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somme

1. somme [ sɔm ] n. f.
• v. 1175 some « substance d'un écrit »; lat. summa, de summus « qui est au point le plus haut »
1Math. Quantité formée de quantités additionnées; résultat d'une addition. Faire la somme de deux nombres. « C'est en apparence seulement qu'une somme est une unité » (Sartre). Somme d'une série. 2. sommation. Somme algébrique (Symb. Σ ) :suite d'additions ou de soustractions portant sur des nombres ou des expressions algébriques. La somme des trois angles d'un triangle vaut deux angles droits.
Somme logique (symb. ∨ ) :opération de réunion, de disjonction inclusive. ⇒ ou (6o). Intégrale. Appos. Signe somme : opérateur de l'intégration (symb. ∫ ).
2Fig. Ensemble de choses qui s'ajoutent. total. La somme des pertes humaines est incalculable. Par ext. Quantité considérée dans son ensemble. Une somme de travail considérable. 1. masse, quantité. « C'est la masse des actions, leur poids, leur somme qui fait la valeur d'un être humain » (France).
Loc. adv. (1370; lat. in summa) EN SOMME : tout bien considéré (cf. En conclusion, tout compte fait). C'est en somme assez facile. (1320 dr.) SOMME TOUTE : en résumé, après tout. ⇒ finalement (cf. En définitive, au total). « Une Révolution qui, somme toute, et en face de pareilles énormités a été légitime » (Sainte-Beuve).
3Une somme d'argent, et absolt SOMME : quantité déterminée d'argent. La somme de 200 francs. chiffre. Une faible, une grosse somme. Dépenser des sommes folles. Arrondir une somme.
Absolt Grosse somme. « Il méprisait profondément les personnes pour qui cinq cents francs [...] est une somme » (Proust).
4Didact. Œuvre qui résume toutes les connaissances relatives à une science, à un sujet. compendium. Somme philosophique, encyclopédique. encyclopédie. Cet ouvrage est une somme.
somme 2. somme [ sɔm ] n. f.
• 1596; some « bât, charge » déb. XIIe; bas lat. sagma, devenu sauma
♦ BÊTE DE SOMME : bête de charge qui porte les fardeaux. Le cheval, le chameau sont utilisés comme bêtes de somme. Loc. fig. (de l'homme) Travailler comme une bête de somme, avec acharnement et sans répit à des tâches pénibles. somme 3. somme [ sɔm ] n. m.
• v. 1120; lat. somnus, d'apr. sommeil
Action de dormir considérée dans sa durée, généralement courte. Faire un somme, un petit somme. sieste; fam. roupillon.

somme nom masculin (latin somnus, sommeil) Action de dormir pour un temps relativement court : Faire un somme.somme (homonymes) nom masculin (latin somnus, sommeil) somme nom féminin somme forme conjuguée du verbe sommer somment forme conjuguée du verbe sommer sommes forme conjuguée du verbe être sommes forme conjuguée du verbe sommersomme nom féminin (bas latin sauma, variante de sagma, fardeau, du grec sagma) Bête de somme, animal employé à porter des fardeaux ou, familièrement, personne accablée de travail, de corvées. ● somme nom féminin (latin summa) Résultat d'une addition : Faire la somme de deux nombres. Quantité d'argent : Il me doit une somme importante. Quantité, masse de quelque chose : La somme de tous nos ennuis. Œuvre importante, travail considérable, en particulier lorsqu'ils font le point, la synthèse des connaissances dans un domaine : Somme philosophique. Mathématiques Nombre (entier, relatif, rationnel, réel ou complexe) qui est l'image de deux nombres a et b par l'opération addition. Image d'un couple (a,b) d'éléments d'un ensemble par une opération, appelée addition, définie sur cet ensemble. Pour une série convergente (un), nombre S vers lequel converge la suite (Sn) définie par ● somme (expressions) nom féminin (bas latin sauma, variante de sagma, fardeau, du grec sagma) Bête de somme, animal employé à porter des fardeaux ou, familièrement, personne accablée de travail, de corvées. ● somme (homonymes) nom féminin (bas latin sauma, variante de sagma, fardeau, du grec sagma) somme nom masculin somme forme conjuguée du verbe sommer somment forme conjuguée du verbe sommer sommes forme conjuguée du verbe être sommes forme conjuguée du verbe sommersomme (expressions) nom féminin (latin summa) En somme, somme toute, en résumé, tout bien considéré, finalement. Somme logique, ensemble de l'extension de deux ou de plusieurs concepts. Signe somme, symbole de l'intégrale ou des primitives. Sommes de deux séries (un) et (vn), série (wn) telle que wn = un + vn pour tout n. Somme théologique, exposé doctrinal et raisonné de la théologie catholique au Moyen Âge. (L'exemple classique est la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin.) ● somme (homonymes) nom féminin (latin summa) somme nom masculin somme forme conjuguée du verbe sommer somment forme conjuguée du verbe sommer sommes forme conjuguée du verbe être sommes forme conjuguée du verbe sommer

somme
(la) fl. de France (245 km); naît dans le dép. de l'Aisne; arrose Amiens et se jette dans la baie de Somme.
