Akademik

aliment

aliment [ alimɑ̃ ] n. m.
• 1120; lat. alimentum, de alere « nourrir »
1Toute substance susceptible d'être digérée, de servir à la nutrition d'un être vivant. comestible, denrée, nourriture, pâture, 2. vivre. Aliments de l'homme, des animaux. La saveur, le goût, la consistance d'un aliment. Aliments naturels, composés d'aliments simples (minéraux ou organiques). Aliment complet, qui contient tous les éléments nécessaires à l'organisme (ex. le lait). Aliment solide; liquide. boisson, soupe . Aliment frais, séché, déshydraté, lyophilisé, salé, fumé, congelé, surgelé. Aliment sous vide, en boîte ( conserve) . Conservateur d'un aliment. Aliment cru, cuit ( cuisine) . Valeur énergétique, nutritive d'un aliment ( calorie) . Aliment riche en protéines, en vitamines. Aliment allégé, diététique. Aliment qui plaît ( gourmandise) .
2Dr. Au plur. Moyens d'existence nécessaires à une personne dans le besoin et exigibles par elle, de certains tiers (cf. Obligation, pension alimentaire).
3(XVIe ) Fig. Ce qui nourrit, entretient. « Fournir un aliment à des curiosités encore indistinctes » (A. Gide).

aliment nom masculin (latin alimentum) Substance habituellement ingérée par un être vivant et lui fournissant les matières et l'énergie nécessaires à sa vie et à son développement : Un aliment complet. Consommer des aliments facilement digestibles. Ce qui est de nature à entretenir l'activité d'un phénomène, à développer, à renforcer l'activité de l'esprit ou des sentiments : Une lecture substantielle, qui est un aliment pour l'esprit. Estimation des objets ou marchandises que l'on fait assurer ; dans une police maritime d'assurance, marchandise transportée, assurée du fait de son chargement. ● aliment (synonymes) nom masculin (latin alimentum) Substance habituellement ingérée par un être vivant et lui fournissant...
Synonymes :
- mets
- nourriture
- pâture
- pitance
- subsistance
Ce qui est de nature à entretenir l'activité d'un phénomène...
Synonymes :
- nourriture
- pâture

aliment
n. m.
d1./d Toute substance qui sert à la nutrition des êtres vivants. Consommer des aliments. Faire cuire des aliments. Aliment de base, qui permet de satisfaire les besoins en calories d'une population, surtout en cas de pénurie.
|| DR Les aliments: les frais de subsistance et d'entretien d'une personne dans le besoin.
d2./d Fig. Ce qui entretient, nourrit. Des griefs, aliments d'une querelle.

