIR, J. TALANDIER, Les Vins fr., 1972, p. 16).
P. ext.
[En parlant d'une chose abstr.] Qui est au-dessus de tout, qui est le plus élevé. Cause, considération, devoir, idéal, loi, pouvoir, principe, raison, volonté supérieur(e); intérêt supérieur de la nation; sphères, zones supérieures de la vie mentale, psychique. Les besoins supérieurs de l'homme sont au-dessus des intérêts matériels, ou, comme on disait autrefois, (...) l'esprit est au-dessus de la chair (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 346). La personnalité s'affirme par ses limites. Mais, au-dessus, il est un état supérieur, où Goethe arrive, olympien (GIDE, Journal, 1893, p. 42).
♦ [En parlant d'une pers.] Qui est au-dessus de, qui domine, qui est à l'abri de. Être supérieur à sa condition; être supérieur aux circonstances, aux événements, à la situation. Vous êtes trop supérieure à ces frivoles prestiges, pour qu'elle [la vanité] puisse être comptée au nombre des objets qui influent sur vous (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1701). La confiance de l'opinion dans un chef supérieur à tout soupçon, reconnu incapable d'oublier l'objectif final (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p. 217).
D. — En empl. superl. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Qui est d'une qualité, d'une valeur très grande, extrême. Synon. éminent, remarquable, transcendant, sublime. Esprit, être, faculté, génie, harmonie, intelligence, mérite, nature, talent supérieur(e). Les foyers du haut enseignement et des lumières supérieures, le Collége de France, la Sorbonne, l'Institut (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 277). Un caractère d'élite, une âme supérieure dont l'influence sur moi demeurait souverainement bienfaisante (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 195).
P. méton. [En parlant d'un comportement] Qui dénote un sentiment de supériorité. Synon. condescendant, dédaigneux, fier, hautain, suffisant. Air, sourire supérieur. Je prenais avec les femmes, par timidité et par orgueil, ce ton supérieur et doctoral qu'elles exècrent (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 32).
Rem. Bien que le mot soit un comparatif, il est souvent précédé d'un adv. ou d'une loc. adv. d'intensité: (de) beaucoup, bien, infiniment, de loin, à peine, (de) peu, si, tellement, très supérieur(e) (à qqn/qqc.).
II. — Subst. et adj.
A. — Subst. [Dans une hiérarchie admin., milit., soc.] Personne qui est placée au-dessus d'autres personnes, qui commande à d'autres personnes. Synon. chef. Supérieur direct, hiérarchique; demander la permission à ses supérieurs; obéir à ses supérieurs, aux ordres de ses supérieurs. Moi qui ai promis d'être comme un cadavre entre les mains de mes supérieurs, moi qui consentis ce vœu pour me préserver de l'orgueil (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 205). Les marques extérieures de respect; l'arrêt à six pas, le salut avant d'adresser la parole à un supérieur (NIZAN, Conspir., 1938, p. 79).
B. — Subst. et adj., RELIG. CATH. (Mère), (père) supérieur(e). Religieux, religieuse ,,qui a reçu la charge de gouverner un Institut religieux, une province ou une maison religieuse`` (Foi t. 1 1968). Supérieur(e) général(e), du (grand) séminaire; supérieur(e) du couvent. Courez à l'abbaye (...). Demandez à parler à son supérieur: C'est le père Lebel, le révérend prieur Des Trinitaires (A. DUMAS père, Christine, 1830, IV, 3, p. 261). Mme la supérieure de Sainte-Gudule, qui l'a élevée, me parlait d'elle en termes qui eussent rempli de joie le père le plus exigeant (BERNANOS, Joie, 1929, p. 631).
REM. Supériorat, subst. masc., relig. cath. Fonction de supérieur(e) d'une institution religieuse. La Prieure (...) j'ai plus de trente ans de profession, douze ans de supériorat. J'ai médité sur la mort chaque heure de ma vie, et cela ne me sert maintenant de rien! (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 2e tabl., 7, p. 1598).