Dép.: 6 176 km²; 547 825 hab.; ch.-l. Amiens . V. Picardie (Rég.).
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somme
n. f.
d1./d MATH Résultat d'une addition.
|| Somme d'une famille d'ensembles, réunion de ces ensembles.
|| Signe somme: signe utilisé pour représenter une somme de termes (Sigma) ou l'intégrale d'une fonction (approx. comme S).
d2./d Somme d'argent ou, absol., somme: quantité d'argent. Dépenser de grosses sommes.
d3./d Ensemble de choses considérées globalement. La somme de nos efforts.
|| Loc. adv. En somme, somme toute: en conclusion, en résumé, tout compte fait.
d4./d Ouvrage rassemblant et résumant tout ce qu'on connaît sur un sujet. La "Somme théologique" de saint Thomas d'Aquin.
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somme
n. f. Loc. Bête de somme: animal (cheval, âne, boeuf, etc.) employé à porter des fardeaux (par oppos. à bête de trait).
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somme
n. m. Loc. Faire un somme, un petit somme: dormir un moment.

I.
⇒SOMME1, subst. fém.
A. — MATH. Somme (arithmétique). Résultat d'une addition. Somme de deux nombres, de deux quantités. Dans tout triangle, le carré d'un côté est égal à la somme des carrés des deux autres côtés diminué du double produit de ceux-ci par le cosinus de l'angle qu'ils comprennent (ROUX, MIELLOU, Géom., 1946, p. 227).
P. méton. [Au lieu de porter sur des nombres ou des quantités, l'addition porte sur des objets quantifiables] Deux angles supplémentaires sont deux angles dont la somme est égale à un angle plat (ROUX, MIELLOU, Géom., 1946, p. 15):
1. Ces réactions (...) sont dirigées dans le sens de la marche de la machine. Leur résultante, c'est-à-dire leur somme arithmétique puisqu'il s'agit de forces parallèles et de même sens, constitue ce que l'on appelle l'effort de traction à la jante de la machine.
BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 167.
Somme algébrique. Addition de deux nombres ou de deux quantités, positifs ou négatifs; p. méton., addition d'objets quantifiés positivement ou négativement. Lorsque plusieurs ondes, distinctes ou réfléchies, se superposent en un point, le mouvement vibratoire en ce point est la somme algébrique des vibrations composantes (Arts et litt., 1935, p. 34-6).
Somme géométrique. ,,La somme géométrique de deux vecteurs est le vecteur porté par la diagonale du parallélogramme construit sur les deux premiers comme côtés`` (UV.-CHAPMAN 1956). Il regardera la ligne OM comme la somme géométrique d'un très grand nombre de petits vecteurs; il les transportera en O parallèlement à eux-mêmes et fera leur somme géométrique: il trouvera ainsi un vecteur d'origine O qu'il considérera comme équipollent à la ligne OM et dont les projections sur les axes seront les coordonnées qu'il cherche (CARTAN, Parallélisme abs., 1932, p. 9).
Somme logique (symb. V). ,,Résultat d'une union`` (MESS. Télém. 1979).
Rem. S'oppose à produit logique « résultat d'une intersection ».
INFORMAT. Somme de contrôle ou somme de test. ,,Test d'erreur portant sur la somme des bits d'un enregistrement`` (MORVAN 1980).