⇒ALIMENT, subst. masc.
A.— Toute substance susceptible de fournir aux êtres vivants les éléments nécessaires à leur croissance ou à leur conservation :
1. Sous les zones glaciales, il faut des alimens qui reproduisent beaucoup de chaleur, qui, par une digestion plus difficile et plus lente, entretiennent l'action vigoureuse de l'estomac, nécessaire pour élever le ton de tous les organes, au degré qu'exige la température et le ressort de l'air.
P. CABANIS, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 48.
2. Si chez l'adulte, les aliments peuvent borner leur rôle à réparer les pertes incessantes de matières et d'énergie, chez les êtres jeunes, ils doivent en outre servir à l'édification, au développement de chaque partie du corps, permettant ainsi les changements de forme qui correspondent à la croissance. (Randoin).
Information sociale, 1er juin 1951, n° 11, p. 101.
P. ext.
1. DR. au plur. Tout ce qui est nécessaire à la vie d'une personne :
3. 762. Les dispositions des articles 757 et 758 ne sont pas applicables aux enfants adultérins ou incestueux. La loi ne leur accorde que des alimens.
763. Ces alimens sont réglés, eu égard aux facultés du père ou de la mère, au nombre et à la qualité des héritiers légitimes.
Code civil, 1804, p. 140.
4. La loi veut que les créanciers donnent, pendant la durée de ce drame, des aliments au failli et à sa famille.
H. DE BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 370.
5. La loi impose à certaines personnes l'obligation, en principe réciproque, de se fournir des aliments en cas de besoin. Par aliments, il faut entendre tout ce qui est nécessaire à la vie : nourriture, logement, vêtements, frais de maladie ... (...). Elle [cette obligation] n'existe pas entre frères et sœurs.
RÉAU-ROND. 1951.
2. P. anal. Tout ce qui favorise l'activité vitale d'une chose concrète :
6. Dans un état scientifique bien ordonné, il serait à souhaiter que le nombre des travailleurs fût encore bien plus considérable. Alors le travail ne s'enfouirait pas et ne s'étoufferait pas lui-même, comme un feu où l'aliment est trop pressé.
E. RENAN, L'Avenir de la science, 1890, p. 249.
7. — (...) Six chargeurs en haut, huit fondeurs en bas, et des chefs (...) sont sans cesse là, jour et nuit, en deux équipes, à s'occuper des aliments qu'on lui fournit [haut fourneau], des matières qu'il rend, pris de crainte à ses moindres dérangements de corps ...
É. ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 156.
B.— Au fig. [Qqf. sans article] Ce qui est capable de soutenir un sentiment, une activité morale, intellectuelle ou spirituelle :
8. Pour cette famine d'infini, il n'y a qu'un seul aliment, c'est Dieu.
H.-F. AMIEL, Journal intime, 29 mars 1866, p. 201.
9. Je reconnais que Monsieur le préfet Pélisson a donné aliment à la chronique scandaleuse de Nantes, et qu'on a tenu sur son compte des propos sévères dans les cercles bourgeois du chef-lieu, notamment dans les salons fréquentés par la magistrature.
A. FRANCE, L'Orme du mail, 1897, p. 166.
10. Ne pas posséder ce que l'on désire, tu ne vois rien au delà, et ton enfer se borne à ceci, dont certains font l'aliment de toute leur vie ...
COLETTE, La Vagabonde, 1910, p. 277.
11. La jalousie finit ainsi faute d'aliments et n'a tant duré qu'à cause d'en avoir réclamé sans cesse.
M. PROUST, À la recherche du temps perdu, La Prisonnière, 1922, p. 105.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1. Fin XIIe s.-début XIIIe s. « ce qui entretient une idée, une opinion, un sentiment » emploi fig. (Fragment de moralités sur Job, Livre des Rois, éd. Leroux de Lincy, p. 510 ds LITTRÉ : Ils [les élus] tendent pur alemenz de cuer el faiteor de bealteit [Dieu]); 2. a) fin XIVe s. « ce qui nourrit le corps » (EUSTACHE DESCHAMPS, VIII, 10 ds GDF. Compl. : Par deffaut de leur aliment); b) p. ext. « tout ce qui est nécessaire pour vivre normalement » (O. DE SERRES, Théâtre d'Abric., V, 16 ds HUG. : Par ce moien, tirant de chés lui ceste belle commodité de linge, se trouvera-t-il d'autant mieux accommodé, que moins sera contraint à desbourcer argent à l'achapt de tant necessaires alimens); 1690 empl. plus gén. au plur. comme un terme jur. (FUR. : Au plur. se dit en Jurisprudence non seulement de la nourriture, mais encore de l'entretien ou des habits, & du logement, comme étant des choses nécessaires à la vie).
Empr. au lat. alimentum, attesté à l'emploi 2 a dep. Cicéron (Timaeus, 18 ds TLL, I, 1583 : nec... mundus desiderabat... alimenta corporis), à l'emploi 1 dep. Ovide (Amores, 2, 10, 25, ibid., 1587 : lateri dabit in vires alimenta voluptas) et à l'emploi 2 b, jur. au Ier s. (IAVOLENUS, Digestorum libro, 34, 1, 6, ibid., 1584 : legatis alimentis cibaria et vestitus et habitatio debeditur, quia sine his alis corpus non potest, cetera quae ad disciplinem pertinent legato non continentur).
Contrairement aux indications de DAUZAT et du DG, alement ds Ps. d'Oxford, éd. Michel, XXXVI, 24 et XXXIX, 3, ne représente pas le lat. alimentum, mais est un dér. de aller au sens de « marche, allure, pas ».
STAT. — Fréq. abs. litt. :1 566. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 3 872, b) 1 619; XXe s. : a) 1 385, b) 1 654.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — BAILLY (R.) 1969 [1946]. — BAR 1960. — BARR. 1967. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — Bible 1912. — BOISS.8. — BONNAIRE 1835. — BRARD 1838. — BRUANT 1901. — CAP. 1936. — Comm. t. 1 1837. — DAIRE 1759. — DUMAS 1965 [1873]. — DUP. 1961. — FÉR. 1768. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — GUIZOT 1864. — KOLD. 1902. — LACR. 1963. — LAF. 1878. — Lar. comm. 1930. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MONT. 1967. — NYSTEN 1814-20. — RÉAU-ROND. 1951. — RÉAU-ROND. Suppl. 1962. — SARDOU 1877. — ST-EDME t. 1 1824. — Synon. 1818. — UV.-CHAPMAN 1956.