Prononc. et Orth.: []. Ds MARTINET-WALTER 1973 10 sujets sur 17 [--] (14 et 13 dans supérieurement et supériorité respectivement). Ac. 1694, 1718: superieur; dep. 1740 -pé-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 Inde la superior (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 13341); b) 1694 Germanie supérieure (Ac.); 2. a) 1180-90 ciel superior (ALEXANDRE DE PARIS, Alexandre, IV, 1132 in Elliott Monographs, n° 37, p. 346); b) 1548 supérieur « qui est au-dessus dans l'espace » (N. DU FAIL, Baliverneries, éd. G. Milin, p. 11); 3. 1513 subst. plur. les supérieurs « les ancêtres » (JEAN LEMAIRE DE BELGES, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, t. 2, p. 301), latinisme isolé; 4. a) 1482 subst. plur. les superieux « les personnes qui détiennent l'autorité » (FERGET, Mir. de la vie hum., f° 168 r° ds GDF. Compl.); 1548 (N. DU FAIL, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 4: maistre ou supérieur); b) 1656 spéc. « personne qui dirige un monastère » (CORNEILLE, Imit., I, 18 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 8, p. 106); 5. a) 1543 (SELVE, trad. PLUTARQUE, Coriolan, 81 r° ds HUG.: se monstrer supérieurs en vertu que en puissance et auctorité); b) 1580 subst. « ce qui l'emporte (en qualité) » (MONTAIGNE, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 580); c) 1588 adj. (ID., ibid., p. 511: la considération de la nature [...] nous fait desdaigner les choses basses et terriennes par la comparaison des supérieures et celestes); d) av. 1679 « qui l'emporte par la supériorité numérique (d'un avis soumis au vote) » (RETZ, Œuvres, éd. A. Feuillet, J. Gourdault, R. Chantelauze, t. 4, p. 195). Empr. au lat. superior (compar. de superus « qui est au-dessus ») « plus haut, plus élevé » et « antérieur, précédent (dans le temps ou la succession); plus fort, supérieur (par le rang ou la qualité) ». Fréq. abs. littér.:8 927. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 15 742, b) 10 927; XXe s.: a) 12 361, b) 11 252. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 427. — QUEM. DDL t. 27, 28, 31.

supérieur, eure [sypeʀjœʀ; sypɛʀjœʀ] adj. et n.
ÉTYM. 1160, superior; supereor, 1195; lat. superior, compar. de superus « qui est en haut ».
REM. 1. L'adjectif supérieur, étant par nature un comparatif (« comparatif synthétique »), ne peut être précédé de plus ou de moins; on rencontre cependant certains tours superlatifs : || « les talents les plus supérieurs » (Voltaire, Lettre à Lekain, 26 oct. 1760); « très supérieur » (→ Interpréter, cit. 2; réduire, cit. 4); « si supérieur » (→ Irréligieux, cit. 2).
2. La phrase de Voltaire (Dialogues, 7) citée par Littré : « Un être intelligent plus supérieur au monde et à moi que je ne le suis au cuivre dont j'ai composé ma sphère », présente un cas différent; il s'agit là d'un « comparatif de comparatif » (Damourette et Pichon), par lequel une différence de niveau est affirmée plus grande entre x et y qu'entre y et z.
3. Le complément du comparatif supérieur est introduit par à : « … l'art est supérieur à la nature … » (→ Appropriation, cit. 1).
———
I Concret. (Sans compl. en à).
1 Qui est plus haut, au-dessus, en haut. || Descendre (cit. 4) des gradins supérieurs (→ aussi Plateau, cit. 4; rafraîchir, cit. 7). || Les couches supérieures de l'écorce terrestre (→ Intrusion, cit.). || La partie supérieure d'un objet. Sommet (→ Lit, cit. 30; maquillage, cit. 1). || Les étages supérieurs d'un immeuble. || Pont supérieur d'un navire (→ Spardeck, cit. 1). || Les membres supérieurs du corps humain (→ Épaule, cit. 1). || La mâchoire, la lèvre (cit. 1 et 6) supérieure. || Les vertèbres supérieures (→ Incurvation, cit. 1).Par métaphore. || Régions, sphères supérieures. Élevé (→ Balancer, cit. 28; creuset, cit. 6).
2 Géogr. Dont l'altitude est plus grande; plus haut. Haut. || Le cours supérieur d'un fleuve.
3 (V. 1562). Astron. || Planète supérieure.
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II Abstrait.