B. — P. ext.
1. Résultat du groupement de plusieurs objets.
a) Rare, littér. [Le compl. désigne des objets concr.] Ton visage de marbre n'est point somme d'un nez, d'une oreille, d'un menton et d'une autre oreille mais musculature qui les noue (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 660).
b) [Le compl. désigne des objets abstr.] Le résultat va- t-il sortir d'une foule de combats singuliers (...), d'une combinaison déterminée de forces, (...) opposant une ou plusieurs sommes d'efforts d'espèces déterminées (FOCH, Princ. guerre, 1911, p. 267). Nous ne réduisons donc pas la signification du mot et pas même la signification du perçu à une somme de « sensations corporelles » (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 274).
2. Quantité considérable d'un objet non comptable. Une somme d'énergie. Cette atroce pitié d'avare, qui réveillait mille plaisirs au cœur du vieux tonnelier, était pour Nanon sa somme de bonheur (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 33). À une certaine somme d'égoïsme qui existe chez la mère, un égoïsme différent, inhérent à la famille du père, vient s'ajouter, ce qui ne veut pas toujours dire s'additionner, ni même seulement servir de multiple, mais créer un égoïsme nouveau, infiniment plus puissant et redoutable (PROUST, Fugit., 1922, p. 585).
PSYCHOL. Somme d'excitation. ,,Un des termes utilisés par Freud pour désigner le facteur quantitatif dont les transformations font l'objet de l'hypothèse économique. Le terme met l'accent sur l'origine de ce facteur: les excitations, externes et surtout internes (ou pulsions)`` (LAPL.-PONT. 1967). À la fin de son article sur Les psychonévroses de défense (...), Freud écrit: « Dans les fonctions psychiques, il y a lieu de différencier quelque chose (quantum d'affect, somme d'excitation) qui possède toutes les propriétés d'une quantité — même si nous ne sommes pas à même de la mesurer (...) » (LAPL.-PONT. 1967).
Rem. ,,Somme, relatif, peut désigner un ensemble incomplet, total, absolu, indique toujours un ensemble complet, faisant un tout`` (BÉNAC 1956).
3. Loc. adv.
En somme. Finalement, tout compte fait. Il s'agit en somme de. On allait peut-être se sentir un peu tranquilles. Il y avait bien quelques grèves, mais Halluin et le textile du Nord étaient loin, et la grève des taxis était en somme bien agréable pour les voitures privées qui pouvaient enfin circuler dans Paris (NIZAN, Conspir., 1938, p. 52). Dans la tragédie on est tranquille. D'abord, on est entre soi. On est tous innocents en somme! Ce n'est pas parce qu'il y en a un qui tue et l'autre qui est tué. C'est une question de distribution (ANOUILH, Antig., 1946, p. 166).
Somme toute. Tout bien considéré, tout compte fait, à tout prendre. Il est aisé de s'imaginer que ce qui est immédiatement devant nous, impressionnisme, recherche de la dissonance, (...) cubisme, futurisme, diffère outrageusement de ce qui a précédé. C'est que ce qui a précédé, on le considère sans tenir compte qu'une longue assimilation l'a converti pour nous en une matière variée sans doute, mais somme toute homogène (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 532):
2. Cette fusion complète, et de tous les instants, dura sans aucun accident pendant deux grands mois. Je vous cache les blessures secrètes, sans nombre, infinies; elles n'étaient rien, si je les compare aux consolations qui aussitôt les guérissaient. Somme toute, j'étais heureux...
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 161.
C. — En partic. Somme (d'argent). Quantité d'argent dont le montant est précisé ou pourrait l'être. Synon. chiffre, montant. Le bailleur paye, à titre de dommages et intérêts, au locataire évincé, une somme égale au prix du loyer (Code civil, 1804, art. 1745, p. 317). La somme totale, représentant le débit de la feuille mensuelle, divisée par la production indiquée au crédit de la même feuille donnera directement le prix de revient réel (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 231).
SYNT. Une certaine, une pareille somme; faible, forte, grosse, modeste, modique somme; somme astronomique, considérable, dérisoire, élevée, énorme, exorbitante, folle, forte, importante, infime, modeste, modique, ridicule, rondelette; somme annuelle, fixe, forfaitaire; somme allouée, consacrée à, convenue, dépensée, due, empruntée, encaissée, investie, payée, perçue, promise; somme en argent liquide; acquitter, arrondir, créditer, débiter, débourser, déduire, économiser, mandater, payer, prélever, retirer, verser, virer une somme; collecter, rassembler, recueillir une somme; extorquer, détourner une somme; affecter, consacrer une somme à qqc.