aliment [alimɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1120 au sens abstrait « ce qui nourrit l'esprit », sens 1., fin XIVe; du lat. alimentum, de alere « nourrir ».
1 Substance qui nourrit, sert ou peut servir à la nutrition d'un être vivant. || Les aliments fournissent la nourriture de l'homme et la pâture des animaux. Comestible, denrée, nourriture, pâture, vivres; ingesta (didact.). || Consommer, manger, prendre des aliments. || Les aliments du repas. Mets. || Tomber d'inanition faute d'aliments. || Aliments liquides. Boisson, brouet, soupe. || Aliments d'origine végétale ou animale. || Les chimistes classent les aliments en trois grandes catégories : protides, lipides, glucides (sucres et amidons, hydrates de carbone). || Valeur énergétique des aliments ( Calorie). || Aliments naturels, composés d'aliments simples (minéraux ou organiques). || Aliment complet, qui contient tous les éléments nécessaires à l'organisme. || Le lait est un aliment complet. || Un aliment riche en vitamines. || Aliments nourrissants, nutritifs, substantiels. || Aliments diététiques. || Aliments qui réparent les forces. Analeptique, reconstituant. || Aliments pour enfants, pour sportifs.(1873). || Aliment d'épargne : aliment auquel on attribue le pouvoir d'épargner une part des forces nécessaires pour accomplir un effort (café, cola, kola…).Aliments débilitants. || Aliments frais, crus. || Préparer, cuire, cuisiner, conserver des aliments. Cuisine; cuisson, conserve. || Aliments gras ou maigres. || Aliments échauffants ou rafraîchissants. || Assimilation, digestion des aliments : Alibile, animalisation, chyle, chyme, digestion, élaboration, ingestion, nutriment, nutrition. || Aliment digeste, indigeste; léger, lourd. || Aliment épais, qui cale l'estomac. fam. Cataplasme, emplâtre, étouffe-chrétien; bourrer (II., B., 2.).
1 Leur intempérance (…) change en poisons mortels les aliments destinés à conserver la vie (…) Les aliments qui flattent trop le goût et qui font manger au delà du besoin, empoisonnent au lieu de nourrir.
Fénelon, Télémaque, XIII.
2 Les aliments sont divisés en deux grands groupes, suivant qu'ils agissent par leur qualité ou leur quantité. Les premiers sont appelés plastiques : ce sont les graisses, sucres et viandes à égalité de pouvoir calorifique; ils sont interchangeables. Les seconds sont appelés dynamiques : ce sont les vitamines et certains protides : tryptophane, arginine. Ils agissent par leur constitution chimique et sont indispensables et irremplaçables.
Alain Bombard, Naufragé volontaire, note 1, p. 64.
Au plur. (1690). Dr. || Aliments : moyens d'existence nécessaires à une personne et exigibles par elle, de certains tiers; frais d'entretien et de subsistance d'une personne dans le besoin. Alimentaire (pension).
3 Les enfants doivent des aliments à leurs père et mère ou autres ascendants qui sont dans le besoin. La succession de l'époux prédécédé en doit, dans le même cas, à l'époux survivant (…) La pension alimentaire est prélevée sur l'hérédité (…)
Code civil, art. 205.
2 (Déb. XIIIe : pur alemenz de cuer). Abstrait. Ce qui sert à nourrir l'âme, l'esprit. || « L'Eucharistie est l'aliment de nos âmes » (Bourdaloue).
4 (La jalousie) C'est des maladies d'esprit celle à qui plus de choses servent d'aliment, et moins de choses de remède.
Montaigne, Essais, III, 5.
5 Le génie meurt, faute d'aliments.
R. Rolland, Musiciens d'aujourd'hui, p. 30.
Ce qui sert à entretenir qqch.
6 Fournir un aliment à des curiosités encore indistinctes (…)
Gide, les Faux-monnayeurs, I, 12.
Littér. (sans article). || Donner aliment à… Nourrir (fig.).
DÉR. Alimenter. — (Du latin alimentum) V. Alimentaire.
COMP. Suraliment.

Encyclopédie Universelle. 2012.