1 (1611). || Supérieur à… : qui a une valeur plus grande; occupe une place, un degré au-dessus dans une hiérarchie. || Croire que le pain blanc est supérieur au brun (→ Farine, cit. 3). || Menu supérieur à l'ordinaire de leurs repas (→ Convive, cit. 1). || Considérer l'État comme une entité (cit. 5) extérieure et supérieure à l'individu. || L'homme est antérieur (cit. 2) et supérieur au citoyen. Avant (passer). || La comédie (cit. 24) supérieure à la tragédie. || « Les symphonies de Rameau sont supérieures à celles de Lulli » (→ Facile, cit. 12). Meilleur. || La vérité est supérieure à toutes les fictions (cit. 5). Dépasser, emporter (l'), surpasser, valoir (mieux).Ils s'imaginent (cit. 26) qu'ils sont supérieurs à nous. Remontrer (en). || Se croire supérieur à qqn (→ Bêtise, cit. 4; féroce, cit. 3; pour, cit. 8). || Bien, très, immensément supérieur à… (→ Grand, cit. 55). || Avoir affaire à qqn de supérieur à soi. Maître (trouver son).
1 Il y a donc des hommes assez naïfs pour, étant nobles, mépriser ceux qui ne le sont pas ? étant savants, se croire supérieurs aux ignorants ? étant riches, s'estimer au-dessus des pauvres ?
Valery Larbaud, Barnabooth, Journal, II, 3 juin.
Être supérieur (à…) par qqch., en qqch. (→ Direct, cit. 4; étudier, cit. 16).
(Sans compl. en à). Qui est au-dessus des autres. Suprême. || Des réalités, des intérêts supérieurs (→ Dépassement, cit.). || Dans l'intérêt supérieur de la famille (→ Insidieusement, cit.). || Au nom d'un principe supérieur (→ Ordre, cit. 25). || Les nécessités supérieures de la défense nationale (→ Répondre, cit. 18). || Les fonctions supérieures de l'esprit (→ Dictatorial, cit.).
Spécialt. D'une qualité extrême, qui l'emporte dans le jugement de valeur. || Qualité supérieure. Excellent, incomparable, pareil (sans); et aussi extra-, super-.
(L'idée de comparaison étant affaiblie). Beau, distingué, émérite, éminent, transcendant, unique; et → Hors (ligne, pair). || Intelligence supérieure (→ Céder, cit. 7; embrasser, cit. 23; enfanter, cit. 11; laudatif, cit.). || Esprit supérieur. Génie. || Les natures, les âmes supérieures (→ Humilier, cit. 25; manifester, cit. 6). || Les hommes supérieurs (→ Dépenser, cit. 9; isoler, cit. 11; progrès, cit. 8; province, cit. 7). || « On parvient aux affaires par ce que l'on a de médiocre (cit. 11), et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur » (→ aussi Dénoncer, cit. 11; incliner, cit. 22). || Il est supérieur dans la nouvelle, en poésie. Exceller.
2 Ce ne serait pas la première fois qu'une nature supérieure se serait transformée en s'emparant du pouvoir et en l'exerçant; et même on n'est tout à fait supérieur qu'à cette condition d'avoir en soi ce qui transforme et renouvelle, ce qui suffit à toutes les situations grandes.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 20 oct. 1851.
3 Ce qu'il disait était juste, agréable à entendre, sans contenir rien de supérieur.
Maupassant, l'Inutile Beauté, « Un portrait ».
2 Supérieur à… : plus grand que… || Nombre supérieur à un autre (→ Cherté, cit. 3; multiple, cit. 5). || Température supérieure à zéro. || Fortune dix fois supérieure à… (→ Fille, cit. 16). || Passif supérieur à l'actif (→ Insolvabilité, cit.). || Notes supérieures à la moyenne.(Sans compl. en à). || Ennemi supérieur en nombre (→ Disputer, cit. 18). || « Le jaribu (cit. 1), supérieur en hauteur à la grue » (Buffon).Absolt. || La limite supérieure (→ Pyramide, cit. 7; sable, cit. 3). Plafond. || Degré supérieur.
3 (1845). Sans compl. en à. Plus avancé dans une évolution.(Dans une classification). || Animaux supérieurs, nom donné généralement aux vertébrés (→ Femelle, cit. 4; hermaphrodite, cit. 7; imitation, cit. 9). || Végétaux supérieurs, nom donné généralement aux « plantes compliquées qui constituent la végétation la plus aisément visible des prairies, des champs et des jardins » (F. Moreau), en principe pourvues de chlorophylle et présentant des tiges, des feuilles et des racines (→ Huile, cit. 4).