♦ [Le compl. indique le montant de la somme] Une somme de. Être redevable d'une somme de... à qqn ; la coquette somme de. Il se contenta de louer cet enclos à des maraîchers, moyennant la somme de cinq cents francs par an (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 736). L'Irlande, pour dédommager l'Angleterre, n'avait besoin de lui servir (...) qu'une somme annuelle de deux mille cinq cents francs (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 239).
Somme à + inf. Somme à payer. Celui qui a pris l'habitude de vivre chez lui, dans sa maison, sans avoir une somme à débourser à l'expiration de chaque trimestre (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 299).
P. méton. [Pour désigner l'argent lui-même et non plus la quantité] Tenez, monsieur, ajouta-t-elle (...) en jetant trois pièces de cent sous sur la table du greffe, payez-vous (...). Le greffier ne répondit rien, retint sa somme, et rendit le reste (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 440).
D. — Œuvre qui rassemble et résume les connaissances relatives à un sujet, à une science. Synon. compendium. Somme encyclopédique, philosophique; la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin. La Divine Comédie est la Somme littéraire et philosophique du moyen âge, et Dante, le saint Thomas de la poésie (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 281).
REM. Sommiste, subst. masc., rare. Auteur d'une somme (supra D). Il est vrai que je leur pourrais bien répondre que je ne suis pas le premier sommiste qui ait traité ces péchés en vulgaire: car l'Italie et l'Espagne sont pleines de tels livres (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 239).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. somme2 et 3; homon., formes de être: (nous) sommes. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1119 « l'essentiel » (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. I. Short, 2015: ceo est la sume); b) ) ca 1245 « recueil qui contient la somme de tous les événements » (PHILIPPE MOUSKET, Chron., 1022 ds T.-L.: somme); ) 1479 [éd.] « œuvre qui résume toutes les connaissances relatives à une science, à un sujet » (BOUTILLIER, Somme rural, Bruges, Colard Mansion [titre]); 2. ca 1175 « quantité déterminée d'argent » (BENOÎT DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 2332: sonme); 3. ca 1195 « ensemble de choses qui s'ajoutent » (AMBROISE, Guerre sainte, 1290 ds T.-L.: some); 4. ca 1245 « quantité formée de quantités additionnées » (St Auban, 1403 ds T.-L.: summe); 5. a) somme toute ) ca 1320 « total général » (doc. ds GDF.); ) 1464 « enfin, en résumé, en conclusion » (Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 1348); b) 1370 en somme (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 188). Empr. au lat. summa « la place la plus haute, le point le plus élevé, total, montant, ensemble », fém. subst. de l'adj. summus « le plus haut, le plus élevé », dér. de super « en dessus, par dessus ». La loc. en somme est un calque du lat. in summa « au total » (v. FEW t. 12, p. 426a). Bbg. GOHIN 1903, p. 353. — SCHELLING (M.). Qq. modalités de clôture, les conclusifs: finalement, en somme... Cah. Ling. fr. Genève. 1982, n ° 4, pp. 81-95.
II.
⇒SOMME2, subst. fém.
Bête de somme. Animal utilisé à porter des charges, des fardeaux. Cette grande caisse, où l'on peut s'allonger confortablement, est soutenue par des brancards, eux-mêmes portés par des valets ou par des bêtes de somme attelées en file (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 147).
[Dans des cont. à valeur fig.] Quand les enfants arrivent, je leur appartiens sans réserve; aplatie, matée, j'ai pour eux une bonté de bête de somme docile (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 245). On faisait la bête de somme depuis une dizaine d'heures, et Moreau boîtaillait (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 39).
Rare. Cheval de somme. L'entrée à Tyr, elle ne l'avait pas oubliée non plus: elle, en tête, sur les paniers d'un cheval de somme, se tenant du poing à la crinière (, Aphrodite, 1896, p. 15).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. somme1 et 3; homon., forme de être: (nous) sommes. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « charge, fardeau que peut porter un cheval, un mulet, etc. » (Voyage Charlemagne, 567 ds T.-L.: some); b) fin du XIIe s. « bête de somme » (BÉROUL, Tristan, éd. Muret4, 4206: some); 2. bête de somme a) 1596 « bête propre à porter des fardeaux » (HULSIUS: beste de somme); b) 1756 fig. (VOLTAIRE, Essai sur l'hist. gén., p. 241). Du b. lat. sauma « bât » (att. sous la forme salma, au VIIe s., chez Isodore de Séville, v. FEW t. 11, p. 68, note 33 et sous la forme soma, au VIIIe s. ds les Gloses de Reichenau, éd. H.-W. Klein et A. Labhardt, t. 1, p. 88, 716), var. de sagma « id. », lui-même empr. au gr. « charge, attirail, harnais, bât ». V. FEW t. 11, pp. 65b-66b.
III.
⇒SOMME3, subst. masc.
Action de dormir, sommeil considéré dans sa durée généralement courte. Faire un somme; bon, petit somme; léger somme. Bientôt voici que le père Chapdelaine se réveillait rafraîchi par son somme et prêt pour la besogne (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 62). Le bras étendu sur le parapet, il semblait continuer son somme, la tête penchée, son col mal boutonné (DORGELÈS, Croix bois, 1919, p. 280).
Dormir d'un somme. Dormir d'un (seul) trait, sans se réveiller. Des femmes dont les unes si éreintées qu'elles dormaient, d'un somme, vingt-quatre heures (GONCOURT, Journal, 1860, p. 838).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. somme1 et 2; homon., forme de être : (nous) sommes. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. du XIIe s. « action de dormir » (St Brendan, éd. I. Short et Br. Merrilees, 809: li sumnes lur cureit sus); 2. ca 1223 ne fist c'un somme (GAUTIER DE COINCI, Miracles, éd. V. Fr. Koenig, I Mir 36, 210). Réfection d'apr. sommeil, du lat. somnus « sommeil », qui a donné régulièrement som (déb. XIIIe s. [ms.], GUILLAUME DE S. THIERRY, Epistola ad fratres de Monte Dei, ms. Verdun 72, f ° 55 r °, éd. V. Honemann, p. 246), rare dans l'anc. lang. mais encore fréq. dans certains dial. (v. FEW t. 12, pp. 92b-93a et BL.-W.1-5).
STAT.Somme1, 2 et 3. Fréq. abs. littér.:7 252. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 8 157, b) 9 534; XXe s.: a) 11 139, b) 12 078.
BBG. — GOUG. Mots t. 1 1962, pp. 139-140.

1. somme [sɔm] n. f.
ÉTYM. V. 1175, some « substance d'un écrit »; sume, v. 1155; lat. summa, fém. substantivé de summus « qui est au point le plus haut ».
1 (XIIIe). Quantité formée de quantités additionnées; résultat d'une addition. || Faire la somme de deux nombres. || Le nombre (cit. 3), collection d'unités considérées comme une somme.Somme d'une série ( 2. Sommation). || Somme algébrique (symb. ∑) : suite d'additions ou de soustractions portant sur des nombres ou des expressions algébriques. || L'équation (cit. 1), somme de plusieurs termes.Somme géométrique. || La somme des trois angles d'un triangle (→ 1. Précis, cit. 5).
1 C'est en apparence seulement qu'une somme est une unité. En fait les éléments qui la composent n'entretiennent que des relations de contiguïté et de simultanéité : ils sont là ensemble, voilà tout.
Sartre, Situations III, p. 146.
Somme logique (symb. ∨), opération de réunion, de disjonction inclusive. Ou (2.).Opérateur de l'intégration (symb.  ∫). Intégral (intégrale, n. f.).
Inform. || Somme de contrôle, effectuée à titre de vérification.
2 (Fin XVIe). Ensemble de choses qui s'ajoutent. Total. || La somme des pertes humaines est incalculable (→ Résulter, cit. 3). || La somme des fautes (→ Hippique, cit.), des hésitations (cit. 8), des conversations (→ Rumeur, cit. 5).Par ext. Quantité considérée dans son ensemble. Masse, quantité. || Une somme de travail disproportionnée (cit. 2). || Une somme donnée d'énergie (cit. 1).
2 Une action ne prouve rien. C'est la masse des actions, leur poids, leur somme qui fait la valeur d'un être humain.
France, le Lys rouge, III.