4 (1587). Sans compl. en à. a Adj. Plus élevé dans une hiérarchie politique, administrative, sociale, etc. || Les classes dites supérieures de la société. Dominant, prééminent, prépondérant (→ Patois, cit. 2).L'autorité supérieure. || Conseil supérieur de la magistrature (→ Grâce, cit. 46). || Juridictions (cit. 5) supérieures ou d'appel (cit. 18). || Enseignement supérieur, et, n. m. (fam.), le supérieur. || Diplôme d'études supérieures. || Mathématiques supérieures (abrév. fam. : math sup). || Cours supérieur. || Première supérieure. || École normale supérieure (abrév. fam. : Normale sup). || Officiers supérieurs (→ Prisonnier, cit. 4). || Cadres supérieurs (abrév. fam. : cadres sup). Abrév. → Sup.
(Au Québec). || Faculté des études supérieures (1972) ou études avancées (1968) : structure regroupant les enseignements des facultés, écoles et départements de l'Université pour les études de deuxième et troisième cycles.
b N. (XVIe). || Le supérieur de (qqn), personne hiérarchiquement placée au-dessus d'autres qui sont sous ses ordres. || Le supérieur et l'inférieur (→ Hiérarchie, cit. 12). || Obéir, désobéir à ses supérieurs (→ Discipline, cit. 11). || Attitude envers un supérieur (→ Étouffer, cit. 13; humble, cit. 1). || Le supérieur ecclésiastique (→ Hiérarchie, cit. 4). || Ses supérieurs hiérarchiques (→ Divagation, cit. 3). || Votre supérieur direct (→ 1. Général, cit. 23).
REM. Dans ce sens, on emploie le masculin en parlant d'une femme; le féminin, virtuel, est rendu d'emploi difficile à cause du sens c.
c N. m. et f. (V. 1510). Religieux ou religieuse assurant la direction d'une communauté ou d'un couvent. Directeur, doyen, gardien, général, prieur. || Le supérieur (→ Abbé, cit. 1), la supérieure. Mère (→ Force, cit. 52; lai, cit. 2; révérencieux, cit.).Littér. || Les 25 francs de la supérieure, conte de Maupassant (« l'Inutile beauté »).Par appos. || Le père supérieur, la mère supérieure.
4 La Supérieure, disait un des articles des Constitutions, est l'âme de la maison et le chef de tous les membres qui la composent; toute leur vertu dépend de son influence.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 13 mai 1850.
5 (Fin XVIIe). || Supérieur à… (en parlant de personnes, et avec un compl. de chose) : qui ne se laisse pas dominer par… || Être supérieur aux événements, à la situation.Qui a plus de valeur, de qualités que n'en suppose ou n'en exige (sa situation). || Un homme supérieur à sa condition, à son métier.
5 (…) accueilli dans une ville, emprisonné dans l'autre, et partout supérieur aux événements (…)
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 2.
6 Il n'y a pas de sentiment plus âcre au cœur de l'homme que celui-là : de se mesurer supérieur à la besogne qu'on est contraint de faire, voire aux hommes qui accomplissent un travail plus relevé.
Daniel-Rops, Ce qui meurt…, p. 155.
6 (1887). Sans compl. en à. Qui témoigne d'un sentiment de supériorité. Arrogant, condescendant, dédaigneux, fier. || Air, ton, sourire supérieur.
7 Aussi continuait-il à se dandiner d'un air goguenard et supérieur.
Zola, la Terre, I, II.
8 Seul à seul avec lui, il était sans morgue, bon enfant, timide, cherchant à s'instruire. Ce n'était que lorsqu'il se trouvait avec d'autres qu'il reprenait instantanément son air supérieur et son ton cassant.
R. Rolland, Jean-Christophe, Foire sur la place, I, p. 681.
CONTR. Bas, dessous (au), inférieur, profond; moindre; élémentaire, honnête, médiocre, mineur. — (Du subst.) Employé, inférieur, subalterne, subordonné.
DÉR. Supérieurement, supérioriser.

Encyclopédie Universelle. 2012.