Loc. adv. (V. 1160; calque du lat. in summa). En somme : tout bien considéré. → aussi En conclusion, au demeurant, au fond, tout compte fait. || On pouvait dire bien des choses en somme (→ Exemple, cit. 39). || C'est en somme assez facile (→ Rôle, cit. 11).
Loc. adv. (1320, dr.). Somme toute : en résumé, au total (→ aussi Enfin, en définitive, à tout prendre). || Somme toute, et pour tout résumer d'un mot (→ Gamin, cit. 4). || C'était, somme toute, assez bien tourné (→ Étudier, cit. 27). || Somme toute, il est ruiné. Finalement.
3 (…) une justification trop évidente d'une Révolution qui, somme toute, et en face de pareilles énormités a été légitime.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 30 juin 1851.
3 (V. 1380). || Somme d'argent, et, absolt, somme : quantité déterminée (d'argent). || La somme de 200 francs (→ 2. Frais, cit. 4). || Une faible somme (→ Allouer, cit.; et, fam., bagatelle, bouchée de pain, rien). || Grosses (→ Perte, cit. 11), fortes sommes (→ Emploi, cit. 7). || Des sommes considérables (→ Gagner, cit. 9), folles (→ Indemniser, cit. 3). aussi Fonds. || Somme globale (→ Richard, cit. 2), ronde. || Arrondir une somme. || Sommes exigibles (cit. 1). || Créditer, débiter qqn d'une somme. || Moyennant la somme de… (→ Gréement, cit. 1). || Pour la modique somme de… || Je n'ai pas la somme (→ Rembarrer, cit. 4). || Somme d'une dépense. Chiffre, montant.Grosse somme. || Un million, c'est une somme !
4 (…) il méprisait profondément les personnes pour qui cinq cents francs ou plutôt, comme il disait, « vingt-cinq louis » est « une somme » et les considérait comme faisant partie d'une race de parias à qui n'était pas destiné le Grand-Hôtel.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 663.
4 (V. 1250). Didact. Œuvre qui résume toutes les connaissances relatives à une science, à un sujet. Compendium. || Somme théologique, philosophique, encyclopédique (→ Fresque, cit. 8). Encyclopédie.La somme théologique, de saint Thomas d'Aquin (XIIIe siècle).
5 (…) on a souvent le sentiment que le poète dit tout ce qu'il sait et le reste, qu'il ne nous fait grâce de rien, que ces poèmes sont des sommes.
G. Duhamel, Refuges de la lecture, I.
DÉR. 2. Sommer.
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2. somme [sɔm] n. f.
ÉTYM. 1596; some « charge », déb. XIIe; bas lat. sagma, devenu sauma.
Loc. Bête de somme : bête de charge qui porte les fardeaux. || Le cheval (vx, sommier), le chameau, le dromadaire (cit. 1) utilisés comme bêtes de somme.Par compar., fig. Personne durement exploitée à des travaux pénibles (→ Esclavage, cit. 13). || Les Indiens servaient aux Espagnols de bêtes de somme (→ Lassitude, cit. 1). || Travailler comme une bête de somme, durement, en faisant des corvées.
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3. somme [sɔm] n. m.
ÉTYM. V. 1120, somne; sumne, v. 1112; lat. somnus, d'après sommeil.
1 Vx ou littér. Action de dormir, sommeil (→ Dormir, cit. 5; reprendre, cit. 6). || Dormir d'un bon (→ Ajuster, cit. 18), d'un profond somme (→ Ours, cit. 4).
2 (1678). Action de dormir considérée dans sa durée, généralement courte. || Faire un somme (→ Coutume, cit. 16).Plus cour. || Un petit somme. || Faire un petit somme (→ Prétendre, cit. 24). Roupillon (fam.), sieste.Loc. Ne faire qu'un somme, dormir toute la nuit sans s'éveiller.
1 (…) As-tu bien dormi dans ton ancienne chambre ?
Puis, sans attendre la réponse, se tournant vers Estelle : — Et cette petite n'a fait qu'un somme, elle aussi ? (…)
Zola, Nana, VI.
2 (…) il venait revoir le baron Suire endormi, continuant son heureux somme, les mains jointes sur le ventre !
Zola, Lourdes, p. 19.
COMP. Assommer.

Encyclopédie Universelle. 2012.